Chapelets pour les dimanches du temps ordinaire 2-9

Trois fêtes mobiles après la Pentecôte

Trinité A — Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit

Ex 34,4-9 ; 2 Co 13,11-13 ; Jn 3,16-18.
1. L’Ancienne Alliance ne sait rien encore du mystère intime de Dieu, sa Trinité. Et cependant, cette révélation où Dieu donne son nom à Moïse en est déjà une approche : « Yahvé, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité. » On peut déjà demander à Dieu de marcher avec l’homme, de lui pardonner sa faute et son péché. Habitée en plénitude par l’Esprit Saint, Marie n’avait-elle pas déjà en son cœur la lumière qui la préparait à recevoir la révélation de la paternité divine ? Avec elle, prions pour nos frères juifs.
2. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. ». Dieu est le Père d’un Fils unique ; il l’a donné au monde par amour. L’Apôtre Jean, en côtoyant Jésus, a reçu cette révélation du Fils, qu’il appelle le Verbe, la Parole, la Vie. Marie, à qui Jésus a confié Jean, l’aidera à accueillir ce don du Fils par qui nous recevons la Vie éternelle. Demandons à Marie de nous aider, nous aussi, à accueillir Jésus comme le Fils unique de Dieu, à croire de tout notre cœur au Dieu fait homme qui nous communique la Vie.
3. « Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit : au Dieu qui est, qui était et qui vient ! » Ce verset du chant de l’Alleluia reprend la doxologie qui clôture la récitation des psaumes et du chapelet en nous tournant, comme le signe de croix, vers ce mystère central de notre foi chrétienne : Dieu est Amour trinitaire, Famille d’Amour qui donne Vie. Entré dans le cours du temps par l’incarnation du Fils, il vient au-devant de nous et polarise notre espérance. Joignons notre prière à celle de Marie pour demander la venue de Jésus dans la gloire, afin que le Royaume d’Amour de Dieu soit pleinement manifesté.
4. « Soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. Exprimez votre amitié en échangeant le baiser de paix. » Saint Paul nous donne ici une application pratique du mystère trinitaire. Le souci de l’unité doit nous habiter et nous faire rechercher la paix dans les relations mutuelles à l’intérieur de la communauté. Le « baiser de paix » a été placé par la réforme liturgique de Vatican II juste avant la communion eucharistique. Avec Marie, demandons la grâce d’être des artisans de paix.
5. « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous. » Ce souhait termine la seconde lettre aux Corinthiens. Il est devenu aussi une salutation d’ouverture de nos liturgies eucharistiques. Le Père nous a manifesté son amour en nous donnant son Fils. Jésus nous a obtenu la grâce et la miséricorde. L’Esprit accomplit alors notre communion fraternelle. Au premier rang des bénéficiaires et des témoins de cette œuvre divine se trouve Marie, en prière avec nous au cœur de l’Église.

Trinité B — Marie et la Trinité

Pendant ce chapelet, nous contemplons Marie dans sa relation à chacune des personnes de la Trinité à l’aide de cette prière de Jean-Paul II :
«Marie très sainte… avec une filiale certitude, nous savons que
dans ton oreille demeure l’annonce de l’Ange, sur tes lèvres le cantique de louange,
dans tes bras Dieu fait enfant, dans ton cœur la croix du Golgotha,
sur ton front la lumière  et le feu de l’Esprit Saint, et sous tes pieds le serpent vaincu.
Mère très sainte, en cette heure de nouvelle évangélisation,
prie pour nous auprès du Rédempteur de l’humanité.»
Jean-Paul II (D. C. 92, p.959).
1. Marie dans sa relation au Père
• Dans ton oreille demeure l’annonce de l’Ange. L’ange Gabriel porte à Marie la volonté du Père. À travers cette visite, le Père se révèle à Marie. Le concile Vatican II (L.G. 53) nous dit que «Marie est la fille de prédilection du Père»
• sur tes lèvres le cantique de louange. En donnant son oui, Marie répond au Père dans la foi. Elle l’exprime quelque temps plus tard à travers la joie de son Magnificat. Aide-nous Marie, à entrer dans une relation confiante avec le Père, dans l’accueil de sa volonté et notre réponse filiale.
2. Marie dans sa relation au Fils
• dans tes bras Dieu fait enfant. Le Fils se donne à Marie. Le concile Vatican II (L.G. 53) nous dit : «Elle reçoit cette immense charge et dignité d’être la Mère du Fils de Dieu». En Marie, nous découvrons la toute-puissance de l’amour de Dieu sous la forme d’un petit enfant.
• dans ton cœur la croix du Golgotha. Le oui de Marie par lequel elle devient servante du Seigneur et disciple de Jésus la mène jusqu’au pied du Golgotha. Elle suit le Fils jusqu’à la croix. Aide-nous Marie, à entrer dans la dimension divine de l’amour : faiblesse et don de soi.
3. Marie dans sa relation à l’Esprit Saint
• sur ton front la lumière  et le feu de l’Esprit Saint. «L’Esprit Saint viendra sur toi.» La Pentecôte de Marie, ce fut la conception de Jésus. Au Cénacle, Marie voit venir à maturation toutes les grâces déposées en son âme. La suprême mission invisible de l’Esprit sur elle sera son «Assomption corps et âme dans la gloire céleste».
• et sous tes pieds le serpent vaincu. Selon la représentation de la médaille de la rue du Bac, voici que Marie se présente en réalisation des deux prophéties bibliques la concernant, celles de la Genèse (sa descendance écrase la tête du serpent) et de l’Apocalypse (douze étoiles couronnent sa tête). Dans la puissance de l’Esprit, Merci Marie d’être présence victorieuse à nos côtés et protection contre le Mal.
Avec toi, Marie, nous pouvons dire en vérité : «Gloire au Père, Gloire au Fils, Gloire à l’Esprit Saint.»
«Mère très sainte, en cette heure de nouvelle évangélisation,
prie pour nous auprès du Rédempteur de l’humanité.»

Trinité C — Il vous guidera dans la vérité tout entière

Pr 8,22-31 ; Rm 5,1-5 ; Jn 16,12-15.

1. « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera dans la vérité tout entière. » L’Esprit Saint nous a peut-être donné de vivre une expérience décisive qui a bouleversé nos vies. Et pourtant, nous ne pouvons prétendre posséder la Vérité. Nous continuons à approcher toujours plus près de la Vérité tout entière, qui est en fait le mystère trinitaire, avec humilité et persévérance. Aide-nous Marie à avancer dans la foi, comme toi, jour après jour, et à nous laisser enseigner comme toi par l’Esprit de Vérité.

2. « Ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu’il aura entendu, et ce qui va venir, il vous le fera connaître. » L’Esprit Saint ne travaille pas à son compte. Ce qu’il dit « ne vient pas de lui-même. » En ce sens, il est un bon pédagogue de la vie du disciple. Il nous apprend à nous effacer devant Jésus et devant le Père. C’est pourquoi tous ceux qui sont remplis de l’Esprit vivent l’humilité et le silence. Demandons à Marie de nous aider sur ce chemin qu’elle a si bien vécu.

3. « Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous l’expliquer. Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : il reprend ce qui vient de moi pour vous l’expliquer. » Voici encore une parole de Jésus qui nous fait pénétrer dans le mystère trinitaire. Le Père a tout remis au Fils, et Jésus peut dire : « Tout ce qui appartient au Père est à moi. » Et l’Esprit Saint, qui est l’Esprit du Père et du Fils, vient puiser au cœur du Fils pour nous communiquer toute lumière utile à notre sanctification. Que Marie nous aide à pénétrer au cœur de cet échange d’amour trinitaire.

4. « L’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » Cette expression de Paul nous invite à rendre grâce pour l’œuvre accomplie par Jésus envoyé par le Père. Jésus, qui est né, a vécu, est mort et ressuscité pour nous, a versé en nous l’Esprit Saint, l’Amour Divin lui-même, qui a été « répandu en nos cœurs. » Celui-ci anime nos vies. Nous participons à l’amour trinitaire. Prions avec Marie, fille du Père, mère du Fils, sanctuaire de l’Esprit : elle nous entraîne dans cette communion trinitaire.

5. « Écoutez ce que déclare la Sagesse. Le Seigneur m’a créée au commencement de son action, avant ses œuvres les plus anciennes. Lorsqu’il établissait les fondements de la terre, j’étais à ses côtés comme un maître d’œuvre. » Le mystère trinitaire de Dieu est dès le début imprimé sur toute sa création, c’est ce qu’indique la première lecture. La Sagesse de Dieu, appelée ici « maître d’œuvre », peut signifier dans l’ancienne Alliance aussi bien le Fils que l’Esprit, quelque chose de divin, et pourtant distinct du Père créateur, si bien que toutes les créatures portent une marque de la fécondité éternelle, et spécialement la Vierge Marie, à qui la liturgie applique aussi ce passage du livre des Proverbes.

Corps et Sang du Christ A — Qui mange ma chair et boit mon sang…

Dt 8,2-16 ; 1 Co 10,16-17 ; Jn 6,51-58.

1. « Le Seigneur ton Dieu t’a donné à manger la manne, cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue, pour te faire découvrir que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. » La manne, signe de la providence divine, manifeste que Dieu veut nourrir lui-même ce peuple de sa Parole, et ainsi l’éduquer, l’instruire, le conduire. Ce qui nourrit l’homme, ce n’est pas seulement le pain, qui est aussi un don de Dieu, mais également la Parole divine. Que Marie nous aide à ne jamais négliger cette dimension spirituelle de la nourriture qui fait vivre.
2. « Jésus disait : « Moi, je suis le Pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. (…) Tel est le pain qui descend du ciel : il n’est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange de ce pain vivra éternellement. » La manne n’était qu’un signe. Jésus est le vrai Pain, le Pain vivant. Le manger, c’est-à-dire d’abord recevoir sa Parole, c’est passer de la mort à la vie. Jésus seul donne la vie éternelle. Merci Marie pour le don de Jésus, né à Bethléem (« Maison du Pain ») et déposé dans la mangeoire…
3. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. » Jésus se donne à nous, corps et sang, en nourriture. Il est la nourriture par excellence, à côté de laquelle le reste n’est que sustentation purement terrestre. Manger Jésus, c’est recevoir la vie éternelle, et donc ressusciter. C’est porter nos vies et nos corps vers la gloire, au-delà de la terre. Contemplons Marie dans son Assomption : la vie éternelle donnée par Jésus s’est épanouie en résurrection.
4. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mange vivra par moi. » Comme le Père lui est intérieur (« Je suis dans le Père et le Père est en moi » Jn 14,11), Jésus se rend intérieur à nos vies. Le manger, c’est le laisser vivre en nous, au point de pouvoir dire avec Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20). Contemplons Marie en sa visitation, habitée par l’enfant Jésus. Elle nous invite à nous laisser habiter de la présence spirituelle et vivante de Jésus.
5. « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. » Paul souligne l’unicité du Corps du Christ auquel communie la multitude. C’est pourquoi l’Église, corps du Christ, est dans l’unité par la puissance de cette nourriture. Prions avec Marie pour l’unité de l’Église ; que Jésus hâte le jour où nous pourrons tous vivre une seule eucharistie, et communier ainsi au même calice.

Corps et Sang du Christ B — C’est lui le prêtre éternel et véritable

« Vraiment, il est Juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ. notre Seigneur.
C’est lui le prêtre éternel et véritable, qui apprit à ses disciples comment perpétuer son sacrifice ; il s’est offert à toi en victime pour notre salut : il nous a prescrit d’accomplir après lui cette offrande pour célébrer son mémorial.
Quand nous mangeons sa chair immolée pour nous, nous sommes fortifiés ; quand nous buvons le sang qu’il a versé pour nous, nous sommes purifiés.
C’est pourquoi, avec les anges et les archanges, avec les puissances d’en haut et tous les esprits bienheureux, nous chantons l’hymne de ta gloire et sans fin nous proclamons : Saint !…» (préface du Jeudi Saint)
1. « C’est lui le prêtre éternel et véritable, qui apprit à ses disciples comment perpétuer son sacrifice. » Perpétuer le sacrifice de Jésus, c’est célébrer l’eucharistie, mais aussi laisser l’eucharistie transformer nos comportements.
« Si moi le Seigneur et le maître je vous ai lavé les pieds
vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » (Jn 13,14)
Prions avec Marie pour mieux accueillir de l’eucharistie le sens du don.
2. « Il s’est offert à toi en victime pour notre salut : il nous a prescrit d’accomplir après lui cette offrande pour célébrer son mémorial. » En chaque eucharistie, nous offrons le mémorial non sanglant de l’unique sacrifice sanglant de la croix qui nous a rachetés, de sorte que nous accueillions aujourd’hui ce don de la rédemption.
« Vous ferez cela comme mon mémorial. » (Lc 22,19)
Avec Marie, demandons à recevoir un amour renouvelé pour ce si grand sacrement.
3. « Quand nous mangeons sa chair immolée pour nous, nous sommes fortifiés. » Jésus nous communique dans la communion eucharistique la force de son Amour vivant donné pour nous ; ainsi sommes-nous dynamisés pour continuer à être témoins de Jésus ressuscité.
« Celui qui me mange vivra par moi. » (Jn 6,57)
Que Marie nous apprenne à mieux vivre par et pour Jésus.
4. « Quand nous buvons le sang qu’il a versé pour nous, nous sommes purifiés. » Le sang de Jésus vient constamment « purifier notre conscience des œuvres mortes pour que nous rendions un culte au Dieu vivant » (He 9,14). Ainsi sommes-nous régénérés pour vivre d’une vie nouvelle.
« Le sang de Jésus nous purifie de tout péché. » (1 Jn 1,7)
Avec Marie, rendons grâce pour le don de la rédemption.
5. « C’est pourquoi, avec les anges et les archanges, avec les puissances d’en haut et tous les esprits bienheureux, nous chantons l’hymne de ta gloire. » N’est-ce pas ce qui convient le mieux pour ce jour : magnifier le Seigneur pour
« le Pain de Dieu, celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » (Jn 6,33)
Le Christ « lui-même est le pain qui, semé dans la Vierge, levé dans la chair, pétri dans la passion, cuit dans la fournaise du sépulcre, mis en réserve dans l’Église, apporté aux autels, fournit chaque jour aux fidèles une nourriture céleste » (St Pierre Chrysologue, CEC n° 2837). Merci Marie, de nous avoir donné Jésus.

Corps et Sang du Christ C — Donnez-leur vous-mêmes à manger

Gn 14,18-20 ; 1 Co 11,23-26 ; Lc 9,11-17.

1. « Donnez-leur vous-même à manger. » Telle est la parole qu’adresse Jésus à ses disciples, pour les provoquer à servir son peuple. L’eucharistie sera toujours un miracle de surabondance, et les prêtres des hommes aux mains vides. Avec Marie, prions pour les prêtres : qu’ils mettent toute leur confiance en Jésus.
2. « Faites-les asseoir par groupes de cinquante. Ils obéirent et firent asseoir tout le monde. » Cet ordre de Jésus a dû surprendre les disciples. La confiance en Jésus, c’est d’abord l’obéissance à sa Parole, aussi déconcertante qu’elle nous paraisse humainement parlant. Prions avec Marie, la Servante du Seigneur, pour demander des prêtres et des baptisés vraiment obéissants et serviteurs du Seigneur Jésus.
3. « Levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit, et les donna à ses disciples, pour qu’ils les distribuent à la foule. » Les évangélistes décrivent manifestement la multiplication des pains en lui donnant le sens d’un signe annonciateur de l’eucharistie, qui est en fait le vrai miracle, et la vraie nourriture. Les disciples sont chargés de « distribuer à la foule » ce que Jésus donne. Avec Marie, prions pour les jeunes qui se préparent au sacerdoce, en demandant qu’ils aient une vive conscience du service eucharistique envers leurs frères.
4. « L’on ramassa les morceaux qui restaient : cela remplit douze paniers. » Ce que Jésus donne est surabondant : il en reste assez pour nourrir encore tout le peuple de Dieu, comme l’indique le chiffre 12. Au tabernacle de nos églises est conservée la Sainte Réserve, pour porter la communion aux malades et absents ; la permanence de la présence eucharistique de Jésus est aussi un appel à l’adoration. Demandons dans la prière la grâce d’approfondir le sens de la Présence eucharistique, et la grâce de l’adoration eucharistique.
5. « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. » Saint Paul nous fait comprendre que la communion eucharistique est évangélisatrice : elle témoigne de notre foi. Nous croyons que Jésus a donné sa vie pour nous à la croix et dans sa résurrection, et qu’il nous la communique dans cette nourriture, pour que nous soyons emmenés dans la gloire. Nous attendons de cette nourriture la gloire (« la bienheureuse espérance »), et nous attendons aussi que Jésus vienne en gloire (son « dernier avènement »). Que la prière de Marie avive notre espérance.

Fête du Sacré Cœur  A

Dt 7,6-11 ; 1 Jn 4,7-16 ; Mt 11,25-30.
1. « Si le Seigneur s’est attaché à vous, s’il vous a choisis… c’est par amour pour vous, et par fidélité au serment fait à vos pères. » En Dieu, il y a un mystère d’amour insondable. Toutes les raisons logiques pour lesquelles Israël aurait dû être choisi, sont écartées, au point qu’il ne reste, comme raison poussant Dieu à une telle élection, que l’amour. Avec Marie, répondons à cet amour de tout notre cœur, de toute notre âme, et de tout notre esprit.
2. « Voici ce à quoi se reconnaît l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés. » Lors de la fête du Sacré Cœur, nous célébrons l’amour premier de Dieu : la preuve extrême et décisive en est l’envoi de Jésus qui a donné sa vie pour nous. Marie comblée de grâce, remplie de l’Esprit Saint, n’est-elle pas le signe éclatant de cette gratuité de l’amour divin ? Avec elle, rendons grâce à Dieu pour sa miséricorde.
3. « Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour atteint en nous sa perfection. » Saint Jean insiste, dans ses écrits, sur le fait que « personne n’a jamais vu Dieu ». Dans son évangile, c’est pour mieux souligner comment Jésus révèle et montre le Père. Dans sa lettre, c’est pour indiquer que la communauté des disciples, unie dans l’amour, révèle la présence de Dieu. « Dieu est Amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui. »
4. « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. » La connaissance de l’amour humble et désarmé de Dieu n’est accessible qu’aux « tout-petits », à ceux qui sont apparentés à l’humilité du Fils. Pour ces petits, au premier rang desquels se trouvent Marie et les disciples, Jésus loue le Père. Demandons à Marie de nous aider à demeurer humbles, pour que nous puissions goûter la sagesse et la bonté de Dieu.
5. « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » Le cœur de Jésus est doux et humble, il nous le redit aujourd’hui. C’est pourquoi il nous invite à marcher à ses côtés, attelés au même joug facile et léger de l’amour : c’est le repos assuré ! Marie, toi dont le cœur est si semblable à celui de Jésus, aide-nous à entrer dans cette communion d’amour avec son cœur.

Fête du Sacré Cœur B

Os 11,1-9 ; Ep 3,8-19 ; Jn 19,31-37.
1. « Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté, et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. » Cet évangile selon saint Jean donné en cette année B nous donne à contempler le cœur ouvert de Jésus d’où s’échappent le sang et l’eau (symboliquement le don des sacrements de l’eucharistie et du baptême). Jésus nous a aimés « jusqu’à l’extrême », et même après sa mort, il manifeste par ce signe le don de son Amour rédempteur qui vient purifier tous les hommes. Que Marie, première des rachetés, nous aide à accueillir notre rédemption.
2. « Tout cela est arrivé afin que cette parole de l’Écriture s’accomplisse : « Aucun de ses os ne sera brisé. » Et un autre passage dit encore : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. » Le regard de Jean sur Jésus en croix perçoit en lui l’Agneau pascal, l’Agneau de la Pâque nouvelle, celle de la libération de la mort. Et aussi le transpercé de Zacharie : le côté ouvert du Seigneur doit commander une compréhension nouvelle de son amour, faite d’un repentir du cœur et d’un regard envahi par des pleurs plus amers que ceux qu’on verse d’ordinaire sur un premier né disparu. Que Marie, présente au pied de la croix, nous aide à contempler le cœur de Jésus.
3. « Parole du Seigneur. J’ai aimé Israël dès son enfance, et, pour le faire sortir d’Égypte, j’ai appelé mon fils. C’est moi qui lui ai appris à marcher, en le soutenant de mes bras… Je le guidais par des liens de tendresse ; je le traitais comme un nourrisson qu’on soulève tout contre sa joue. » Cet Amour divin révélé à travers le cœur ouvert de Jésus est déjà exprimé de bien des façons dans l’Ancien Testament, en particulier dans ce magnifique passage du livre d’Osée où la paternité divine envers le peuple se manifeste à travers les accents d’un amour maternel d’une grande tendresse. Comment ne pas penser à Marie qui a vécu ce mystère dans l’autre sens ? Celui d’une réponse de l’humanité envers le Dieu d’Amour, quand elle prenait Jésus dans ses bras…
4. « Je tombe à genoux devant le Père, qui est la source de toute paternité au ciel et sur la terre. Lui qui est si riche en gloire, qu’il vous donne la puissance par son Esprit, pour rendre fort l’homme intérieur. Que le Christ habite en vos cœurs par la foi ; restés enracinés dans l’amour, établis dans l’amour. » Saint Paul est saisi par la révélation de la paternité divine : le Père a livré son Fils pour qu’il habite nos cœurs et transfigure nos vies par le don de son Esprit. Tout homme est divinisé dès maintenant en recevant le don de l’Amour divin qui vient l’habiter. Avec Paul et la Vierge Marie, adorons l’Amour vivant de Dieu.
5. « Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez l’amour du Christ qui surpasse tout ce qu’on peut connaître. » L’Amour divin est immense, infini, éternel, universel, il « surpasse tout ce qu’on peut connaître. » Avec Marie, appelons l’Esprit Saint, et ouvrons-nous, abandonnons-nous à sa présence, de sorte que nous puissions goûter la dilatation intérieure que l’Amour vivant de Dieu vient provoquer en nous.

Fête du Sacré Cœur  C

Ez 34,11-16 ; Rm 5,5-11 ; Lc 15,3-7
1. « Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau… ainsi je veillerai sur mes brebis… C’est moi qui ferai paître mon troupeau. » La liturgie de cette année C nous présente le cœur du Christ comme un cœur de Pasteur. Cet amour du cœur de Dieu pour chacun de ses enfants retentit comme un cri dans le chapitre 34 d’Ezéchiel, où Dieu se présente en vrai et seul pasteur, déçu par le comportement des bergers de son peuple. Avec Marie, prions pour les évêques et les prêtres.
2. « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. » Ce magnifique psaume exprime la confiance du croyant en la providence divine. Si Dieu a un cœur de berger, alors « il me conduit par les bons chemins pour l’honneur de son nom ». Marie, toi qui as parcouru les chemins de Dieu avant nous, garde-nous dans notre marche à la suite de Jésus.
3. « Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et vient à en perdre une, n’abandonne les 99 autres dans le désert pour s’en aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ? Et, quand il l’a retrouvée, il la met, tout joyeux, sur ses épaules. » On devrait appeler cette parabole non pas « de la brebis perdue » mais « du berger entreprenant ». Il va chercher toute brebis perdue, et rassembler les brebis est sa vraie joie. Prions avec Marie pour que l’amour pastoral du cœur du Christ rassemble tous les chrétiens dans l’unité.
4. « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. » L’amour du cœur du Christ le presse de donner sa vie pour ses frères : « Je donne ma vie pour mes brebis… J’ai pouvoir de la donner et j’ai pouvoir de la reprendre ; tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. » (Jn 10,15.18) Fais nous entrer Jésus dans cette dimension pastorale de l’amour, afin que nous portions le souci du salut éternel de nos frères, nous te le demandons avec Marie.
5. « Voici le Cœur qui a tant aimé les hommes », dit Jésus à sainte Marguerite-Marie. « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » Le Christ veut rendre nos cœurs semblables au sien, c’est-à-dire pleins d’amour pour le Père et pour nos frères. Esprit Saint, agis en nos cœurs comme tu as agi dans le cœur de Jésus, tourne-les vers le Père et vers nos frères. Nous le demandons dans l’intercession du cœur de Marie, notre mère au cœur de l’Église.
Dimanches dans l’année

Dimanches dans l’année

2° D TO A — C’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint

Is 49,3-6 ; 1 Co 1,1-3 ; Jn 1,29-34.
1. Ce dimanche nous offre à nouveau un poème du Serviteur dans Isaïe : « Le Seigneur m’a formé dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur… Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur. » Jésus, qui a reçu l’Esprit Saint au bord du Jourdain, est envoyé parmi nous comme serviteur. Il le dira lui-même : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20,28). Avec Marie, servante du Seigneur, demandons la grâce de servir.
2. « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon serviteur… en toi je me glorifierai. Je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » Nous voulons offrir la prière de cette dizaine de chapelet à l’intention de tous les pasteurs de nos diocèses : évêques, prêtres, et de tous ceux qui partagent leur charge pastorale : diacres, catéchistes, laïcs engagés dans la mission de l’Église. Obtiens-nous, Marie, la force de l’Esprit Saint pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus.
3. « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde… » Jésus, dans sa mission de rédempteur, est le serviteur souffrant tel que l’entrevoit Isaïe dans le 4° poème : « Comme un agneau traîné à l’abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent » (Is 53,7) … Il nous libère de l’orgueil qui nous enferme en nous-mêmes ; il nous ouvre à l’amour du Père, et par le don de l’Esprit, nous fait retrouver un cœur de fils. Vierge Marie, sois bénie de donner toute ta vie pour que cette mission de Jésus porte du fruit ; aide-nous à nous offrir nous-mêmes.
4. « Je rends ce témoignage : c’est lui le Fils de Dieu » Auparavant, Jean Baptiste annonçait le Messie sans le connaître : « je ne le connaissais pas ». Évoquant rétrospectivement le baptême dans le Jourdain, il témoigne : « j’ai vu ». En Jésus, il a vu « l’Esprit descendre et demeurer ». La révélation de Dieu lui a donné de reconnaître le Fils de Dieu. Avec Marie, prions pour tous ceux qui cheminent vers la foi en Jésus, afin qu’ils connaissent le Fils de Dieu en plénitude.
5. « L’homme sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint » Jésus est rempli de l’Esprit Saint au Jourdain, équipé de tous les dons de l’Esprit pour sa mission de rédempteur. Par le sacrement de confirmation et toutes nos effusions de l’Esprit, il vient nous « baptiser dans l’Esprit Saint », pour que nous partagions sa mission avec force et fécondité. Que la présence de Marie nous aide à rechercher toujours plus l’abandon à l’Esprit.

2° D TO B — La grâce du témoignage

1 Sm 3,3-19 ; 1 Co 6,13-20 ; Jn 1,35-42.
1. Le prêtre Éli dit au petit Samuel : « Si l’on t’appelle, tu diras : Parle, Seigneur, ton serviteur écoute… Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée. » Samuel, qui deviendra un grand prophète, apprend à entendre la voix du Seigneur, guidé par le prêtre Éli qui semble ne pas en avoir une grande habitude. Marie, aide-nous à demeurer à l’écoute des appels de Dieu, à apprendre à discerner sa voix, de sorte à pouvoir lui répondre.
2. « Après le baptême de Jésus, Jean-Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus. » Jean-Baptiste est le plus parfait exemple de celui qui cherche la gloire de Dieu. Il désigne Jésus comme l’Agneau de Dieu, l’amour immolé. Et il s’efface lui-même devant Jésus en lui donnant ses propres disciples, André et Jean. Avec Marie, demandons cette grâce de pouvoir conduire à Jésus ceux qui nous entourent.
3. « Jésus se retourna, vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez et vous verrez. » Le dialogue entre Jésus et les deux disciples est resté gravé dans la mémoire de Jean. Dialogue où Jésus invite les deux hommes à approfondir et purifier leur démarche, de sorte à aller à l’essentiel ; à exprimer leur désir profond de connaissance (Où demeures-tu ?), à se décider par eux-mêmes. Dans la prière de Marie, demandons à l’Esprit Saint de nous faire grandir dans la liberté intérieure.
4. « André… trouve d’abord son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie. » André amena son frère à Jésus. » La rencontre de Jésus nous provoque toujours à aller en partager la lumière et les fruits avec ceux qui nous sont les plus proches. Ainsi, André va témoigner auprès de son frère Simon que Jésus va appeler à sa suite comme Pierre. C’est Jésus qui appelle, nous ne sommes que les témoins des fruits de notre propre appel. Et ce rôle est capital pour l’évangélisation. Demandons par Marie la grâce du témoignage.
5. Dans la 2° lecture, saint Paul exhorte les Corinthiens à la pureté du corps, et argumente sur le fait que nous appartenons à Jésus, jusque dans notre corps : « Votre corps est le temple de l’Esprit Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car le Seigneur vous a acheté très cher. » Demandons à l’Esprit Saint de nous fortifier dans la grâce de notre baptême. Ce sacrement, où s’inscrit notre réponse à l’appel de Jésus, nous donne à lui comme à notre Seigneur. Que Marie nous aide à redire notre fiat.

2° D TO C — Le signe de Cana

Is 62,1-5 ; 1 Co 12,4-11 ; Jn 2,1-12.
1. « On manqua de vin ; la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont pas de vin. » « À Cana, la Mère de Jésus prie son Fils pour les besoins d’un repas de noces, signe d’un autre Repas, celui des Noces de l’Agneau donnant son Corps et son Sang à la demande de l’Église son Épouse » (CEC 2 618). Marie est ici l’épouse. Elle exprime la demande de l’épouse. Nous joignons, Marie, notre prière à la tienne, qui nous précède toujours.
2. A Cana, l’époux des noces est nommé discrètement (v.9). Mais Jésus aussi est l’époux. L’heure de la croix sera celle où il donnera librement et totalement sa vie pour l’humanité, en tant que son époux. « Comme un jeune homme épouse une jeune fille, celui qui t’a construite t’épousera. Comme la jeune mariée est la joie de son mari, ainsi tu seras la joie de ton Dieu. » (Isaïe, 1°L) Béni es-tu Jésus pour le don de ta vie. « C’est à l’heure de la Nouvelle Alliance, au pied de la Croix, que Marie est exaucée comme la Femme, la Nouvelle Eve, la véritable « Mère des vivants ». » (CEC 2 618).
3. « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » À Cana, Jésus et Marie sont habités du même désir d’amour pour l’humanité. Marie demande le vin, l’Esprit Saint ; Jésus répond qu’il sera donné trois ans plus tard dans le mystère de Pâques. « Quelle entente profonde entre Jésus et sa mère ! Comment pénétrer le mystère de leur union spirituelle intime ? Il est certain que dans cet événement se dessine déjà assez clairement la nouvelle dimension, le sens nouveau de la maternité de Marie. (…)  c’est-à-dire la sollicitude de Marie pour les hommes, le fait qu’elle va au-devant de toute la gamme de leurs besoins et de leurs nécessités. (…) Aller au-devant des besoins de l’homme veut dire, en même temps, les introduire dans le rayonnement de la mission messianique et de la puissance salvifique du Christ. » (JP II, RM21) Donne-nous, Seigneur, un cœur accordé au tien, comme celui de Marie.
4. « Sa mère dit aux serviteurs : Faites tout ce qu’il vous dira. » « La Mère du Christ se présente devant les hommes comme porte-parole de la volonté du Fils, celle qui montre quelles exigences doivent être satisfaites afin que puisse se manifester la puissance salvifique du Messie » (JP II, RM 21). À Cana, Marie nous invite à faire ce que Jésus nous dit, et les serviteurs sont invités à faire tout ce qu’ils peuvent pour obéir à Jésus. Obtiens-nous, Marie, cette obéissance du cœur.
5. « Remplissez d’eau les cuves… Puisez, et portez-en au maître du repas. » À Cana, Jésus donne un signe de ce qu’il va accomplir en donnant sa vie : donner son corps et son sang, nourritures de vie éternelle ; faire couler à flots l’eau vive de l’Esprit qui transfigure toutes choses. Sois béni, Jésus, pour ton œuvre au milieu de nous, et pour la médiation maternelle de Marie. « À Cana, Marie apparaît comme quelqu’un qui croit en Jésus : sa foi en provoque le premier « signe » et contribue à susciter la foi des disciples. » (JP II, RM 21)

3°D TO A — Il se retira en Galilée

Is 8,23-9,3 ; 1 Co 1,10-17 ; Mt 4,12-23.
1. « Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. » Jésus se retire en Galilée. La cause de cette retraite ? L’arrestation de Jean Baptiste, qui préfigure déjà la fin tragique de Jésus. Jésus vit sans doute cette retraite comme un temps d’écoute et de discernement, et surtout comme un temps de départ de sa mission. Prions à l’intention de tous ceux qui vivent un nouveau départ.
2. « À partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » Bientôt, Jésus amorcera sa montée vers Jérusalem pour y affronter les souffrances de sa Passion. Bientôt chacun des hommes pourra retrouver la pleine communion avec son créateur et Père. Jésus appelle à entrer dans une perspective nouvelle, dans une relation nouvelle avec Dieu. Le temps des annonces prophétiques est achevé, et fait place à celui de l’accomplissement. Avec Marie, ouvrons-nous à l’urgence de la conversion.
3. « Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : « Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens. » En Judée, pleine de zèle pour la Loi et d’où le salut était attendu, la Galilée (Zabulon et Nephtali sont les ancêtres de deux tribus d’Israël au nord) passait pour une région spirituellement obscure, à demi-païenne. Que Jésus provienne de cette région et commence à exercer son activité là-bas est comme une annonce du rejet des responsables religieux pleins de suffisance. Avec Marie, demandons l’humilité de la pensée et du cœur.
4. « Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée. » C’est justement sur ce « carrefour des païens », la Galilée, et non sur la ville sainte, que la lumière se lève dans une grande allégresse. De même, les lieux où agissent les saints, comme ceux où Marie apparaît, sont souvent des coins cachés. Oui, que Jésus rayonne sur le monde des petits et des humbles, lui qui est lumière du monde, lumière de la vie.
5. « Le Christ m’a envoyé pour annoncer l’Évangile, et sans avoir recours à la sagesse du langage humain, ce qui viderait de son sens la croix du Christ. » Saint Paul est lui aussi profondément marqué par l’universalité de l’amour divin, donné à tout homme, au-delà de toutes ces tendances particulières qu’il déplore chez les Corinthiens. Demandons par Marie à l’Esprit Saint de façonner en nous cette ouverture de cœur pour servir le Christ, son Évangile et son Église.

3°D TO B — Les temps sont accomplis

Jon 3,1-10 ; 1 Co 7,29-31 ; Mc 1,14-20. Nous méditons ce chapelet avec quelques paroles de Jean-Paul II sur l’accomplissement du temps.
1. « Les temps sont accomplis. » « Le temps s’est accompli par le fait même que Dieu, par l’incarnation, s’est introduit dans l’histoire de l’homme. L’éternité est entrée dans le temps : peut-il y avoir un « accomplissement » plus grand que celui-là ? Peut-il même y avoir un autre accomplissement ? » (JP II, TMA 9). Avec toi Marie, nous rendons grâces pour la venue de Dieu parmi les hommes.
2. « Le règne de Dieu est là. » « La plénitude du temps, c’est seulement l’éternité, bien plus, c’est Celui qui est éternel, c’est-à-dire Dieu. Entrer dans la plénitude du temps signifie donc atteindre le terme du temps et sortir de ses limites pour trouver son épanouissement dans l’éternité de Dieu » (JP II, TMA 9). Appelons la plénitude du Règne de Dieu dans nos vies, comme Marie en est un modèle jusque dans son Assomption.
3. « Frères, je dois vous le dire : le temps est limité… Le monde tel que nous le voyons est en train de disparaître. » « En Jésus-Christ, Verbe incarné, le temps devient une dimension de Dieu, qui est en lui-même éternel. Avec la venue du Christ commencent les « derniers jours » (cf. He 1,2), la « dernière heure » (cf. 1 Jn 2,18), avec elle commence le temps de l’Église, qui durera jusqu’à la Parousie » (JP II, TMA 10). Prions pour tous ceux qui comprennent mal cette perspective et s’égarent dans des sectes millénaristes.
4. « Jonas parcourut Ninive une journée à peine en proclamant : « encore quarante jours et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. » Le temps, même bref, nous est donné pour nous convertir et nous sanctifier. « De ce rapport de Dieu avec le temps naît le devoir de le sanctifier… Le Christ est le Seigneur du temps, il est son commencement et son achèvement ; chaque année, chaque jour, chaque moment est inclus dans son Incarnation et dans sa Résurrection pour se retrouver ainsi dans la « plénitude du temps » (JP II, TMA 10).
5. « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » L’appel à la conversion qui retentit au début du ministère public du Christ est une dimension décisive de notre vie chrétienne, et la réponse se monnaie au jour le jour. « L’Église vit et célèbre la liturgie dans l’espace de l’année. L’année solaire est ainsi imprégnée par l’année liturgique, qui reproduit en un sens tout le mystère de l’Incarnation et de la Rédemption, en commençant par le premier dimanche de l’Avent pour se terminer par la solennité du Christ Roi, Seigneur de l’univers et de l’histoire » (JP II, TMA 10). Demandons, avec Marie, la grâce de vivre le temps de façon responsable.

3° D TO C — Serviteurs de la Parole

Ne 8,1-10 ; 1 Co 12-30 ; Lc 1,1-4 & 4,14-21.
1. « Le prêtre Esdras apporta la Loi en présence de l’assemblée… Il fit la lecture dans le livre… tout le peuple écoutait la lecture de la Loi. » Toi aussi, Marie, comme le peuple de Dieu au retour d’Exil, tu accueilles la Parole du Seigneur. Tu la gardes dans ton cœur, tu lui livres ta vie. Obtiens-nous l’amour de la Parole de Dieu.
2. « Témoins oculaires, ils sont devenus les serviteurs de la Parole. » Ainsi s’exprime Luc à propos des disciples, alors qu’il entreprend la rédaction d’un évangile. Les Douze sont les Serviteurs de la Parole. Marie aussi, à une autre place, combien éminente. Elle a accueilli l’Ange, porteur d’un message du Père. Elle a répondu : Je suis la servante du Seigneur. Que l’Esprit Saint, à la prière de Marie, nous donne la grâce du service de la Parole.
3. « Et le Verbe s’est fait chair » (Jn 1,14). « Dieu envoya son Fils, né d’une femme » (Ga 4,4). Marie n’est pas servante de la Parole de l’extérieur. Elle accueille le Verbe en son cœur et en son corps, elle donne chair humaine à celui qui est la Parole divine : Jésus. « Celui qu’elle a conçu comme homme du Saint Esprit et qui est devenu vraiment son Fils selon la chair, n’est autre que le Fils éternel du Père, la deuxième Personne de la Sainte Trinité. L’Église confesse que Marie est vraiment Mère de Dieu (Theotokos) » (CEC 495).
4. « Lorsque Jésus, avec la puissance de l’Esprit, revint en Galilée… il enseignait dans les synagogues des juifs et tout le monde faisait son éloge. » Jésus, revêtu de la puissance de l’Esprit, donne un enseignement lumineux, divin. Sa Parole est celle même du Père, comme il ne cessera de la dire. Prions avec Marie pour que les baptisés étudient avec amour et application la Bible, parole inspirée qui nous vient de Dieu.
5. « Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : l’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle. » Prions pour que se lèvent des évangélisateurs revêtus de la puissance de l’Esprit, mais aussi façonnés comme Marie par la Parole : « miroir dans lequel se reflètent les merveilles de Dieu », « témoin unique du mystère de Jésus » nous dit Jean-Paul II (RM 25 & 26).

4° D TO A — Béatitudes

So 2,3 & 3,12-13; 1 Co 1,26-31; Mt 5,1-12
1. « Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux ! » Cette béatitude, la pauvreté en esprit, est énoncée par Jésus de façon absolue : les personnes qui la vivent ont accès directement au bonheur du Royaume des cieux. C’est une porte d’entrée dans le Royaume, qui représente la racine de la sainteté du Royaume. Contemplons en Marie la réalisation parfaite de cette béatitude de la pauvreté en esprit : Jésus, l’Esprit, le Père ont pris toute la place en elle.
2. « Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés ! » La pauvreté en esprit, racine de la sainteté du royaume, consiste en trois choses qui sont promesses de bonheur : le désir de la sainteté (faim et soif de justice), l’acquisition de la liberté intérieure (l’affliction au sens du deuil, du renoncement), l’humilité du cœur (la douceur – humilité). Le cœur de Jésus, le cœur de Marie rayonnent de cette pauvreté en esprit. Que l’Esprit Saint façonne ainsi nos cœurs de chrétiens.
3. « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux ! » Cette autre béatitude est placée à la fin des paroles de Jésus, et elle est énoncée par Jésus aussi de façon absolue : les personnes qui la vivent ont accès directement au bonheur du Royaume des cieux. C’est une autre porte d’entrée dans le Royaume, qui représente le combat spirituel et la persécution pour parvenir à la sainteté du Royaume. Contemplons en Marie la réalisation parfaite de cette béatitude : en toute sa vie, et sa présence au pied de la croix en témoigne, elle a vécu ce combat spirituel de la fidélité dans la foi.
4. « Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde ! Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu ! Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu ! » Les fruits de la sainteté nécessaire à l’entrée dans le Royaume sont portés à travers un dur combat spirituel, et sont promesses de bonheur. Ce combat est proposé en trois directions : le pardon (la miséricorde), la pureté, la paix. Jésus, comme Marie, ont vécu au plus haut point ces trois fruits de sainteté, et nous demandons à l’Esprit Saint de nous fortifier pour ce combat.
5. Enfin, Jésus nous oriente vers une réalité qui demeure tout au long de l’histoire de l’Église : les persécutions. Elles sont source de bonheur dans le monde à venir.  « Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! » Jésus dit aussi dans l’évangile selon saint Jean : « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera vous aussi » (15,20). Avec Marie, prions pour tous ceux qui, en ce moment, doivent rendre témoignage à travers la persécution ou le martyre.

4° D TO B  — Il commande aux esprits mauvais

Dt 18,15-20 ; 1 Co 7,32-35 ; Mc 1,21-28.
1. « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez. Et le Seigneur me dit : Je ferai se lever… un prophète comme toi ; je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. » Ces paroles de Moïse annoncent merveilleusement Jésus, celui qui donne les paroles de Dieu. Que Marie nous aide à l’écouter : « Quoi qu’il vous dise, faites-le ».
2. « On était frappé par son enseignement, car il parlait en homme qui a autorité et non pas comme les scribes. » La parole de Jésus est une parole vraiment personnelle, qui vient du Père : « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé » (Jn 7,16). Et Jésus dira : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie » (Jn 6,63). On comprend alors que les auditeurs soient vivement frappés par la parole de Jésus : « Jamais homme n’a parlé comme cela ! » (Jn 7,46). Laissons l’Esprit Saint mettre en nous le désir et l’attachement pour la parole de Jésus.
3. « Que nous veux-tu Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? » Le démon réagit face à Jésus comme quelqu’un de menacé. Le combat est perdu d’avance. Depuis sa défaite au désert, Satan sait qu’il n’a aucune prise sur Jésus, et qu’il doit lui laisser la place. Jésus ne discute pas avec le démon, il le fait taire et, par sa parole puissante, l’expulse de cet homme : « Silence ! Sors de cet homme ». Que Marie l’immaculée nous obtienne de croire fermement en cette victoire de Jésus.
4. « Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. » Le démon connaît Jésus. « Il ne laissait pas parler les démons, parce qu’ils savaient qui il était » (Mc 1,34). Le démon a perçu en Jésus la sainteté divine. C’est pour nous une lumière importante : c’est seulement en marchant sur la voie de la sainteté que nous obligeons l’esprit du mal que Jésus appelle « le prince de ce monde » (Jn 14,30) à céder du terrain. Que Marie nous enseigne par son exemple : le rayonnement de sa présence en nos vies provient de sa sainteté.
5. « Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. » Jésus dit : « Sur moi il n’a aucun pouvoir » (Jn 14,30). Les démons obéissent à Jésus, et à ses apôtres, puisqu’il leur a ordonné : « Expulsez les démons » (Mt 10,8). C’est même une caractéristique de leur envoi en mission : « Il en institua Douze pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher, avec pouvoir de chasser les démons » (Mc 3,14-15). Et à leur retour de mission, ils s’étonneront : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom ! » (Lc 10,17). Soyons donc certains que cette autorité de Jésus demeure au cœur de l’Église chez les successeurs des apôtres et ceux qui partagent leur ministère. Avec Marie, rendons grâce pour ce don.

4° D TO C — Hymne à l’Amour

Jr 1,4-19; 1 Co 12,31-13,13; Lc 4,21-30

1. Paul commence par deux affirmations sur ce qu’est l’amour. La première : L’Amour est patient. C’est-à-dire il a grand cœur, il est abandonné à Dieu. Que Marie donnée, servante du Seigneur, soit notre modèle, et nous aide à dilater notre cœur.

2. La seconde affirmation de Paul sur l’Amour : l’Amour rend service. C’est-à-dire il se donne : il est attentif, prévenant, à l’écoute de l’Esprit. Joseph au service de la Sainte Famille en est une bonne illustration. Rendons grâce pour l’œuvre du Saint Esprit dans l’Église, qui est œuvre de diaconie, de service. Prions pour les diacres de nos diocèses.

3. Paul emploie ensuite huit verbes négatifs pour nous montrer ce que l’Amour ne fait pas. Bien que cette présentation soit négative, on pourrait dire que Jésus y enseigne et y montre ce qu’est l’amour parfait. Voici les 4 premiers verbes :

  • * L’Amour ne jalouse pas : rivalités, volonté de puissance
  • * L’Amour ne se vante pas : ne va pas claironner devant toi, « va te mettre à la dernière place » ; discrétion : « Place Seigneur une garde à ma bouche ».
  • * L’Amour ne s’enfle pas d’orgueil : se complaire dans sa propre sagesse, se surestimer. Jésus dit : « Je suis doux et humble de cœur ».
  • * L’Amour ne fait rien d’inconvenant : l’Amour n’est pas impudique, obscène (pudeur, politesse, délicatesse sont des facettes de l’Amour vrai).

4. Voici maintenant les quatre derniers verbes négatifs. En tout cela, rappelons que nous avons un portrait de Jésus, qui a vécu l’Amour vrai.

  • * L’Amour ne cherche pas son intérêt : il fait passer de l’égoïsme au don gratuit. « Qui aime sa vie la perd. Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».
  • * L’Amour ne s’irrite pas : il n’est pas excessif. L’Amour corrige ainsi les attitudes suivantes : murmurer ; vouloir trop bien faire ; étouffer l’autre ; se laisser dominer par l’émotion…
  • * L’Amour ne tient pas compte du mal : il est bienveillant, ne juge pas. Il pardonne, ne se venge pas.
  • * L’Amour ne se réjouit pas de l’injustice : au contraire de la joie mauvaise de la complicité qui se réjouit de ce qui est faux, l’Amour s’afflige du mal, et implore la miséricorde de Dieu.
  • * L’Amour se réjouit de la vérité : il se réjouit du bien, cherche la vérité, et refuse le mensonge. Demandons l’Esprit Saint pour ressembler ainsi à Jésus.

5. Enfin, Paul considère l’Amour en lien avec la foi et l’espérance.

  • L’Amour excuse tout, fait toujours confiance. L’Amour vivifie la foi en l’autre ; il ouvre un avenir, il fait grâce.
  • L’Amour espère toujours, il supporte tout. L’Amour vivifie l’espérance. Il s’exprime par la constance et la ténacité.
  • Contemplons Marie pendant la Passion et au samedi saint vivre un tel Amour.

5° D TO A — Communiquer l’amour de Dieu

Is 58,7-10 ; 1 Co 2,1-5 ; Mt 5,13-16.

1. En ce dimanche, journée chrétienne de la communication, nous voulons prier avec Marie pour que l’amour de Dieu soit lumière du monde, à travers la communication qui en est faite. En écoutant saint Paul, demandons à retrouver le sens de l’annonce directe de l’Évangile, du kérygme. « Mon langage, ma proclamation de l’Évangile n’avaient rien à voir avec le langage d’une sagesse qui veut convaincre. C’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. »

2. « Je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage humain ou de la sagesse. Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. » Prions pour tous les catéchistes, ceux qui sont chargés de la formation des catéchumènes, et aussi pour ceux qui préparent à la réception des sacrements. Demandons que Jésus, le rédempteur, puisse accomplir son œuvre dans les cœurs.

3. « Que votre lumière brille devant les hommes ; alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est dans les cieux. » Le processus d’évangélisation est indissociablement kérygme (première annonce), catéchèse et sacramentalisation, et inculturation. L’Évangile de Jésus doit pénétrer les cultures humaines et la vie des sociétés. C’est le domaine privilégié des laïcs, « appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde à la manière d’un ferment » (Vat. II, A.L. 2). Prions à leur intention.

4. « Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. » Cette parole du Seigneur, dans Isaïe, nous invite à regarder en direction de tous ceux qui manifestent la dimension de service et de solidarité avec les pauvres. Parmi eux, les diacres et leurs épouses. Et aussi les grandes œuvres caritatives que sont le CCFD et le Secours Catholique. Tout cela est témoignage de l’Évangile de Jésus, et compassion du cœur de Marie et de l’Église.

5. « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? » L’Évangile est sel de la terre, il établit les hommes dans l’amour de Dieu. La communication de l’Évangile de Jésus se réalise de bien des manières, à travers le témoignage, le service, et aussi la prière et la liturgie. Nous prions avec Marie tout particulièrement pour tous ceux qui ont responsabilité d’annoncer l’Évangile dans le domaine des media : livres, radio, télévision, réseaux électroniques et informatiques, etc.

5° D TO B — Guérisons et évangélisation

Jb 7,1-4. 6-7 ; 1 Co 9,16-19. 2-23 ; Mc 1,29-39.

1. «Jésus s’approcha d’elle, la prit par la main, et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. » La guérison, est restauration de la vie sociale ; la belle-mère de Simon se lève et se met au service de tous. Mais l’ultime guérison est la résurrection, comme le suggère en un autre sens le verbe « lever ». Prions avec Marie pour que nous ayons une vision juste de l’essentiel : la vie éternelle, par rapport à l’accessoire : la santé. En particulier, prions pour tous les malades qui cherchent à obtenir leur guérison dans la prière.

2. Le ministère de guérison de Jésus à l’issue du sabbat est fécond : « Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d’esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu’ils savaient, eux qui il était. » Prions pour le développement du ministère de guérison dans l’Église. Demandons à Marie de nous aider à considérer comme aussi normales l’une que l’autre ces deux attitudes de Jésus : à la fois son extrême discrétion à Nazareth, et aussi la manifestation de signes forts de guérison, tels qu’il les accomplit dans le cadre de l’annonce évangélique.

3. La prière est pour Jésus l’occasion d’être au Père, et aussi de se libérer d’un enfermement dans le ministère de guérison : « Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. Quand ils l’ont trouvé ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs. » Prions en demandant pour les responsables pastoraux prêtres, religieux, laïcs, chargés de l’annonce de l’Évangile, qu’ils sachent sauvegarder par-dessus tout leur vie de prière comme un bien précieux qui féconde leur apostolat.

4. Il est important pour Jésus de proclamer explicitement la Bonne Nouvelle. « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Il parcourut donc toute la Galilée proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais. » Prions pour demander des évangélisateurs qui sachent ouvrir avec audace des chemins nouveaux d’annonce directe du message essentiel du Christ, en particulier auprès de ceux qui semblent être loin de Dieu et de la vie de l’Église.

5. L’évangélisation, « c’est une nécessité qui s’impose à moi… Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! Je m’acquitte de la charge que Dieu m’a confiée » dit Paul. Prions pour tous ceux qui ont reçu la charge d’annoncer l’Évangile : évêques, prêtres, catéchistes, journalistes, responsables de radios chrétiennes… Avec Marie, demandons pour eux et pour nous l’audace de la foi, et le feu d’une charité qui nous presse de répandre le message du Christ.

5° D TO C — L’appel de Pierre

Is 6,1-8 ; 1 Co 15,1-11 ; Lc 5,1-11.

1. « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. » Pierre fait l’expérience de l’irruption de Jésus dans sa vie. Jésus est assis dans sa barque, en train d’enseigner. Pierre est bien obligé d’écouter ! Et Jésus, qui n’a rien du métier de pêcheur, se permet même de lui donne l’ordre de pêcher. Pierre se laisse séduire, et obéit à Jésus. « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais sur ton ordre, je vais jeter les filets ». Avec Pierre et avec la Vierge Marie, demandons la grâce de l’obéissance à Jésus.

2. « Sur ton ordre, je vais jeter les filets. Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. » Pierre fait l’expérience de ce qu’est l’œuvre de Dieu. Elle consiste d’abord à accueillir Jésus (il monte dans la barque), ensuite à se soumettre à son plan (il donne l’ordre), enfin à vivre la fécondité donnée par Dieu (les filets se déchirent). Avec Pierre et avec la Vierge Marie, demandons l’expérience de la fécondité de l’obéissance.

3. « Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. » Pierre fait l’expérience de la vie en Église. On y vit le partage (ils font signe) ; on y est membre d’une communauté (à leurs associés) ; on y œuvre ensemble (de venir les aider). Avec Pierre et avec la Vierge Marie, demandons la grâce de nous émerveiller toujours de la richesse de la vie en Église.

4. « Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : Seigneur éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » Pierre fait l’expérience de la sainteté de Dieu et de la pauvreté de l’homme. Son cheminement est situé entre deux « barques » : celle de la révélation de son péché (Lc 5) et celle du pardon de son péché (Jn 21). Entre les deux, il y a tout le cheminement de reddition à la sainteté de Dieu. Avec Pierre et avec la Vierge Marie, demandons la grâce de pouvoir nous abandonner à la sainteté de Dieu.

5. « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Pierre fait l’expérience de l’appel de Dieu. Jésus l’invite à tout quitter pour le suivre. Le voici qui passe du métier de pêcheur à la vocation d’évangélisateur. Un peu plus tard, Jésus ira encore plus loin avec lui. Avec Pierre et avec la Vierge Marie, rendons grâce pour la vocation personnelle que nous avons reçue de Dieu.

6° D TO A — Six combats pour la sainteté des fils du Père (1)

Si 15,15-20 ; 1 Co 2,6-10 ; Mt 5,13-37.

1. « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. » Jésus nous montre le sens clair que Dieu avait depuis toujours placé dans la Loi. Il vient la purifier des accomodations, de la négligence et du confort minimaliste introduits par les hommes. Marie, aide-nous à ouvrir nos cœurs au message de Jésus, qui est celui de Dieu même à travers les dix commandements.

2. « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne commettras pas de meurtre », et « si quelqu’un commet un meurtre, il en répondra au tribunal ». Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. » Jésus nous propose de regarder en profondeur l’interdit du meurtre comme un combat pour le pardon dans les relations avec les autres : le respect de la vie commence là. « Heureux les miséricordieux ». Marie, toi qui as pardonné aux meurtriers de ton fils, obtiens-nous cette grâce de la miséricorde.

3. « Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu ne commettras pas d’adultère ». Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. » Jésus nous propose de regarder en profondeur l’interdit de l’adultère comme un combat pour la chasteté dans la relation homme-femme, et pour la fidélité dans le mariage. « Heureux les cœurs purs ». Marie toujours vierge, toute pure et toute sainte, sois avec nous pour vivre ces paroles de Jésus.

4. « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur ». Eh bien moi, je vous dis : … quand vous dites « oui », que ce soit un « oui », quand vous dites « non », que ce soit un « non ». Tout ce qui est en plus vient du Mauvais. » Jésus nous propose de regarder en profondeur l’interdit du parjure comme un combat pour la vérité du langage. « Heureux les artisans de paix ». Merci Marie pour la brièveté et la vérité de tes paroles dans l’Évangile. Avec toi, nous demandons la grâce de marcher à la suite de celui qui a dit : « Je suis la vérité » (Jn 14,6).

5. « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle. Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : étends la main vers ce que tu préfères. La vie et la mort sont proposées aux hommes. » Il ne nous est demandé rien d’impossible, cela nous est dit littéralement. Faire la volonté de Dieu n’est rien d’autre que « rester fidèle »… faire effort pour correspondre à son offre avec reconnaissance. C’est là toute ta vie, Marie, modèle de vie chrétienne, toi dont Jésus a dit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique » (Luc 8, 21).

6° D TO B — Il tombe à ses genoux et le supplie

Lv 13,1-46 ; 1 Co 10,31-11,1 ; Mc 1,40-45.

1. « Un jour, un lépreux vint trouver Jésus ; il tombe à ses genoux et le supplie : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Cet appel de détresse de cet homme lépreux nous enseigne la vraie prière de demande. Il se remet à la volonté de Dieu : « Si tu le veux ». Et en même temps, il croit fermement que Jésus peut lui accorder ce qu’il demande. La vraie prière de demande est tissée de foi et d’abandon. En écho à la prière du lépreux, écoutons aussi celle de Marie à Cana : « Ils n’ont pas de vin ».

2. « Tant que le lépreux gardera cette plaie, il sera impur. C’est pourquoi il habitera à l’écart, sa demeure sera hors du camp. » Le livre du Lévitique témoigne, au-delà de la crainte qu’inspirait la lèpre et du souci d’en éviter la propagation, à quel point elle était perçue comme le châtiment par excellence du péché. La maladie devenait alors impureté sociale, exclusion, parce qu’impureté morale. Jésus, en guérissant les lépreux, les réintègre dans la société. Aujourd’hui encore, certaines maladies sont synonymes d’exclusion. Demandons à recevoir une charité plus grande qui soit elle-même déjà  guérison, c’est-à-dire compassion et communion.

3. « Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié » A l’instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié. » L’acte de foi de cet homme qui est tombé à genoux devant Jésus en le suppliant a touché son cœur. Jésus répond à la prière en accordant ce qui avait été demandé : la guérison du corps, la réintégration sociale et religieuse dans la communauté humaine. Prions à l’intention des malades. Avec eux, demandons à Jésus leur guérison. Prions à l’intention des médecins et du personnel soignant, appelé à manifester dévouement, compassion et compétence.

4. « Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte qu’il n’est plus possible à Jésus d’entrer ouvertement dans une ville. Il était obligé d’éviter les lieux habités, mais de partout on venait à lui. » Voici que Jésus est pris pour un guérisseur, et que tout le monde vient se faire guérir. On peut se demander s’il s’agit de foi en Dieu ou d’idolâtrie de la santé… Dans l’Église, certain(e)s ont reçu du Seigneur un réel charisme de guérison, pour continuer parmi nous cet aspect de son ministère. Ils sont souvent assiégés et idolâtrés comme guérisseurs. Prions à leur intention et demandons pour eux qu’ils puissent conduire les malades à la vraie foi en Jésus.

5. « Frères, tout ce que vous faites : manger, boire, ou n’importe quoi d’autre, faites-le pour la gloire de Dieu. » Cette recommandation de saint Paul est une magnifique règle de vie pour tous ceux qui veulent marcher sur le chemin de la sainteté. Elle peut aussi s’appliquer à nos prières de demande. Sont-elles inspirées par le désir de la gloire de Dieu ? Ou bien par le souci de notre bien-être ou de la satisfaction de nos besoins ? Encore une fois, les paroles de Marie à Cana nous livrent la clé indispensable pour une vraie prière de demande : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ».

6° D TO C — Les béatitudes vécues par Marie

Jr 17,5-8 ; 1 Co 15,12-20 ; Lc 6,17-26.

1. « Heureux vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous ! Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation. » Marie comblée de grâce, remplie de l’Esprit, tu as reçu le Royaume et son Roi : Jésus. Et tu as dit : « Il renvoie les riches les mains vides ! » Avec toi nous prions pour nous dépouiller de nous-mêmes afin de recevoir Jésus.

2. « Heureux vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés ! Malheureux vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim. » Marie, en ton Magnificat, tu t’es fait l’écho de l’expérience bouleversante de la venue de Jésus parmi nous : « Il comble de biens les affamés »… Avec toi, nous voulons laisser Jésus nous combler de sa présence divine.

3. « Heureux vous qui pleurez maintenant : vous rirez ! Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez. » Contemplons Marie au pied de la croix, transpercée par le glaive de douleurs, unissant sa souffrance à la croix de son Fils… Et contemplons-la dans la joie de son Assomption… Nous aurons compris cette béatitude, que Marie peut nous aider à vivre au quotidien.

4. « Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes. Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c’est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes. » Jésus a vécu profondément cette réalité du rejet et de l’exclusion par ceux qui définissent le « religieusement correct ». Il s’est affronté à l’orgueil des puissants. Mais avec Marie, nous en avons la certitude : « Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles ».

5. « Heureuse celle qui a cru. » Telle est la béatitude propre à Marie. C’est par la réponse de sa foi à la grâce de Dieu que Marie s’est trouvée comme d’emblée à la hauteur des béatitudes enseignées par Jésus, c’est-à-dire de l’évangile. Elle est la femme des béatitudes, du vrai bonheur, du bonheur évangélique, du bonheur éternel. Et Jésus nous dit : « Voici ta mère ».

7° D TO A — Six combats pour la sainteté des fils du Père (2)

Lv 19,1-18 ; 1 Co 3,16-23 ; Mt 5,38-48.

1. Quatre de ces six combats ont été énumérés précédemment. Le combat pour le pardon envers le frère, pour vivre la béatitude « Heureux les miséricordieux. » Les combats pour la chasteté dans la relation homme-femme, et pour la fidélité dans le mariage, pour vivre la béatitude « Heureux les cœurs purs ». Le combat pour la vérité du langage, pour vivre la béatitude « Heureux les artisans de paix ». Contemplons en Marie le miroir en qui se reflète la miséricorde, la pureté, la vérité ; c’est-à-dire la sainteté divine que nous voulons nous aussi accueillir.

2. « Vous avez appris qu’il a été dit : « Œil pour œil, dent pour dent ». Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. » Ce cinquième combat est celui de l’amour envers le malfaisant, qui nous fait passer de l’application du châtiment à l’offrande de soi. Jésus nous en donne l’exemple sur la croix, et nous renvoie aussi à la béatitude « Heureux les artisans de paix ». Demandons par Marie la conversion de nos cœurs et de nos comportements.

3. « Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi ». Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux. » Ce sixième combat est celui de l’amour envers l’ennemi, qui nous fait passer de la discrimination entre bons et mauvais, à l’amour universel de charité envers tous, y compris envers notre ennemi. « Heureux les artisans de paix ». Prions avec Marie pour la paix dans les cœurs et dans le monde, spécialement là où se cherchent des solutions de paix pour sortir de la guerre.

4. « Si quelqu’un parmi vous pense être un sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage. » Cette exhortation de Paul tirée de la 2° lecture exprime bien le pas que nous avons à faire pour la sainteté : perdre notre réputation devant les autres, entrer dans des comportements qui sembleront fous à la majorité des gens. Que Marie nous aide à accueillir le reflet de la sainteté divine en nos vies : il se reçoit au terme des combats balisés par Jésus.

5. « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. » Cette parole, tirée du Lévitique, Jésus nous la redonne, à la fin de l’énumération des six combats sous cette forme : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». La perfection qui nous est proposée comme objectif n’est pas la perfection morale, l’absence de faute ; elle est la perfection de l’amour : il nous est demandé d’être parfait dans l’amour comme le Père céleste. Seul l’Esprit Saint présent en nous peut réaliser progressivement cette ressemblance des fils à leur Père. Avec Marie, ouvrons-nous à la présence de l’Esprit Saint, pour devenir plus saints, plus aimants.

7° D TO B — Mon fils, tes péchés sont pardonnés

Is 43,18-25 ; 2 Co 1,18-22 ; Mc 2,1-12.

1. « Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui… et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi… » Ce malade n’est pas seul, il est porté par quatre hommes. Ce chiffre quatre, chiffre qui exprime l’univers (les 4 points cardinaux), laisse à entendre que ce malade représente toute l’humanité paralysée par le péché. Et Jésus, venu pour guérir tout homme de son mal, voit la foi contenue dans cette démarche insistante. Prions à l’intention de tous ceux qui s’occupent des malades.

2. « Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. » Jésus voit la foi, et il voit aussi la maladie la plus profonde dont souffre cet homme, tout homme. C’est celle du péché, c’est-à-dire de l’ignorance ou du refus de Dieu. Et Jésus va prononcer cette parole qui n’appartient qu’à lui, et qu’il a pourtant déléguée à ses prêtres : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. » Nous entendons comme en écho le cœur du Père qui fait miséricorde à travers le ministère du Fils. Avec Marie comblée de grâce et exempte de tout péché, prions pour ceux qui vivent le ministère de la réconciliation.

3. « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l’ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. » La guérison physique que Jésus accorde dans un second temps vient sceller le pardon des péchés. La guérison physique est plus extérieure que la guérison spirituelle, qui est plus intérieure. Le mal le plus grave dont souffre l’homme, c’est celui du péché. Il est affecté plus gravement dans sa santé spirituelle que dans sa santé physique. Avec Marie, Immaculée Conception, rendons grâce pour la rédemption accomplie par Jésus, qui est notre vraie guérison.

4. « Le Fils de Dieu, le Christ Jésus, que nous avons annoncé parmi vous… n’a pas été à la fois « oui » et « non » ; il n’a jamais été que « oui ». Et toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur « oui » dans sa personne. » Ce qui fait la gravité du péché, c’est qu’il est une lutte contre Dieu. Il est un « non » opposé à l’Amour infini. Et Jésus, qui nous a aimés jusqu’à la croix, a bien montré cette fidélité du cœur de Dieu qui n’est que « oui ». Contemplons aussi en Marie, celle qui a toujours dit « oui » au Père pendant toute sa vie.

5. « Parole du Seigneur : Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il apparaît déjà, ne le voyez-vous pas ? » L’œuvre de rémission des péchés accomplie par l’Esprit Saint dans le sacrement de réconciliation est une œuvre de recréation. L’Esprit Saint nous purifie du péché, nous guérit de nos blessures intérieures, nous régénère totalement. Nous sommes rétablis dans la grâce de notre baptême et de notre confirmation. Contemplons en Marie cette même œuvre accomplie en elle par préservation.

7° D TO C — Aimez vos ennemis

1 Sm 26,2-23 ; 1 Co 15-45-49 ; Lc 6,27-38.

1. « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » Jésus nous appelle à un amour positif envers celui qu’il appelle « l’ennemi », et qui est peut-être pour nous la personne de notre entourage que nous n’arrivons pas à aimer vraiment. Avec Marie, prions pour la conversion de nos cœurs.

2. « A celui qui te frappe sur une joue, présente encore l’autre. » Jésus ne considère pas que la violence est un bon moyen pour régler les conflits ou pour obtenir justice. Il nous enseigne la non-violence comme découlant radicalement de l’amour de charité. Avec Marie, prions pour la conversion de nos réactions et de nos comportements.

3. « Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole. » Jésus nous invite à la générosité, pour donner largement, plus encore que ce que l’on nous demande. Il va même jusqu’à regarder la privation qui survient par contrainte (le vol) comme éducatrice de ce sens du dépouillement qui favorise la générosité. Avec Marie, prions pour la conversion de nos réponses aux demandes qui nous sont faites.

4. « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. » Jésus propose la bienveillance comme une attitude normale et habituelle pour aborder l’autre. Cette bienveillance suppose que nous soyons libérés de tout jugement défavorable, de toute condamnation dépréciative. Avec Marie, prions pour la purification de nos pensées.

5. « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » Sans doute trouvons-nous dans cette parole de Jésus la clé qui ouvre la pratique de l’ensemble des exigences proposées ici. Le cœur du Père est la source où il nous faut puiser l’amour que Jésus nous demande de mettre en œuvre. L’imitation du Père devient alors une œuvre de l’Esprit en nous. Avec Marie, prions pour en obtenir la grâce.

8° D TO A — Votre Père sait

Is 49,14-15 ; 1 Co 4,1-5 ; Mt 6,24-34.

1. « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. » Pour Jésus, il est clair que nous sommes au service de quelqu’un ; nous sommes serviteurs, voire même esclaves, au sens où Paul emploie ce mot : « Serviteur du Christ Jésus ». Notre vie est donnée, et elle ne peut être donnée qu’à un seul maître. Jésus nous met en garde contre le danger imperceptible de servir l’Argent comme un Maître, au même titre que Dieu. Demandons la grâce de n’être attaché qu’à Dieu seul.

2. « Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet du vêtement. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que les vêtements ? » L’attachement à l’Argent comme à un Dieu s’enracine dans le souci permanent pour la vie réduite à sa dimension terrestre : la santé, le vêtement, la diététique, la météo, la maison. La vie n’est-elle donc que cela ? Les évangiles sont très discrets sur la vie de la sainte Famille, et du groupe des Douze. N’ont-ils pas vécu la pauvreté et l’abandon au Père ?

3. « Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : « Qu’allons-nous manger ? » ou bien « Qu’allons-nous boire ? » ou encore : « Avec quoi nous habiller ? » Tout cela les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. » Au fond, le souci pour les choses matérielles, qui devient un tracas, une source d’inquiétudes, est un manque de foi en la paternité divine. Jésus ne dit pas qu’il ne faut pas s’occuper des questions matérielles de la vie ; il affirme qu’il faut le faire dans un esprit de foi et d’abandon au Père, qui pourvoit à tous nos besoins. Avec Marie, remettons-nous au Père.

4. « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroït. Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » La marque d’une vie conduite par une foi vivante, c’est qu’elle cherche à se soumettre au Règne de Dieu, à sa Seigneurie, jusque dans les choses matérielles. Dieu est aimé et servi en premier. Sa sainteté rayonne et pénètre toute notre vie. Demandons à la Vierge Marie d’être pour nous un modèle et une aide sur ce chemin d’abandon.

5. « Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée. » Une femme peut-elle oublier son petit enfant, ne pas chérir le fruit de ses entrailles ? Même si elle pouvait l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. Parole du Seigneur tout-puissant. » Trop de chrétiens pensent que Dieu n’a rien à voir avec les aspects matériels, « terre à terre » de notre vie. Pour eux, il n’est pas possible que Dieu s’en occupe. Par leur façon d’être, ils proclament sans le vouloir : « Le Seigneur m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée. » Mais l’amour divin est celui d’un père et d’une mère à la fois. Accueillons avec un cœur ouvert l’Amour de Dieu tel qu’il veut se donner.

8° D TO B — L’Époux est avec eux

Os 2,16-22 ; 2 Co 3,1-6 ; Mc 2,18-22.

1. « Mon Épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur… Tu sera ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur. » Ce passage du livre d’Osée est bien connu. Dieu y exprime son amour paternel pour son peuple : celui d’un époux fidèle. Hélas, l’épouse, elle, est infidèle, et Osée est chargé de le dire et de le montrer. Mais Dieu veut régénérer l’amour de son épouse. Prions avec Marie à l’intention de l’Église : qu’elle demeure fidèle à son Seigneur.

2. « Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner pendant que l’Époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. » A une question sur l’absence du jeûne chez ses disciples, Jésus répond en parlant de la noce et de l’époux. Les disciples sont les invités à la noce, et lui est l’Époux, déjà présent. Il est venu rassembler dans le Royaume un peuple qui lui soit une épouse. C’est le temps de la joie et de la rencontre. Gardons présent en nos cœurs la joie exprimée par Marie après la visite de l’ange Gabriel : Magnificat.

3. « Un temps viendra où l’Époux leur sera enlevé : ce jour-là, ils jeûneront. » Nous pouvons comprendre, nous, l’allusion que fait Jésus à sa mort sur la croix. Les disciples ont vécu là un véritable jeûne de la présence de Jésus. N’en va-t-il pas un peu de même pour son exaltation, son « enlèvement » dans la gloire… La relation par la foi à Jésus vivant n’est-elle pas pour nous comme un jeûne ? Mais il ne peut être vécu dans la tristesse : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20,29). Avec Marie, soyons dans la joie de la foi : « Bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1,45).

4. « Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement la fermentation fait éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. A vin nouveau, outres neuves. » Il faut savoir ouvrir ses yeux et son cœur pour accueillir en Jésus l’Amour de l’Époux qui vient. « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! » (Lc 10,23). En traitant ses contemporains de « vieux vêtements » et de « vieilles outres », Jésus souligne leur cécité et les appelle à un véritable renouvellement de leur mentalité. Avec Marie, ouvrons nos cœurs au souffle toujours nouveau de l’Esprit Saint.

5. « Notre capacité vient de Dieu : c’est lui qui nous a rendus capables d’être les ministres d’une Alliance nouvelle, une Alliance qui n’est pas celle de la lettre de la Loi, mais celle de l’Esprit du Dieu vivant ; car la lettre tue, mais l’Esprit donne la vie. » En opposant l’Esprit à la lettre, saint Paul plaide lui aussi pour une Alliance vivante, où l’Esprit du Dieu vivant puisse déployer l’Amour divin dans les cœurs. Jeûner n’est rien, sinon pour mieux accueillir l’Amour et en vivre. Et « l’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rm 5,5). Vierge Marie, sois notre modèle et notre guide pour vivre de l’amour de Dieu.

8° D TO C — Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur

Si 27,4-7 ; 1 Co 15,54-58 ; Lc 6,39-45.

1. « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous les deux dans un trou ? Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais celui qui est bien formé sera comme son maître. » Cette parole un peu énigmatique s’adresse probablement à ceux qui ont charge de guider les autres, c’est-à-dire de leur ouvrir les yeux, de les amener à la lumière. Il faut qu’ils aient eux-mêmes consenti à se laisser former par le maître. Demandons avec Marie pour tous ceux qui ont cette responsabilité la grâce de l’humilité et de la docilité.

2. « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Esprit faux ! enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. » Guider les autres ne peut s’accomplir que dans une grande liberté intérieure. Jésus nous invite à enlever de nos cœurs tout esprit de jugement envers l’autre. La vraie paternité spirituelle s’enracine dans la conversion personnelle. La lumière sur mon propre péché peut seule me permettre d’aider l’autre à voir clair sur le sien. Que Marie nous aide à vivre dans la vérité.

3. « L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. » Une fois encore Jésus nous redit que tout part du cœur, et nous invite donc à la purification du cœur. La bonté de Dieu, l’Esprit Saint doit habiter pleinement notre cœur, pour que celui-ci produise de bons fruits, en particulier une parole bonne, une parole éclairée, humble, ajustée… N’est-ce pas l’exemple que nous donne Marie à travers une vie de silence dont émergent seulement, dans l’évangile, quelques paroles fortes ?

4. « On juge l’homme en le faisant parler. C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ; ainsi la parole fait connaître les sentiments. » Nos paroles jugent de l’état de notre cœur. Elles en sont comme le reflet. Aussi devons-nous apprendre à être à l’écoute de l’Esprit Saint en notre cœur, pour ne laisser venir que les paroles bonnes et vraies que lui-même nous inspire. Demandons par Marie la grâce du silence, qui est l’ascèse et la source de la fécondité de la parole.

5. « Les petits côtés d’un homme apparaissent dans ses propos. Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé, car c’est cela qui permet de le juger. » Ces maximes de sagesse nous invitent à nous mettre à l’écoute du cœur humain à travers les paroles échangées. Nous pouvons ainsi, grâce à la lumière de l’Esprit Saint et de la Parole de Dieu, être en mesure de discerner l’esprit qui inspire les paroles dites. Demandons avec Marie les grâces précieuses de l’écoute et du discernement.

9° D TO A — Faire la volonté de mon Père

Dt 11,18-28 ; Rm 3,21-28 ; Mt 7,21-27.

1. « Moïse disait au peuple d’Israël : « Les commandements que je vous donne, mettez-les dans votre cœur, dans votre âme. Attachez-les à votre poignet comme un signe, fixez-les comme une marque sur votre front. » Si les juifs s’attachent autour des poignets et de la tête des petites boîtes contenant des passages de la Parole de Dieu, c’est pour exprimer qu’elle doit illuminer leur pensée et diriger leur action. La Parole de Dieu est une nourriture de vérité. Ouvrons lui nos cœurs avec Marie qui a su la « garder dans son cœur » (Lc 2,51) et la « méditer dans son cœur » (Lc 2,19).

2. « Moïse disait : « Aujourd’hui je vous donne le choix entre la bénédiction et la malédiction : bénédiction si vous écoutez les commandements du Seigneur votre Dieu ; malédiction… si vous abandonnez le chemin que je vous prescris aujourd’hui. » Jésus a repris les avertissements de Moïse, mais en précisant qu’il s’agissait de sa Parole à lui : « Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura un juge pour le condamner. La parole que j’ai prononcée, elle le jugera au dernier jour » (Jn 12,48). Écoutons Élisabeth dire de Marie et de ceux qui lui ressemblent : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Lc 1,45).

3. « Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc… Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. » Moïse parlait de bénédiction et de malédiction. Jésus, lui, se place d’un point de vue très pragmatique pour nous faire comprendre que c’est notre intérêt de mettre en pratique ses paroles : c’est la seule façon de construire solidement notre vie. Marie nous dit elle aussi : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5).

4. « Il ne suffit pas de me dire : « Seigneur, Seigneur ! », pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. » Sans doute pouvons-nous tomber dans le piège d’une vie chrétienne superficielle qui se contente de velléités. Avoir le nom du Seigneur à la bouche peut dispenser d’un engagement en profondeur. L’objectif que Jésus nous donne est de passer de ce monde au Père, et pour cela, d’obéir à sa Parole « sur la terre comme au ciel ». Apprenons de Marie à dire : « Je suis la servante du Seigneur ».

5. « Ce jour-là beaucoup me diront : « Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, … que nous avons chassé les démons, … que nous avons fait beaucoup de miracles ? » Alors je leur déclarerai : « Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal ! » La mise en garde de Jésus est forte. Les dons de l’Esprit Saint, les charismes ne sont pas un brevet de sainteté. Ils ne dispensent pas de la conversion en profondeur, dont la base même est la recherche de l’obéissance aux paroles de l’Évangile. L’humilité de l’obéissance de Marie, qui a bénéficié des plus grandes grâces pour sa mission, est pour nous un vrai modèle.

9° D TO B — Le Fils de l’homme est maître du sabbat

Dt 5,12-15 ; 2 Co 4,6-11 ; Mc 2,23-3,6.

1. « Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que le Seigneur ton Dieu t’en a fait sortir par la force de sa main et la vigueur de son bras. C’est pourquoi le Seigneur ton Dieu t’a commandé de célébrer le jour du sabbat. » L’un des aspects de la célébration du sabbat est d’être le mémorial de la libération d’Égypte. La célébration de notre dimanche est aussi mémorial d’une libération, celle qui nous est donnée par Jésus en sa mort sur la croix et sa résurrection, la libération de la mort pour passer à la Vie. Avec Marie, nous rendons grâce pour l’œuvre d’amour de Jésus.

2. « Sur la montagne, Dieu donna ce commandement : « Observe le sabbat comme un jour sacré… Pendant six jours tu travailleras et tu feras ton ouvrage, mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu. » « Le contenu du précepte n’est pas d’abord une simple interruption du travail, mais la célébration des merveilles opérées par Dieu. Dans la mesure où ce « souvenir », plein de reconnaissance et de louange pour Dieu, est vif, le repos de l’homme, le jour du Seigneur, prend sa pleine signification » (Jean-Paul II, DD n° 17). Demandons à Marie de nous obtenir la grâce de vivre notre dimanche dans l’esprit de son Magnificat.

3. « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de la tuer ? » Ils se taisaient. Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, Jésus dit à l’homme : « Étends la main » Il l’étendit et sa main redevint normale. » De nombreuses fois, Jésus s’est affronté à une conception du sabbat qui le réduisait à une simple inaction formaliste. Il va chercher, à travers des occasions précises, à ouvrir les cœurs à l’amour du prochain. En agissant ainsi l’homme ne travaille pas pour lui-même, mais accomplit le commandement divin de l’amour. Que Marie, mère du bel amour, nous obtienne un cœur aimant.

4. « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître même du sabbat. » Jésus est venu proclamer le commandement de l’amour comme commandement suprême, et il s’affirme « maître même du sabbat ». C’est ainsi que l’amour nous pousse à d’agir dans un esprit de service envers notre prochain, ce qui honore Dieu en son jour. Regardons Marie après l’annonce de l’ange Gabriel : elle part servir sa cousine Élisabeth.

5. « Le Dieu qui a dit : « La lumière brillera au milieu des ténèbres », a lui même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. » La vraie connaissance de la gloire de Dieu n’est pas celle de la Loi, mais celle de l’Esprit, c’est-à-dire de l’Amour. Elle « rayonne sur le visage du Christ ». Dieu, en son jour, est plus vivant que jamais pour l’homme. « Mon Père travaille toujours et moi aussi je travaille » dit Jésus (Jn 5,17). Réjouissons-nous aussi de la présence maternelle de Marie à nos côtés : elle est constante, y compris le dimanche !

9° D TO C — Exauce les demandes de l’étranger

1 R 8,41-43 ; Ga 1,1-10 ; Lc 7,1-10.

1. « Le centurion avait entendu parler de Jésus ; alors il lui envoya quelques notables juifs pour le prier de venir sauver son esclave. Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient : « Il mérite que tu lui accordes cette guérison. Il aime notre nation ; c’est lui qui nous a construit la synagogue. » Cette réflexion est représentative d’une mentalité toujours bien répandue : « Il mérite que tu lui accordes cette guérison. » Ou encore, à propos d’une épreuve : « Il ne méritait pas cela ». C’est le point de vue du mérite de l’homme, qui méconnaît la gratuité de l’amour de Dieu à défaut d’ignorer l’aveuglement du mal. Contemplons en Marie, celle qui est comblée de l’amour gratuit de Dieu.

2. « Le centurion lui fit dire par des amis : « Seigneur, ne prend pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. » La parole que le centurion dit à Jésus est devenue le support liturgique d’une démarche spirituelle d’humilité, avant la communion eucharistique. « Je ne suis pas digne », telle est la vérité. Indigne d’être exaucé par une guérison, à plus forte raison indigne de communier. Marie n’exprime-t-elle pas cette même conscience de ne pas avoir droit aux dons de Dieu par les mots : « Il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante » ?

3. « Moi qui suis un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un je dis : Va, et il va ; à l’autre : Viens, et il vient… » Entendant cela, Jésus fut dans l’admiration. Il se tourna vers la foule qui le suivait : « Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » Ce centurion est humble, et il a une grande foi en Jésus. Il croit vraiment de tout son cœur que Jésus peut accomplir à distance la guérison qu’il demande. Nous pouvons effectivement prendre modèle sur une telle foi, pour éviter de chercher à nous appuyer sur des signes. Demandons avec Marie à grandir dans la foi.

4. « Salomon fit cette prière : « Si donc, à cause de ton nom, un étranger, qui n’est pas de ton peuple Israël, vient d’un pays lointain prier dans ce Temple, toi, au ciel où tu résides, écoute-le. Exauce toutes les demandes de l’étranger. » Jésus admire publiquement la foi d’un étranger, et cet accent universaliste retentit déjà dans cette prière de Salomon qui désire profondément que « tous les peuples de la terre… reconnaissent ton Nom et t’adorent ». La volonté salvifique de Dieu est universelle ; l’incarnation du Fils en Marie de Nazareth nous a révélé la paternité de Dieu envers tous les hommes.

5. « Je trouve vraiment étonnant que vous abandonniez si vite celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, et que vous passiez à un autre évangile. » Dans le même sens que Salomon et Jésus, Saint Paul trouve vraiment étonnant que les Galates se soient détournés « si vite » de l’évangile de la « grâce de Jésus-Christ », qui est destiné à tous les hommes, pour se donner à une religion particulière dans laquelle on se livre à des pratiques « sans force ni valeur » (Ga 4,9). Demandons la prière de Marie, elle que l’Église « vénère comme la Mère spirituelle de l’humanité et celle qui nous obtient la grâce » (JP II, RM 47).