Médecines douces, parallèles, alternatives… qu’en penser ?

« Vous ne vous sentez pas très bien… ? Est-ce qu’un peu de relaxation transcendantale vous ferez du bien ? Ou plutôt un massage énergétique de la plante des pieds, ma collègue de bureau m’en a dit le plus grand bien ! N’auriez-vous pas un nœud énergétique à dénouer… parfois, vous ressentez un blocage au niveau de l’estomac… c’est ça qui ne va pas ! Il faudrait faire examiner votre niveau de karma… je peux vous indiquer un excellent thérapeute… en toute discrétion bien sûr ! »

Voilà un discours que l’on entend de plus en plus et qui piège un nombre considérable de personnes crédules : médecines douces, médecines parallèles, médecines alternatives… des marchands de bonheur en trompe l’œil pour des consommateurs de « mieux-être » ! Les médecines charlatanesques (voir le site charlatans.free.fr) paraissent offrir un grand éventail de techniques et de savoirs. Derrière leur apparente diversité, vous discernerez rapidement une unité de vocabulaire et de méthode. Elles utilisent un vocabulaire accrocheur et racoleur grâce auquel, comme avec les slogans publicitaires, vous pourrez les reconnaître de loin.

Voici un échantillon de ce vocabulaire qui signe à peu près toutes ces « pseudo-médecines » : découverte de soi/équilibre de toutes sortes : affectif, corporel, émotionnel, relationnel/unité du corps et de l’esprit/harmonie/rééquilibrage de l’énergie/retour au « naturel »/ mieux-être/développement personnel/réalisation de soi, épanouissement…

La présentation de ces médecines parallèles a aussi des points en commun. Les méthodes « alternatives » revendiquent toutes un pouvoir absolu et des résultats spectaculaires. Les actions sont douces, équilibrantes, apaisantes, énergétiques ou mieux énergisantes. Elles sont bien loin des actions invasives, « chimiques », brutales et traumatisantes de la médecine moderne. Leur efficacité se justifie largement par un large zeste de folklore qui se réfère à une longue tradition oubliée mais retrouvée : traditions venues de préférence d’extrême-orient, Chine ou Japon ; ajouter un doigt de mystère en évoquant d’anciens secrets retrouvés malgré la censure de la médecine cartésienne.

Elles reposent sur une conception de l’homme et du cosmos que l’on peut qualifier de « préscientifique » : l’existence et la « vie » sont le fait d’une « énergie » (cosmique, astrale, universelle, voire divine…) qui se propage à travers tout le cosmos et tout être qui lui appartient, en particulier l’homme : c’est le « prana » des Hindous, le « chi » des Chinois, le « ka » des Égyptiens… L’homme en bonne santé est celui chez qui l’énergie est bien équilibrée et harmonisée ; par contre, si cette énergie subit des variations ou si elle reste « bloquée » (par exemple au niveau des « méridiens », la santé de l’individu se dégrade et il souffre de divers maux. La solution pour le guérir est tout à fait simple : le spécialiste thérapeute qui a été initié auprès du bon gourou a la capacité merveilleuse de rééquilibrer votre « énergie » en vous imposant les mains ou en vous massant aux bons endroits. A quelques variantes près, c’est ce que l’on retrouve dans le reiki, le taï-chi-chuan, le Qi gong, le shiatsu ou dans toutes formes de « massage énergétique » comme le biofeedback. Toutes ces techniques et méthodes se sont développées dans une culture païenne où les traditions religieuses, les processus de « guérison » et de « soins » sont nécessairement mêlés de magique, d’évocation des « esprits » et de dieux païens. Car lorsque vous subissez un « soin », vous ne savez pas du tout ce que votre thérapeute a dans son mental : il peut très bien, répéter un mantra ou faire appel à son « esprit » préféré… et c’est vous qui en récolterez les conséquences !

Dans un temps où les sciences étaient très peu développées, on peut admettre que cette théorie pouvait être séduisante et obtenir certains résultats : ça fait toujours un certain bien de se faire masser ! Mais, avec les connaissances modernes, on ne peut adhérer à des conceptions aussi simplistes de la réalité : l’anatomie, la physiologie existent ainsi que l’étiologie des virus etc. sans oublier l’épistémologie… Imaginez que l’on vous propose de vous guérir d’un cancer ou de la grippe par imposition des mains… Allez-vous prendre cela au sérieux ?

Dans les médecines douces, si ça ne marche pas, ce n’est pas la faute de la méthode ni du thérapeute c’est que vous n’y croyez pas assez ou que vous ne voulez pas vraiment guérir : si, si… votre rein « subtil » a été guéri mais votre rein actuel doit continuer son hémodialyse habituelle ! Votre douleur dans le dos ? C’est la résultante de vos « vies antérieures »…et là, il faut le subir… pour votre bien !

Enfin, l’usage de ces thérapies n’est pas « neutre » ! Je dis que le plus souvent : « Il y a 80 % de charlatanisme, mais aussi 20 % d’occulte ! », car là où il y a erreur et mensonge, le démon se glisse volontiers : comme prêtre, j’ai dû faire très souvent une prière de délivrance pour des personnes qui avaient eu un « soin » par ces thérapeutes : elles souffraient de différents troubles physiques et psychiques qui ne s’expliquaient pas sur le plan naturel. La disparition de ces troubles après la prière de délivrance a été une confirmation de leur origine occulte.

Sites : charlatans.free.fr — pseudo-médecine.com — psyvig.com prevensectes.com

Bibliographie : « 100 questions sur les nouvelles religiosités » J.-M. Verlinde, Ed. Saint-Paul 2007

« Nouvelles croyances, thérapies alternatives » Denis Lecompte, Bertran Chaudet, Ed. Sarment-Jubilé 2008

« Le yoga à la lumière de la foi » M.C. Sadrin, Ed. Tequi

« Le reiki » JM. Verlinde, Ed. Bénédictines 2009

La Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires, site officiel du gouvernement, dénonce les dérives sectaires du « bien-être et de la santé » : formation, psychothérapie, parapsychologie etc. Voir le site : miviludes.com

Texte transmis par le P. Jean-Régis Fropo, exorciste du diocèse de Toulon.

6 réflexions au sujet de « Médecines douces, parallèles, alternatives… qu’en penser ? »

  1. Bonjour,

    J’ai mis en ligne sur un autre site
    http://pncds72.free.fr/ —> Thérapies alternatives —> Fleurs de Bach
    un lien qui renvoie à un article de R. Monvoisin assez bien documenté.
    Cela vous aidera à récléchir et à prendre une décision.
    Bien cordialement

  2. Bonjour,

    L’usage des différentes fleurs de Bach pour des situations difficiles à gérer (angoisse autour d’un examen, perte d’un bébé) est-il à éviter?

    Merci d’avance

  3. Bonjour

    Je ne connais pas personnellement l’étiopathie.

    Quant à l’homéopathie, bien qu’il n’y ait strictement aucun résultat de prouvé scientifiquement, même si les fondateurs avaient partie liée avec l’occultisme, je ne vois pas comment on pourrait employer votre raccourci saisissant pour dire que c’est mené par le démon…

    Amicalement

  4. Bonjour

    pouvez vous m’éclairer sur la médecine etiopathie et ostéopathie ? Estce bon ou faut il arrêter car c’est mené par le démon.

    Merci de me répondre

  5. Bien sûr, c’est du bon sens.
    Le bons sens est le meilleur allié du Saint Esprit !

  6. j’aimerais savoir si un massage simple pour soulager les douleurs musculaires avec les huiles essentielles est permis…
    Je fais des massages comme un kiné le ferait, à mon mari ou à des amis. Il n’y a aucune connotation à la magie, ni à des pratiques occultes… cela relève du bon sens: quand un enfant se fait mal, sa maman ne va t’elle pas lui calmer instinctivement la douleur en frottant la zone endolorie? La chaleur réchauffe et détend tout comme le froid avec un glaçon sur un bleu après une chute!!!

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