À la rencontre de Jésus qui vient

Écouter l’homélie du 1er décembre 2013, premier dimanche de l’Avent, à la paroisse Saint Aubin (72).

Paroles du pape François à l’Angelus

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous commençons aujourd’hui, Premier Dimanche de l’Avent, une nouvelle année liturgique, c’est-à-dire un nouveau chemin du Peuple de Dieu avec Jésus Christ, notre Pasteur, qui nous guide dans l’histoire vers l’accomplissement du Règne de Dieu. C’est pourquoi ce jour a un attrait spécial, il nous fait éprouver un sentiment profond du sens de l’histoire. Redécouvrons la beauté d’être tous en chemin : l’Eglise, avec sa vocation et mission, et l’humanité entière, les peuples, les civilisations, les cultures, tous en chemin sur les sentiers du temps.

Mais en chemin vers où ? Y a-t-il une destination commune ? Et quelle est cette destination ? Le Seigneur nous répond à travers le prophète Isaïe, et dit ainsi : « Il arrivera dans l’avenir, / que la montagne du temple du Seigneur / sera placée à la tête des montagnes / et dominera les collines, / Toutes les nations afflueront vers elle. / Des peuples nombreux se mettront en marche, et ils diront : / « Venez, montons à la montagne du Seigneur, / au temple du Dieu de Jacob, / Il nous enseignera ses chemins / et nous suivrons ses sentiers »» (2,2-3).

C’est ce que dit Isaïe sur la destination vers laquelle nous allons. C’est un pèlerinage universel vers une destination commune, qui dans l’Ancien Testament est Jérusalem, d’où naît le temple du Seigneur, parce que de là, de Jérusalem, est venue la révélation du visage de Dieu et de sa loi. La révélation a trouvé en Jésus Christ son accomplissement, et le « temple du Seigneur » est devenu Lui-même, le Verbe fait chair : il est à la fois le guide et le but de notre pèlerinage, du pèlerinage de tout le Peuple de Dieu; et à sa lumière les autres peuples aussi peuvent marcher vers le Règne de la justice, vers le Règne de la paix. Le prophète dit encore : « De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, / et de leurs lances, des faucilles; / On ne lèvera plus l’épée nation contre nation / on ne s’entraînera plus pour la guerre » (2,4).

Je me permets de répéter ce que dit le prophète, écoutez bien : « De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, / et de leurs lances, des faucilles; / On ne lèvera plus l’épée nation contre nation / on ne s’entraînera plus pour la guerre ». Mais quand est-ce que cela arrivera ? Quel beau jour ce sera, quand les armes seront démontées, pour être transformées en instruments de travail ! Quel beau jour ce sera ! Et c’est possible ! Misons sur l’espérance, sur l’espérance de la paix, et ce sera possible !

Ce chemin n’est jamais terminé. De la même façon que dans la vie de chacun de nous il faut toujours repartir, se relever, retrouver le sens de la destination de sa propre existence, ainsi pour la grande famille humaine il faut renouveler toujours l’horizon commun vers lequel nous sommes en chemin. L’horizon de l’espérance ! C’est l’horizon pour faire une bonne marche. Le temps de l’Avent, que nous commençons aujourd’hui à nouveau, nous redonne l’horizon de l’espérance, une espérance qui ne déçoit pas parce qu’elle est fondée sur la Parole de Dieu. Une espérance qui ne déçoit pas, simplement parce que le Seigneur ne déçoit jamais ! Il est fidèle ! Il ne déçoit pas ! Pensons et sentons cette beauté.

Le modèle de cette attitude spirituelle, de cette façon d’être et de cheminer dans la vie, est la Vierge Marie. Une simple jeune fille de village, qui porte dans son coeur toute l’espérance de Dieu ! En son sein, l’espérance de Dieu a pris chair, s’est faite homme, s’est faite histoire : Jésus Christ. Son Magnificat est le cantique du Peuple de Dieu en chemin, et de tous les hommes et les femmes qui espèrent en Dieu, dans la puissance de sa miséricorde. Laissons-nous conduire par elle, qui est mère, qui est maman et qui sait comment guider. Laissons-nous guider par elle en ce temps d’attente et de veille active.