La Parole de Dieu va au coeur

Le texte du Deutéronome annonce la venue lointaine d’un prophète semblable à Moïse : « Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. » Annonce dès le 6° s. avt JC, de la venue de Jésus, la Parole incarnée. Au dire de ses contemporains, ce qui frappait l’auditoire de Jésus, c’était bien l’autorité de sa Parole, qui touchait les coeurs et libérait du mal : « On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes… Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »

Le 27 janvier dernier, le pape François disait : « Je voudrais aujourd’hui m’arrêter sur la prière que nous pouvons faire à partir d’un passage de la Bible. Les paroles de l’Ecriture Sainte n’ont pas été écrites pour rester emprisonnées sur du papyrus, sur du parchemin ou sur du papier, mais pour être accueillies par une personne qui prie, en les faisant germer dans son cœur. La parole de Dieu va au cœur… A travers la prière a lieu comme une nouvelle incarnation du Verbe. Et c’est nous qui sommes les “tabernacles” où les paroles de Dieu veulent être accueillies et conservées, pour pouvoir visiter le monde. »

Le texte complet du pape François « Prier avec la Bible »

Méditation du pape François

Chers frères et soeurs, bonjour !

Le passage évangélique du jour (cf. Mc 1,21-28) raconte une journée-type du ministère de Jésus, il s’agit en particulier d’un samedi, journée dédiée au repos et à la prière, les gens allaient à la synagogue. Dans la synagogue de Capharnaüm, Jésus lit et commente les Ecritures. Les personnes présentes sont attirées par sa façon de parler ; ils sont très étonnés parce qu’il démontre une autorité différente de celle des scribes (v. 22). En outre, Jésus se révèle puissant aussi dans ses oeuvres. En effet, un homme dans la synagogue se révolte contre lui en l’interpellant comme le Saint de Dieu ; Il reconnaît l’esprit malin, lui ordonne de sortir de cet homme et le chasse (vv. 23-26).

On voit ici les deux éléments caractéristiques de l’action de Jésus : la prédication et l’oeuvre thaumaturgique de guérisseur. Il prêche et il guérit. Ces deux aspects ressortent dans le passage de l’évangéliste Marc, mais le plus évident est celui de la prédication ; l’exorcisme est présenté comme la confirmation de la singulière “autorité” de Jésus et de son enseignement. Il prêche avec son autorité, comme quelqu’un qui possède une doctrine qu’il tire de lui-même, et non pas comme les scribes qui répètent les traditions précédentes et les lois transmises. Ils répétaient des paroles, paroles, paroles, seulement des paroles – comme le chantait la grande Mina. Ils étaient comme cela : seulement des paroles. Au contraire en Jésus, la parole a une autorité, Jésus a de l’autorité. Et cela touche le coeur. L’enseignement de Jésus a la même autorité que Dieu qui parle ; en effet, par un seul ordre il libère facilement le possédé du malin et il le guérit. Pourquoi ? Parce que sa parole met en oeuvre ce qu’il dit, parce qu’Il est le prophète définitif. Mais pourquoi dis-je qu’il est le prophète définitif ? Rappelons-nous de la promesse de Moïse : “Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi” (cf. Dt 18,15). Moïse annonce Jésus comme le prophète définitif. C’est pourquoi [Jésus] ne parle pas avec l’autorité humaine, mais avec l’autorité divine, parce qu’il a le pouvoir d’être le prophète définitif, c’est-à-dire le Fils de Dieu qui nous sauve, qui nous guérit tous.

Le deuxième aspect, celui des guérisons, montre que la prédication du Christ sert à vaincre le mal présent dans l’homme et dans le monde. Sa parole vise directement le règne de Satan, il le met en crise et il le fait reculer, il l’oblige à sortir du monde. Ce possédé – cet homme possédé – rejoint par l’ordre du Seigneur, est libéré et transformé en une nouvelle personne. En outre, la prédication de Jésus est d’une logique opposée à celle du monde et du malin : ses paroles se révèlent comme le bouleversement d’un mauvais ordre des choses. Le démon présent dans le possédé, en effet, crie à l’approche de Jésus : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? » (v. 24). Ces expressions montrent la totale incompatibilité entre Jésus et Satan : ils sont sur des plans complètement différents ; entre eux il n’y a rien en commun ; ils sont les opposés l’un de l’autre. Jésus, autoritaire, qui attire le peuple par son autorité, et aussi le prophète qui libère, le prophète promis qui est le Fils de Dieu qui guérit. Ecoutons-nous les paroles de Jésus qui sont autoritaires ? N’oubliez pas de porter toujours un petit Evangile dans votre poche ou dans votre sac, pour le lire durant la journée, pour écouter cette parole de Jésus qui a autorité. Nous avons tous des problèmes, nous avons tous péché, nous avons tous des maladies spirituelles. Demandons à Jésus : “Jésus, tu es le prophète, le Fils de Dieu, celui qui a été promis pour nous guérir. Guéris-moi !”. Demander à Jésus la guérison de nos péchés, de nos maux.

La Vierge Marie a toujours gardé dans son coeur les paroles et les gestes de Jésus, et l’a suivi avec une disponibilité et une fidélité totales. Qu’elle nous aide nous aussi à l’écouter et à le suivre, pour expérimenter dans notre vie les signes de son salut.