Marie notre mère glorieuse

Quelques représentations dans l’art

Image mise en avant : Claude Vignon, Assomption, 1629, église Saint Thomas, La Flèche (72).

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Le corps glorieux

Le 15 août, en plein cœur de l’été, nous fêtons l’Assomption de Marie, glorifiée en son corps, comme en son âme. La signification de cette glorification corporelle est à chercher dans un regard sur le corps glorieux du Christ. Dans son apparition aux onze le soir de Pâques, Jésus dit à ses disciples : « Regardez mes mains et mes pieds. Touchez-moi, regardez » (Lc 24, 39). Et Luc insiste : « A ces mots, il leur montra ses mains et ses pieds » (Lc 24, 40). Il s’agit, bien sûr, pour le Ressuscité de se faire reconnaître comme le Crucifié, mais il y a beaucoup plus que le don d’une preuve.

Corps de l’amour vécu

Son corps est l’expression de sa personne. Expression déficiente jusqu’à la mort. Expression parfaite dans un corps ressuscité. Le corps glorieux de Jésus ressuscité exprime son Amour pour son Église. Comment dès lors son corps glorieux pourrait-il ne point porter les stigmates de sa passion et de sa mort par lesquelles il a manifesté aux siens son Amour extrême ? Lors de notre résurrection, Dieu nous donnera notre vrai corps de chair, corps glorifié qui exprimera éternellement tout l’amour que nous aurons reçu, accueilli, donné. Le corps de gloire est expression définitive, mémoire, mémorial, de tout l’amour vécu durant l’existence terrestre.

La mission maternelle de Marie

Glorifiée corporellement, Marie garde en la vivante mémoire de son corps glorieux le souvenir des actes maternels qu’elle a exercés à l’égard de Jésus et c’est à travers ces souvenirs éternisés et en pleine continuité avec eux que Marie peut exercer à notre égard ces mêmes actes maternels : nous concevoir, nous porter, nous enfanter, nous éduquer, nous accompagner, compatir à nos souffrances, s’unir à nos joies. Elle peut ainsi être notre mère, corporellement et spirituellement, comme elle a été la mère de Jésus. Pour nous aimer maternellement au ciel, de l’amour maternel même dont elle aima Jésus, Marie y est présente en corps et en âme.

Un corps glorieux maternel pour tous ses enfants

C’est donc la maternité même de Marie à l’égard de Jésus qui se continue dans sa maternité à l’égard de chacun de nous. Elle nous aime de l’amour maternel dont elle a aimé et dont elle aime Jésus. Elle ne nous voit qu’en Jésus. Chacun de nous est une personne singulière, mais notre personne a été créée « dans le Christ » et ne trouve son ultime consistance qu’en lui. Voilà à quoi Marie est appelée en sa maternité : engendrer et aimer le Fils unique et en lui, tous ceux qui sont « fils dans le Fils ». Maternité unique donc de Marie à l’égard de Jésus et à l’égard de chacun de nous, maternité que Marie a vécue sur la terre après la mort de Jésus et qu’elle vit depuis le ciel dans l’éternité.