Prêt ?

Pour resituer l’Évangile de ce jour dans son contexte

Il provient du 5° grand ensemble de paroles de Jésus dans Mt. Après une première partie sur la Parousie du Fils de l’homme (Mt 24, 1-36), il se poursuit à travers une seconde partie composées de 4 paraboles (24,37 – 25,30) : les jours de Noé et le voleur dans la nuit (c’est cet évangile du 1er D de l’Avent) ; le serviteur à la venue de son maître ; la parabole des dix vierges ; la parabole des talents. Savoir que le moment de la Parousie est imprévisible implique donc un programme : se tenir prêt, veiller pour ne pas se laisser surprendre par le jugement qui mettra en évidence le comportement de chacun. Ce sera effectivement la 3° partie : l’annonce du jugement des nations (Mt 25, 31-46).

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On y épingle l’insouciance de la génération du déluge

En rapportant l’état des hommes avant le déluge, Mt ne situe pas le reproche dans le fait qu’ils mangeaient, buvaient ou se mariaient, mais uniquement dans ceci que, ce faisant, ils oubliaient leur présent, ils oubliaient de tenir compte du jugement menaçant. Mt a voulu ainsi souligner l’insouciance totale de la génération du déluge. Toute leur vie était prise par des affaires coutumières, ils ne doutaient de rien… Mt, signifie moins un non-savoir qu’une volonté de non-savoir.

Aussi le seul reproche dont il s’agit dans le parallélisme de situation est l’ignorance volontaire, l’indifférence vis-à-vis de l’essentiel en ces temps derniers : la Parousie et avec elle le jugement qui fixera la destinée de chacun. De même que le déluge signifie le jugement sur la génération de Noé, de même aussi la Parousie signifiera le jugement divin sur tout homme.

L’un sera pris, l’autre laissé

La Parousie, et avec elle le jugement, viendra surprendre les hommes dans leurs occupations habituelles ; bien que se trouvant apparemment dans la même situation, l’un sera pris, l’autre laissé. Ces termes que Mt ne précise pas, sont à interpréter dans le contexte des paraboles de vigilance, surtout celle des dix vierges : celles qui étaient prêtes sont entrées dans la salle du banquet avec l’Époux et les autres en ont été exclues (25, 10-12) ; de même les serviteurs fidèles entrent dans la joie du maître : ils ont travaillé comme il convenait. L’autre serviteur qui n’a rien fait est exclu et jeté dehors (24, 51 ; 25, 30). Aussi les termes « pris et laissés » ne signifient-ils pas ici autre chose qu’être adjoint au cortège parousiaque ou en être exclu. Le critère de la séparation ne sera pas arbitraire, mais tient compte des dispositions et mérites de chacun.

Sûrs de l’échéance, incertains du moment

Dans cette première parabole, il s’agit ici d’une introduction générale au thème de la Vigilance. Ce thème va se préciser par les paraboles suivantes qui lui donneront un contenu ; l’exhortation à veiller désigne ici une disponibilité permanente du chrétien, parce qu’il ne sait pas le moment du retour de son Seigneur. Il ne doit pas vivre dans une insouciance paresseuse, mais veiller dans l’attente du retour du Christ, comme le maître de maison avisé. Sûr de son échéance, mais incertain du moment, il doit se tenir sur ses gardes, dans la vigilance, devant l’éventualité de l’effraction.

Pour exprimer que son retour est imprévisible, Jésus utilise l’image du voleur, reprise dans la prédication apostolique : « Le jour du Seigneur arrive comme un voleur dans la nuit » (1 Th 5, 2 ; 2 P 3, 10) ; « Si tu ne veilles pas, moi je viendrai comme un voleur dans la nuit » (Ap 3, 3). Pour résumer, la vigilance caractérise l’attitude du disciple qui espère, qui attend le retour de son Seigneur. Les trois paraboles suivantes expliciteront davantage le contenu de cette vigilance eschatologique.

C’est le moment, le jour est tout proche

La première lecture, le psaume, la seconde lecture mettent la pression et nous entraînent dans un dynamisme

d’espérance : « venez, marchons à la lumière du Seigneur » ; « quelle joie quand on m’a dit : nous irons à la maison du Seigneur »

d’urgence : « vous le savez : c’est le moment, l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. »

et de conversion : « revêtons-nous des armes de la lumière ».