La divination existe-elle ? spiritisme, voyance, astrologie, radiesthésie, mediumnité …

3.1 Mon avenir est-il écrit quelque part ?

Non. Je ne suis pas « programmé » à l’avance. Ce que je devrai faire dans deux jours, dans deux mois ou dans deux ans n’est pas prévu en détail au point que quelqu’un puisse en obtenir l’information.

Ma vie se tisse jour après jour, essentiellement au carrefour de l’exercice de ma liberté, de celle des personnes qui m’entourent, et des circonstances que la vie me présente.

Certes, l’Amour de Dieu veille sur moi, comme un Père veille sur son enfant bien-aimé. Mais jamais son amour n’étouffe ma liberté au point de la contraindre. Dieu a une idée sur ma vie, il a un désir d’amour sur moi. Mais jamais il ne me force à entrer dedans. Au contraire, je reste libre. Si je devais dire « oui » à quelque chose qu’il me demande, ou à quelque chose que la vie m’impose, ce ne pourrait être que, progressivement, du fond de ma liberté d’homme ou de femme.

L’avenir n’est donc inscrit nulle part. Tout au plus peut-on prévoir que tel ou tel acte entraînera telle ou telle conséquence. À l’échelon d’une vie, d’une famille, d’une société…

Une personne peut-elle connaître l’avenir de quelqu’un d’autre ? Non, évidemment, puisque cet avenir n’est pas déterminé. Si une personne prétend dévoiler à une autre son avenir, on se trouve donc en face de supercheries, de mensonges, ou de manœuvres diaboliques…

3.2 Peut-on entrer en contact avec les esprits des morts pour qu’ils nous révèlent des choses sur notre avenir ?

Non. Dans le cadre de la révélation et de la religion chrétiennes, nous n’avons pas de contact direct avec ceux qui sont morts. Les « esprits des morts » ne sont pas en train de rôder ici-bas parce que restés à un état « inférieur ». Ils ne sont pas non plus en train d’attendre une prochaine réincarnation, et disponibles ainsi à notre interpellation.

Ceux qui meurent entrent dans l’invisible de Dieu, ils voient Jésus et le Père face à face, ils sont en présence de tous les vivants qui nous ont précédés. Mais il n’y a pas de communication physique ou psychique entre le monde invisible et le monde visible. S’il y a communication, elle est spirituelle et passe toujours par Jésus ressuscité.

Ceux qui sont vivants dans l’invisible peuvent prier le Père au nom de Jésus de nous accorder telle ou telle grâce, et ainsi nous l’obtenir. Nombreuses sont probablement les grâces que nous avons reçues ainsi. De même, nous pouvons prier le Père au nom de Jésus pour eux après leur mort (par exemple en offrant le sacrifice de la messe), et leur obtenir ainsi d’être purifiés plus rapidement de toute racine de péché pour vivre leur éternité totalement dans l’amour de Dieu.

3.3 La mise en œuvre de capacités médiumniques ou de pouvoirs occultes

Certaines personnes sont capables de pénétrer dans le psychisme des autres, pour y connaître des éléments vécus dans le passé. En effet, nous gardons tout ce que nous avons vécu en mémoire, tout à fait en profondeur, dans l’inconscient. Nous pouvons ne plus nous souvenir de quelque chose, et pourtant en garder toujours trace en nous.

Une personne ayant des capacités médiumniques pourra « soutirer » ces renseignements, et nous les redonner avec force détails, ce qui évidemment nous plongera dans la stupéfaction. Nous nous sentirons devinés. Et nous aurons tendance à accorder crédit à ce qui sera dit sur l’avenir. Quand ces renseignements concernent un défunt que nous avons bien connu, il est bien facile ensuite de dire qu’il s’agit de l’esprit d’un mort, et pour nous de croire qu’il s’agit de notre défunt. En fait, nous aurons simplement subi une investigation psychique.

On reconnaît les personnes qui ont de véritables capacités médiumniques au fait qu’elles disent des choses exactes, précise et détaillées sur le passé des personnes qui viennent les consulter ou qui sont autour d’elles. Cette investigation psychique est aussi un viol psychique.

Ce qui laisse toujours des séquelles sur le plan psychique et spirituel. Car ces capacités médiumniques ne sont pas purement paranormales ; elles sont d’origine diabolique ; elles permettent à ceux qui les acquièrent de violer la liberté intérieure des personnes ; elles sont très fréquemment le fruit de pratiques occultes antécédentes, de toute nature.

Les choses qui peuvent être dites concernant l’avenir sont de pures inventions. Malheureusement, si les personnes qui les disent ont de véritables pouvoirs occultes, elles peuvent lier spirituellement la liberté des autres pour que certains événements se produisent. Ce qui, outre l’angoisse ainsi engendrée, peut amener à de véritables catastrophes. Car c’est toujours tragique.

Ces capacités médiumniques occultes sont souvent mises en œuvre dans les séances de spiritisme ; dans les pratiques à base de radiesthésie ; dans la voyance sous toutes formes de consultations qu’elle peut revêtir ; dans les médecines parallèles…

3.4 Le spiritisme

On pourra se reporter à des études sur le spiritisme, qui résument les « croyances spirites » des personnes pour qui le spiritisme est une conception de l’homme et de la relation au religieux. Mais, aujourd’hui, le contact avec le spiritisme se fait d’abord par la participation à des « séances » avec des amis.

Appeler « les esprits », c’est forcément dangereux. Puisqu’on ne peut pas entrer en contact avec les « esprits des morts », on se trouve donc en face de trois possibilités :

– la supercherie : on veut nous faire croire que ce sont les esprits des morts qui se manifestent, alors qu’il s’agit d’une mise en scène à l’intérieur du groupe qui s’est réuni.

– l’action occulte d’un « médium », c’est-à-dire d’un personne qui a des capacités psychiques mauvaises pour pénétrer dans le subconscient des autres.

– l’irruption des forces diaboliques : quand on appelle « les esprits », les démons peuvent évidemment se manifester, puisqu’on s’est ouvert à cette éventualité. À côté des créatures humaines que nous sommes, il y a des créatures angéliques, qui sont de purs esprits. Certains sont « déchus », c’est-à-dire fixés dans le mal à jamais. Ce sont Satan et les démons.

Seul le premier cas est inoffensif. Les deux autres laissent des traces. Le troisième est carrément dangereux. Si les démons se manifestent, ce peut être très grave pour soi et pour d’autres.

3.5 L’astrologie

L’astrologie n’est pas occulte. C’est une sorte de « météorologie de la destinée », qui voudrait nous faire croire que l’orientation profonde de notre vie dépend de la position des astres au moment de notre naissance. C’est pourquoi certains se font dresser un horoscope détaillé…

On y risque surtout une dépendance. On ne fait rien sans consulter son horoscope quotidien. On finit par perdre l’usage normal de la réflexion, et la mise en œuvre normale de l’esprit d’initiative. On peut ainsi se plonger dans une paralysie malsaine qui s’enracine dans la peur et l’angoisse. On peut aussi finir par développer un attrait assez fort pour la divination, à partir de supports ésotériques, et tomber dans le domaine occulte.

Porter une médaille avec son signe zodiacal est comme une façon d’afficher extérieurement qu’on croit en la puissance des astres. C’est donc à l’opposé de la foi chrétienne, car il s’agit de croyances païennes. Un vrai chrétien ne devrait jamais porter ce genre de pendentif.

3.6 Et le pendule, la radiesthésie ?

Il est important de situer les différentes formes de radiesthésie.

* Il y a la « radiesthésie magnétique », le fameux réflexe du sourcier. Le phénomène se trouve probablement déclenché par une variation du champ magnétique due à une fracture géologique en profondeur par où l’eau s’infiltre… Mais est-il indemne de toute ascendance occulte dans la famille ?

* La « téléradiesthésie » ou radiesthésie psychique est loin d’être exempte d’occultisme. On se sert du pendule pour obtenir toutes sortes de renseignements sur le passé ou le présent, pourvu que l’on se concentre sur un objet ou une photo ; on peut aussi utiliser le pendule pour localiser une maladie ou établir un diagnostic. Au cours d’une rencontre avec un radiesthésiste, si les renseignements fournis sont parfaitement exacts, il y a intrusion dans le subconscient du consultant grâce à des pouvoirs occultes.

Le pendule n’a aucun pouvoir. Il n’est qu’un support secondaire qui sert à mettre en œuvre des pratiques divinatoires diverses. Celles-ci peuvent donner lieu à l’exercice des capacités médiumniques. Il faut conseiller aux chrétiens de ne jamais se servir d’un pendule. Le simple fait de s’amuser en pensant qu’un pendule puisse formuler une réponse positive ou négative à une question précise est non seulement une attitude de crédulité, mais également la porte ouverte au glissement vers une troisième forme de radiesthésie.

* La radiesthésie spirite. On cite le nom d’un défunt. Le dialogue se poursuit à l’aide d’une table alphabétique. Le pendule désigne les lettres dont l’assemblage est censé constituer la réponse du défunt interpellé. C’est une forme de spiritisme. L’application spirite de la radiesthésie manifeste clairement le caractère périlleux et condamnable de la technique « du pendule »…

3.7 Quelques textes bibliques

* Deutéronome, 18,9-14 : « On ne trouvera chez toi personne qui fasse passer au feu son fils ou sa fille, qui pratique divination, incantation, mantique ou magie. Personne qui use de charmes, qui interroge les spectres et les devins, qui invoque les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à Yahvé, ton Dieu ».

* Lévitique 20,6-7 : »Celui qui s’adressera aux spectres et aux devins pour se prostituer à leur suite, je me tournerai contre cet homme-là et je le retrancherai du milieu de mon peuple. Vous vous sanctifierez pour être saints, car je suis Yahvé votre Dieu » .

Ces passages de la Bible nous aident à prendre conscience que nous sommes là dans le domaine des idoles. Il faut les quitter pour être fidèles à la sainteté de Dieu.

Les raisons principales pour lesquelles la foi oppose un net refus aux pratiques magiques se résument dans le fait qu’elles constituent un péché contre la sainteté et le caractère unique de Dieu : ces actes contredisent le premier commandement quant à l’absolue seigneurie de Dieu ; ils s’accompagnent de tromperie et de fausseté ; ils favorisent l’immoralité ; ils vident de son contenu la foi chrétienne en la rédemption et le salut opérés par le Christ.

Les pratiques occultistes, quelle que soit leur forme, sont incompatibles avec la foi chrétienne. La superstition, la divination, la magie, le satanisme « sont en contradiction avec le respect dû à Dieu seul » et sont objectivement des actes « gravement contraires à la vertu de religion » (C.E.C. 2010-2017). La magie et la sorcellerie sont, en soi, un péché grave, même si, parfois, interviennent des facteurs subjectifs qui atténuent la responsabilité des personnes. Elles sont un péché contre Dieu, Créateur et Seigneur de toutes choses, à qui seul appartiennent le passé, le présent et l’avenir : lui seul peut connaître à fond la signification de tous les événements.

A lui appartiennent toutes les choses créées, qui sont toutes bonnes en elles-mêmes parce qu’elles sont l’œuvre de ses mains, mais aucune d’entre elles ne peut revendiquer pour elle la divinité. La superstition et la magie méconnaissent la Providence, la bonté de Dieu le Père et l’amour infini par lequel, dans le Christ, nous est révélé tout ce qui est nécessaire à notre salut et à notre bonheur.

Les pratiques magiques et occultistes sont moralement abominables parce qu’elles naissent de la tentative de satisfaire tous les besoins ou caprices humains : de vouloir faire face, toujours et tout de suite, à toutes les crises existentielles ; de la volonté de se protéger contre les risques que comporte toujours l’avenir ; de l’excès des désirs matériels et des plaisirs circonscrits dans un horizon purement terrestre (amours aberrants, richesses, santé, longévité et un avenir agréable et sans problèmes). Elles constituent un péché d’injustice contre la sagesse, la bonté et la Providence de Dieu.

Mais elles sont aussi une offense grave à la dignité de l’homme lui-même. En effet, le recours aux mages est une abdication de l’homme, un renoncement à sa dignité et à la liberté humaine, un acte de peur devant la vie que, au contraire, nous devons affronter avec courage.

La superstition blesse l’homme au plus profond de son être, la signification de sa vie, la dimension authentique de ses actes qui sont humains quand ils sont le fruit de sa liberté et de sa volonté.

Conférence épiscopale de Campanie (2 avril 95)  Documentation Catholique n° 2122, p. 805.