Puissance de la prière de louange

Merlin Carothers. Extraits de son livre, publié en 1974 aux éditions Foi et Victoire.

La louange pour l’instant présent.

Dieu a un plan parfait pour nos vies, mais il ne peut nous faire progresser dans ses desseins que si nous acceptons joyeusement notre situation actuelle comme faisant partie de son plan. Ce qui arrive ensuite ? C’est son affaire et non la nôtre (p.21).

Lorsque nous acceptons franchement les circonstances telles qu’elles sont, et que nous remercions Dieu dans la certitude qu’il les a lui-même permises, alors intervient une force divine surnaturelle qui transforme les événements bien au-delà de leur développement logique et naturel (p.22).

La louange est basée sur l’acceptation totale et joyeuse du présent comme faisant partie de la volonté parfaite d’un Dieu d’amour. Elle n’est pas fondée sur ce que nous pensons ou espérons voir arriver dans l’avenir.

Voilà une règle de la pratique de la louange.

Nous louons Dieu, non en raison de ce que nous espérons voir survenir en nous ou autour de nous, mais pour ce qu’il est, au point où nous en sommes.

C’est vrai que si nous louons Dieu avec sincérité il se passe quelque chose. Sa puissance fait irruption dans la situation donnée, et nous remarquons, à plus ou moins brève échéance, qu’un changement apparaît – soit en nous, soit autour de nous.

Cette transformation nous causera peut-être une joie et un bonheur réels au milieu de ce qui nous semblait être une situation impossible ; ou bien ce sera la situation elle-même qui changera. Mais ce changement sera toujours le résultat de la louange – et  non sa motivation (p.14-15).

Nous louons Dieu pour la situation telle qu’elle est, et non pas pour les résultats espérés!  Aussi longtemps que nous louons Dieu en espérant voir les circonstances changer comme nous le souhaitons, nous nous leurrons tout simplement, et nous pouvons être certains que nous ne serons pas transformés, pas plus que notre situation.

Il est possible que Dieu veuille vous retirer de votre situation ou de votre travail actuel. Il est néanmoins essentiel que, pour l’instant, vous l’acceptiez avec joie et que vous en remerciiez Dieu. En effet, si nous disons merci pour toute difficulté, nous soumettant à chaque pas à sa volonté, Dieu peut alors nous placer là où il veut (p.161).

Nous connaissons tous ces paroles : « Oui, nous avons tous nos mauvais jours, nos hauts et nos bas ».  Nous le disons sans réfléchir, mais c’est dangereux car cela suggère que « les hauts et les bas » font partie de la vie chrétienne normale.

La Bible dit que les circonstances extérieures peuvent changer, être bonnes ou mauvaises, mais notre attitude intérieure doit être un état d’exultation permanente en Christ.

« J’ai appris à me suffire en toute occasion, écrit Paul en prison. Je sais me priver comme je sais être à l’aise. En tout temps et de toutes manières, je me suis initié à la satiété comme à la faim, à l’abondance comme au dénuement. Je puis tout en Celui qui me rend fort. » (Phil. 4, 11-13)  (p.170-171).

Et quand tout va mal ?

Nous ne devons pas ignorer volontairement le mal qui rôde autour de nous, mais l’évaluer à sa juste mesure.

Cela nous permet encore davantage de louer Dieu, et de le remercier d’intervenir et de contrôler parfaitement ce mal. Nous ne devons pas non plus nous laisser intimider par ce danger qui nous guette dans l’ombre, mais le voir tel qu’il est, reconnaître notre impuissance à y faire face, et nous tourner vers Dieu  (p.25).

 » Quiconque croit… que Jésus est le Christ… est né de Dieu… tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde, et la puissance victorieuse qui conquiert le monde, c’est notre foi  » (1 Jean 5,1.4).

Or, sur quoi notre foi doit-elle se fonder ? Que devons-nous croire pour être vainqueurs ? Nous croyons en Jésus-Christ, mais en cela il y a plus: croire pleinement en Jésus-Christ signifie également accepter Dieu comme le Dieu tout-puissant qu’il est, et accepter aussi que rien n’arrive hors de sa connaissance ou sans sa volonté.

Si nous décidons de croire fermement cela et de louer Dieu pour tout effet de mal apparent autour de nous, je suis convaincu que toute situation difficile, toute tragédie sera transformée par la main de Dieu. En affirmant cela, je sais que la plupart d’entre vous s’empresseront de conclure que Dieu va changer une situation comme nous le ferions à sa place. Mais ce n’est pas du tout ma pensée.

Lorsque nous faisons pleinement confiance à Dieu pour une situation ou une circonstance pénible, en le louant et le remerciant pour cela, la puissance de Dieu va changer, renverser ou vaincre l’intention et le plan de la puissance du mal qui est à l’œuvre, la transformant pour la faire concorder avec le but initial et parfait de Dieu.

Nous pouvons très bien ne pas comprendre le plan de Dieu, ni en voir le côté positif, mais dès que nous commençons à louer Dieu, nous libérons sa puissance pour notre bien dans la situation présente (p.125).

Si nous louons Dieu en toutes circonstances, je crois que certains moineaux seront gardés de tomber et certains enfants de mourir, et que des cancers seront enrayés et vaincus.

Cependant, cela ne doit pas être le mobile pour louer Dieu. Il y aura toujours des moineaux qui tomberont, des enfants qui mourront et des personnes qui seront victimes du cancer. Nous devons également louer Dieu pour ces cas-là.

Il s’agit donc de louer Dieu pour le mal qu’il permet dans nos vies, en croyant qu’il poursuit par là un but bien précis. Mais que faire ensuite ? Comment réagir personnellement devant le mal quand nous le rencontrons face à face ?  (p.126).

Il y a des situations où Dieu désire nous conduire dans l’action ouverte contre le mal, et d’autres où il nous demande de nous soumettre sans résister. Mais comment savoir quand il faut réagir ou non ?

Je pense que la seule chose que nous puissions faire, c’est de reconnaître qu’en nous-mêmes, nous n’avons aucune possibilité de vaincre le mal. La puissance victorieuse, c’est Dieu lui-même.

L’essentiel de ce que Dieu nous dit, c’est que nous devons apprendre à fixer les regards sur lui – la source de toute victoire – et non sur le mal auquel nous sommes confrontés. Et pas à pas, Dieu dirige alors notre action.

Paul écrivait aux Romains  » Ne te laisse pas vaincre par le mal,  sois vainqueur du mal par le bien  » (Rom. 12. 21).

Dans le cas de l’arrestation et de la crucifixion de Jésus, c’est son acte même de non-résistance qui a brisé le pouvoir du mal dans le monde (p.127).

Jésus n’était pas un pacifiste (au sens où nous l’entendons aujourd’hui). Quand il a dit :  » Ne tenez pas tête au méchant », il voulait dire que nous devions plutôt reconnaître activement le pouvoir de Dieu sur le mal et le fait qu’il choisit parfois ce genre de circonstance pour arriver à ses fins.

Dans un tel cas, tenir tête au mal signifierait : contrecarrer le plan parfait de Dieu. Si les disciples avaient réussi à empêcher l’arrestation de Jésus dans le jardin de Gethsémani, ils auraient faussé le plan de Dieu, tout en s’imaginant avoir vaincu le mal (p.128).

Paul a connu beaucoup de tribulations dans sa vie. Il a été lapidé et laissé pour mort. Il a fait naufrage, il a été mordu par un serpent, il a souffert la maladie et la persécution…. mais jamais il n’a pensé que Dieu avait cessé de diriger chaque événement de sa vie. Tout était pour lui sujet de se réjouir et de louer Dieu. Paul savait que la souffrance contribuait à son bien  (p.145).

La louange libère la puissance de Dieu dans notre vie et dans les circonstances, car : louer, c’est croire activement. Si nous faisons pleinement confiance à Dieu, il a la liberté d’agir et il produit toujours la victoire. Cela peut être une victoire qui change les circonstances, ou une victoire dans les circonstances. Ou bien la mort nous est épargnée, ou bien elle perd son aiguillon.

La louange est une acceptation permanente et constamment renouvelée de ce que Dieu produit dans notre vie. Nous entrons dans cette attitude par un acte de volonté – par une ferme décision de louer Dieu quels que soient nos sentiments  (p.151).

L’amour de Dieu envers nous ne peut être accepté que dans la foi – de même que toute autre promesse de la Bible. Nous devons décider de croire que cet amour est ce que Dieu dit qu’il est, que nous nous sentions aimés ou non (p.136).

Reconnaître que les promesses de Dieu sont vraies, les accepter et oser y croire nous amène, ensuite et seulement, à comprendre. Le principe biblique est très clair il faut accepter et obéir avant de pouvoir comprendre. Pourquoi ? Notre compréhension humaine est si limitée que nous ne pourrons jamais saisir toute la grandeur des plans de Dieu envers ses créatures. Et si nous devions comprendre avant d’accepter, nous n’accepterions alors pas grand-chose  (p.27).

Notre part est de tenir ferme dans la foi en obéissant aux injonctions de l’Esprit qui dirigera nos mouvements dans la situation donnée. Intérieurement, il faut que nous gardions  toujours les yeux fixés sur Dieu, le louant et le remerciant en toute chose pour sa bonté et sa compassion (p.129).

Cela peut paraître anodin de vouloir remercier Dieu pour ne pas avoir obtenu un verre de lait souhaité. Cependant, quand nous apprenons à le louer pour chaque petite chose, Dieu se sert de notre louange pour attirer à lui les gens fatigués et malheureux. Et il peut transformer leurs montagnes de soucis et d’angoisses en un flot de joie et de paix (p.184).