Chemin de croix : qu’est-ce que la vérité ?

« Ainsi en est-il de celui qui voit de loin sa patrie, mais qui en est séparé par la mer ; il a beau voir le but où il doit diriger ses pas, les moyens lui manquent pour s’y transporter. Pareillement (…) entre elle et nous s’étend la mer du siècle présent (…) ; toutefois dès maintenant nous voyons où nous allons. Afin de nous procurer le moyen d’y parvenir, celui-là est venu vers qui nous voulions aller. Il a préparé un navire sur lequel nous pourrons traverser la mer. Personne, en effet, ne peut traverser la mer de ce siècle, à moins que la Croix de Jésus-Christ ne le porte. (…) Il vaut donc mieux (…) ne pas se séparer de la Croix (…) et elle le conduira au port. » Ces paroles de saint Augustin, tirées des Traités sur l’Évangile de saint Jean (2, 2), nous introduisent à la prière de la Via Crucis.

En effet, la Via Crucis a pour but de revivifier en nous ce geste de nous agripper au bois de la Croix du Christ tout au long de la mer de notre existence. La Via Crucis n’est donc pas une simple pratique de dévotion populaire à la veinure sentimentale ; elle exprime l’essence de l’expérience chrétienne : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa Croix et qu’il me suive » (Mc 8, 34). C’est pour cela que, tous les Vendredis Saints, le Saint-Père parcourt à nouveau la Via Crucis devant le monde entier et en communion avec lui.