Le Dieu de la vie

Écouter l’homélie du dimanche 9 juin 2013, 10° dimanche dans l’année, à la paroisse Saint Aubin (72)

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et soeurs,

Le mois de juin est traditionnellement dédié au Coeur Sacré de Jésus, expression humaine maximum de l’amour divin.  Nous avons justement célébré, vendredi dernier, la solennité du Coeur du Christ, et cette fête donne le ton de tout le mois. La piété populaire met beaucoup en évidence les symboles, et le Coeur de Jésus est le symbole par excellence de la miséricorde de Dieu; mais ce n’est pas un symbole imaginaire, c’est un symbole réel, qui représente le centre, la source d’où a jailli le salut de l’humanité tout entière.

Dans les évangiles nous trouvons différentes références au Coeru de Jésus, par exemple, le passage où Jésus lui-même dit: « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau, et je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, parce que je suis doux et humble de coeur » (Mt 11, 28-29).

Le récit de la mort de Jésus selon saint Jean est fondamental. Cet évangéliste témoigne en effet de ce qu’il a vu sur le Calvaire, c’est-à-dire qu’alors que Jésus était déjà mort, un soldat lui frappa le côté de sa lance et que de cette blessure jaillirent du sang et de l’eau (cf. Jn 19, 33-34). Jean a reconnu dans ce signe, apparemment fortuit, l’accomplissement des prophéties: du coeur de Jésus, Agneau immolé sur la Croix, jaillissent pour tous les hommes le pardon et la vie.

Mais la miséricorde de Jésus n’est pas seulement un sentiment, bien plus, c’est une force qui donne la vie, qui ressuscité l’homme! L’Evangile d’aujourd’hui aussi nous le dit, dans l’épisode de la veuve de Naïm  (Lc 7,11-17).  Avec ses disciples, Jésus était en train d’arriver à Naïm, un village de Galilée, juste au moment où il y a un enterrement : on conduit à sa sépulture un jeune-homme, fils unique d’une veuve. Jésus fixe tout de suite son regard sur la mère en larme. L’évangéliste Luc dit: « En la voyant, le Seigneur ressentit pour elle une grande compassion » (v. 13). Cette « compassion » c’est l’amour de Dieu pour l’homme, c’est la miséricorde, c’est-à-dire l’attitude de Dieu au contact de la misère humaine, de notre indigence, de notre souffrance, de notre angoisse. Le terme biblique « compassion » rappelle le sein maternel: la mère, en effet, ressent une réaction spéciale face à la douleur de ses enfants. C’est ainsi que Dieu nous aime, dit l’Ecriture.

Et quel est l’avenir de cet amour? C’est la vie! Jésus dit à la veuve de Naïm: « Ne pleure pas! », puis il appela le jeune-homme mort et le réveilla comme de son sommeil (cf. vv. 13-15). La miséricorde de Dieu donne la vie à l’homme, le ressuscite de la mort. Le Seigneur nous regarde toujours avec miséricorde, ne l’oublions pas; il nous regarde toujours avec miséricorde, il nous attend avec miséricorde. N’ayons pas peur de nous approcher de lui! Il a un coeur miséricordieux! Si nous lui montrons nos blessures intérieure, nos péchés, Il nous pardonne toujours. Il est miséricorde pure!

Adressons-nous à la Vierge Marie: son coeur immaculé, coeur de mère, a partagé au maximum la « compassion » de Dieu, spécialement à l’heure de la passion et de la mort de Jésus. Que Marie nous aide à être doux et humbles et miséricordieux avec nos frères.