Chapelets pour les fêtes, d’avril à juin

04/02 — Saint François de Paule — 2 avril

1. Que notre Seigneur Jésus, lui qui récompense magnifiquement, vous donne le salaire de votre peine. Fuyez le mal, repoussez les occasions dangereuses. Nous et tous nos frères, quoique indignes, prions continuellement Dieu le Père, son Fils Jésus Christ et la Vierge Marie, pour qu’ils ne cessent de vous assister dans la recherche du salut de vos âmes et de vos corps.

2. Quant à vous, mes frères, je vous exhorte vivement à travailler avec prudence et ardeur au salut de vos âmes. La mort est certaine, la vie est brève : elle s’évanouit comme la fumée. Fixez donc votre esprit sur la passion de notre Seigneur Jésus Christ qui, par amour pour nous, est descendu du ciel pour nous racheter ; qui, pour nous, a subi tous les tourments de l’âme et du corps, et n’a évité aucun supplice. Il nous a donné l’exemple de la parfaite patience et de l’amour. Nous devons donc être patients devant tout ce qui s’oppose à nous.

3. Abandonnez les haines et les inimitiés ; veillez à éviter les paroles dures ; si elles se sont échappées de votre bouche, ne répugnez pas à procurer le remède par cette bouche qui a causé les blessures ; ainsi pardonnez-vous mutuellement pour ensuite ne plus vous souvenir de vos torts.

4. Garder le souvenir du mal, c’est un tort, c’est le chef-d’œuvre de la colère, le maintien du péché, la haine de la justice ; c’est une flèche à la pointe rouillée, le poison de l’âme, la disparition des vertus, le ver rongeur de l’esprit, le trouble de la prière, l’annulation des demandes que l’on adresse à Dieu, la perte de la charité, l’iniquité toujours en éveil, le péché toujours présent et la mort quotidienne.

5. Aimez la paix, le plus précieux trésor que l’on puisse désirer. Vous savez déjà que nos péchés excitent la colère de Dieu : il faut donc que vous les regrettiez pour que Dieu, dans sa miséricorde, vous pardonne. Ce que nous cachons aux hommes, Dieu le connaît ; il faut donc vous convertir d’un cœur sincère. Vivez de façon à recueillir la bénédiction du Seigneur ; et que la paix de Dieu notre Père soit toujours avec vous.

Saint François de Paule , fondateur des Minimes. Lettre de 1486

04/25 — Saint Marc — 25 avril

1. « Pierre, s’étant repéré, arriva à la maison de Marie, la mère de Jean surnommé Marc, où se trouvaient réunis un certain nombre de personnes qui priaient » (Ac 12,12). Les Actes des Apôtres, ainsi que les lettres de Paul (Col 4,10 ; 2 Tm 4,11) et de Pierre nous parlent de Jean surnommé Marc, cousin de Barnabé et habitant avec sa mère à Jérusalem. Après avoir été délivré miraculeusement de la prison d’Hérode, Pierre vient frapper chez elle pour s’y réfugier, tandis que toute l’Église prie pour lui. Prions pour tous ceux qui portent le prénom de Marc.
2. « Amène Marc avec toi, il m’est très utile pour le ministère » (2 Tm 4,11). Ainsi s’exprime Paul. Marc a été choisi par Paul et Barnabé comme auxiliaire dans leurs voyages apostoliques, jusqu’en 52. Puis, dix ans plus tard, nous le trouvons à Rome auprès des apôtres Paul et Pierre. Ce dernier se l’attache comme secrétaire et le reconnaît comme son véritable fils spirituel (1 P 5,13). C’est en cette qualité qu’il nous aurait, en écho à la catéchèse de Pierre, donné son évangile. Demandons au Seigneur, dans notre prière avec Marie, de faire lever un grand nombre d’évangélisateurs pour le travail apostolique à accomplir en notre temps.
3. « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu ». (Mc 1,1) Ce sont les premiers mots de l’évangile de Marc. Jésus, le Fils de Dieu, s’y révèle comme le Messie attendu et confessé par Pierre : « Tu es le Christ » (8,30) ; mais aussi comme le Fils de l’homme entrevu dans le livre de Daniel (7,13), dont le chemin est celui de la Passion et de la Résurrection. Devant la mort de Jésus en croix, le centurion s’écrie : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! » (15,39). Demandons par Marie la grâce de demeurer dans la foi en la divinité de Jésus.
4. « Or un jeune homme suivait Jésus ; il n’avait pour vêtement qu’un drap. On le saisit. mais lui, lâchant le drap, se sauva tout nu » (14,51). Cet épisode curieux (où certains veulent reconnaître Marc) qui clôt le récit de l’arrestation de Jésus est évocateur du baptême chrétien. Jésus se laisse conduire à la mort pour que tout disciple puisse ressusciter avec lui à travers son baptême. Lors des baptêmes par immersion, les « jeunes gens », couverts seulement d’un drap, entraient nus dans l’eau, pour être ensuite revêtus d’une robe blanche. Merci Jésus pour la grâce de notre baptême, où nous avons été ensevelis dans ta mort pour ressusciter avec toi dans une vie nouvelle pour Dieu.
5. « Allez dans le monde entier. Proclamez la bonne nouvelle à toute la création. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront en langues nouvelles ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien ». (Mc 16,15-18). Cette finale de l’évangile, donnée comme évangile pour la fête de saint Marc, nous rappelle que les « charismes » que l’Esprit Saint donne abondamment aujourd’hui sont utiles pour la mission de l’Église. Avec Marie comblée de l’Esprit, prions pour les recevoir avec reconnaissance.

04/28 — St Louis-Marie Grignion de Montfort — 28 avril

1. Aller à Jésus par Marie. Le Concile Vatican II dit : « En se recueillant avec piété dans la pensée de Marie, qu’elle contemple dans la lumière du Verbe fait homme, l’Église pénètre avec respect plus avant dans le mystère suprême de l’Incarnation » (LG, n. 65). Et St Louis-Marie écrit : La dévotion à la Sainte Vierge est un moyen privilégié « pour trouver Jésus Christ parfaitement et l’aimer tendrement et le servir fidèlement » (TVD, n. 62).
2. À Jésus par Marie. Grignion écrit : « Toute notre perfection consistant à être conformes, unis et consacrés à Jésus Christ, la plus parfaite de toutes les dévotions est sans difficulté celle qui nous conforme, unit et consacre le plus parfaitement à Jésus Christ. Or, Marie étant la plus conforme à Jésus Christ de toutes ses créatures, il s’ensuit que, de toutes les dévotions, celle qui consacre et conforme le plus une âme à Notre-Seigneur est la dévotion à la Très Sainte Vierge, sa sainte Mère, et que plus une âme sera consacrée à Marie, plus elle le sera à Jésus Christ » (TVD, n. 120).
3. La maternité de l’Église et de Marie. Selon les paroles du Concile Vatican II, Marie « est saluée comme un membre suréminent et absolument unique de l’Église, modèle et exemplaire admirables pour celle-ci dans la foi et dans la charité » (LG, n. 53). Et Grignion écrit : « Ô Saint Esprit ! Donnez-moi une grande dévotion et un grand penchant vers votre divine Épouse, un grand appui sur son sein maternel et un recours continuel à sa miséricorde, afin qu’en elle vous formiez en moi Jésus Christ » (SM, n. 67).
4. La foi de Marie. J’ai écrit dans «À l’aube du nouveau millénaire» qu' »on ne parvient véritablement à Jésus que par la voie de la foi » (n. 19). Ce fut précisément la voie suivie par Marie au cours de toute sa vie terrestre, et c’est la voie de l’Église en pèlerinage jusqu’à la fin des temps. C’est la foi contemplative qui, renonçant aux choses sensibles ou extraordinaires, pénètre dans les profondeurs mystérieuses du Christ. Ainsi, dans sa prière, saint Louis-Marie s’adresse à la Mère du Seigneur en disant : « Je ne vous demande ni visions, ni révélations, ni goûts, ni plaisirs même spirituels… Pour ma part, ici bas, je n’en veux point d’autre que celle que vous avez eue, savoir : de croire purement, sans rien goûter ni voir » (ibid., n. 69).
5. Prions avec St Louis-Marie Grignion de Montfort : « Ma très chère et bien-aimée Mère, faites, s’il se peut, que je n’aie point d’autre esprit que le vôtre pour connaître Jésus et ses divines volontés ; que je n’aie point d’autre âme que la vôtre pour louer et glorifier le Seigneur ; que je n’aie point d’autre cœur que le vôtre pour aimer Dieu d’un amour pur et d’un amour ardent comme vous » (SM, n. 68).
(d’après la lettre de Jean-Paul II pour le 160° ann. du TVD, 28/1/03)

04/29 — Sainte Catherine de Sienne — 29 avril

Ces textes sont tirés de la lettre apostolique « Spes aedificandi » de Jean-Paul II, pour la proclamation de Ste Brigitte de Suède, ste Catherine de Sienne et ste Thérèse Bénédicte de la Croix co-patronnes de l’Europe (1/10/99)
1. « Née à Sienne en 1347, Catherine fut favorisée dès sa plus tendre enfance de grâces extraordinaires qui lui permirent d’accomplir, sur la voie spirituelle tracée par saint Dominique, un parcours rapide de perfection entre prière, austérité et œuvres de charité. Elle avait vingt ans quand le Christ lui manifesta sa prédilection à travers le symbole mystique de l’anneau nuptial. C’était le couronnement d’une intimité mûrie dans le secret et dans la contemplation, grâce à sa constante et permanente présence, bien que ce soit hors des murs d’un monastère, dans cette demeure spirituelle qu’elle aimait appeler la « cellule intérieure ». Pourquoi nous faire du souci puisque, quoique le Seigneur nous donne ou nous enlève, l’essentiel est d’avoir une âme amoureuse de Lui. Vierge Marie, apprends-nous à nous suffire de cela : ne rien souhaiter d’autre que de posséder Dieu lui-même.
2. « Catherine s’engagea inlassablement pour la résolution des multiples conflits qui déchiraient la société de son temps. Son action pacificatrice toucha des souverains européens. Son intervention pour la réconciliation de Florence avec le Pape fut significative. Désignant « le Christ crucifié et la douce Marie » aux adversaires, elle montrait que, pour une société qui s’inspirait des valeurs chrétiennes, il ne pouvait jamais y avoir de motif de querelle tellement grave que l’on puisse préférer le recours à la raison des armes plutôt qu’aux armes de la raison ». Pourquoi courir le risque de la discorde et de la division à chercher trop en-dehors de nous où Dieu n’est pas ? Marie, apprends-nous à nous retirer de toutes nos forces au fin fond de nous-mêmes, où Dieu est présent. Que nous l’aimions infiniment, puisqu’il est infiniment digne d’amour.
3. « Mais Catherine savait bien que l’on ne pouvait aboutir efficacement à cette conclusion si les esprits n’avaient pas été formés auparavant par la vigueur même de l’Évangile. Aux rois, elle rappelait qu’ils ne pouvaient gouverner comme si le royaume était leur « propriété » : bien conscients qu’ils auraient à rendre compte à Dieu de la gestion du pouvoir, ils devaient plutôt assumer la tâche d’y maintenir « la sainte et véritable justice », se faisant « pères des pauvres ». L’exercice de la souveraineté ne pouvait en effet être séparé de celui de la charité, qui est l’âme à la fois de la vie personnelle et de la responsabilité politique ». Seule une ardente charité peut inspirer notre conduite, particulièrement si notre devoir d’état relève de la direction des âmes. Marie, apprends-nous à nous délecter de la seule présence de Dieu Amour, d’où découlent tout amour et toutes œuvres de charité.
4. « C’est avec la même force que Catherine s’adressait aux ecclésiastiques de tout rang, pour leur demander la cohérence la plus stricte dans leur vie et dans leur ministère pastoral. Le ton libre, vigoureux, tranchant, avec lequel elle admoneste prêtres, évêques et cardinaux est impressionnant. Il fallait – disait-elle – déraciner dans le jardin de l’Église les plantes pourries et les remplacer par des « plantes nouvelles » fraîches et odorantes. Forte de son intimité avec le Christ, la sainte siennoise ne craignait pas d’indiquer avec franchise au Souverain Pontife lui-même, qu’elle aimait tendrement comme le « doux Christ sur la terre », la volonté de Dieu ». Pour que pousse en nous la plante fraîche et vigoureuse de la Foi, nous avons besoin de laisser couler en nous la source continue, très vive et très féconde, de l’Amour Divin. Marie, viens nous libérer de ce qui fait entrave à la source en nous.
5. « Avec la même passion, Catherine s’employa à remédier aux divisions qui surgirent lors de l’élection du Pape qui suivit la mort de Grégoire XI : dans cette affaire aussi, elle fit appel une fois de plus, avec une ardeur passionnée, aux raisons indiscutables de la communion. C’était là l’idéal suprême qui avait inspiré toute sa vie, dépensée sans réserve au service de l’Église. C’est elle-même qui en témoignera devant ses fils spirituels sur son lit de mort : « Tenez pour certain, mes très chers, que j’ai donné ma vie pour la sainte Église ». La communion en l’Église et l’unité entre les frères sont les biens auxquels nous devons tendre : Vierge Marie, mère du Bel Amour, toi en qui Dieu a fait son paradis plein et entier, apprends-nous à aimer en vérité, dans l’abondance comme dans le manque, l’Église une et sainte.

05/01 — Saint Joseph — 19 mars

2 S 7,4-16 ; Rm 4,13-22 ; Mt 1,16-24
1. Joseph, un saint. « Joseph, son époux, était un homme juste. » En lui se réalise le don que Dieu fit à Abraham : « En raison de sa foi, Dieu l’a déclaré juste. » Nous contemplons en ce jour particulièrement la sainteté cachée de saint Joseph. Dieu d’amour, tu veux nous rendre justes ; apprends-nous à marcher selon ta volonté. Avec Marie et Joseph, nous prions pour tous ceux qui ont à dire OUI à la volonté de Dieu dans des circonstances précises et difficiles.
2. Joseph, un époux. « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. » Dieu d’amour, tu as donné à la Vierge Marie Joseph comme époux. Ils ont formé un couple véritable. C’est en regardant Marie, mère virginale de Jésus, que Joseph a pu devenir le père virginal de Jésus. Avec Marie et Joseph, prions pour que les parents et les éducateurs sachent vivre et faire aimer la chasteté.
3. Joseph, un père. « Elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus… c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Père éternel, tu as choisi saint Joseph pour qu’il soit, dans la foi et aux côtés de Marie, un père terrestre pour ton Fils. Révèle-nous ton Fils, le Christ, fils de l’homme et Fils de Dieu, pour que nous croyions en ta paternité. Avec Marie et Joseph, nous prions pour les pères de famille, et tous ceux qui ont une mission de paternité.
4. Joseph, un homme humble et simple. « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. » Dieu très saint, tu as révélé à Joseph le mystère caché depuis les siècles, et tu l’as appelé ; il a fait de sa vie un service du Fils de Dieu. Accorde-nous de servir nous aussi nos frères, qui sont le Corps du Christ. Avec Marie et Joseph, nous prions pour tous ceux qui sont engagés dans un service d’Église.
5. Joseph, un travailleur. Nous lisons dans la 1° lecture : « Je te donnerai un successeur dans ta descendance… C’est lui qui me construira une maison. » Ces paroles de Natan à David évoquent la grande œuvre de Salomon, bâtisseur du Temple. Dieu créateur du monde, tu nous as confié la terre ; fais que tous les hommes puissent vivre de leur travail. Avec Marie et Joseph, nous prions pour tous ceux qui aujourd’hui sont frappés par une logique économique implacable.


05/03 — Saint Philippe et Jacques — 3 mai

1 Co 15,1-8 ; Jn 14,6-14.

1. « Jésus décida de partir pour la Galilée. Il rencontre Philippe, et lui dit : « Suis-moi » (Philippe était de Bethsaïde, comme André et Pierre.) » (Jn 1,43). Cet appel direct de Philippe par Jésus nous montre le don gratuit de la foi, par lequel Jésus façonne librement ses apôtres. La tradition veut que lors de la dédicace de la basilique romaine des Douze-Apôtres, on ait déposé sous l’autel les reliques des saints Philippe et Jacques. C’est la raison pour laquelle on les fête ensemble en Occident. Nous pouvons ainsi faire un lien entre Jérusalem et Rome, et prier pour l’unité des chrétiens.

2. « Philippe dit à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Celui qui m’a vu a vu le Père… Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! » (Jn 14,8-10). En réponse à la question de Philippe, Jésus se manifeste à nous comme transparence du Père. Voir Jésus, c’est voir le Père. Voir Jésus enfant, voir Jésus miséricordieux, voir Jésus crucifié et ressuscité, c’est voir la Vie et l’Amour du Père à l’œuvre en son Fils. C’est le grand mystère de la vie trinitaire, où Marie peut nous guider, car elle est la plus proche du Fils, et donc du Père et de l’Esprit.

3. « Parmi les Grecs qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu durant la Pâque, quelques-uns abordèrent Philippe… Ils lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André ; et tous deux vont le dire à Jésus. » (Jn 12,20-22). Nous voyons souvent Philippe avec André (Jn 6,5-9). À eux deux, ne représentent-ils pas le destin de l’Asie mineure, liée à l’Église de nos frères orthodoxes, dont le siège de Constantinople fut fondé par André ! Une tradition ancienne nous dit que Philippe serait allé porter l’Évangile en Asie Mineure et y aurait été martyrisé. Avec Marie, prions pour les missionnaires d’aujourd’hui.

4. « Jacques, Pierre et Jean, qui sont considérés dans l’Église comme les colonnes, nous ont tendu la main à Barnabé et à moi en signe de communion. » (écrit Paul, Ga 2,9). Jacques, fils d’Alphée, l’un des Douze (Mc 3,18), à ne pas confondre avec Jacques frère de Jean et fils de Zébédée (fêté le 25 juillet), est peut-être le « frère du Seigneur », c’est-à-dire son cousin (Ga 1,19). C’est du moins l’identification que donne la liturgie (l’exégèse actuelle ne l’accepte plus). Il aurait alors tenu une place de premier plan dans l’Église de Jérusalem puisqu’il en aurait été choisi comme le Presbytre (l’évêque). Il y meurt martyr en 62. Prions pour tous les chrétiens de Jérusalem et de Terre Sainte.

5. « Il est apparu à Pierre, puis aux Douze …à plus de cinq cents frères à la fois… ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Il est même apparu à l’avorton que je suis. » (1 Co 15,5-8). Jésus est apparu à Jacques après sa résurrection, comme le mentionne Paul dans cette liste d’apparitions. Les Apôtres sont les premiers témoins de la Résurrection de Jésus, et deviennent ainsi « serviteurs de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. » (Jc 1,1). Prions pour notre évêque…

05/08 —  « Heureux les artisans de paix » — Prions pour la paix.


1. Au soir de la Cène, Jésus nous dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. » Au matin de Pâques, Jésus ressuscité dit : « Paix à vous ». La Paix, Jésus, tu nous l’as donnée dans la grâce de notre baptême et de notre confirmation. Marie, aide-nous à prendre conscience de ce don de la paix qui nous habite au tréfonds de nous-même, aide-nous à prier.

2. Jésus ressuscité dit à ses disciples : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. » Dans l’Église, par les sacrements de baptême et de réconciliation, Jésus nous donne le pardon et la paix. Marie, aide-nous à recevoir le pardon souvent, pour que notre être soit en paix et rayonne la paix. Aide-nous à marcher sur les chemins de la sainteté, sur lesquels se trouve la vraie paix.

3. Jésus nous dit : « Aimez vos ennemis. » Et encore : « Pardonnez à ceux qui vous ont fait du mal. » Et encore : « Heureux les artisans de paix. » Marie, aide-nous à vivre la réconciliation ici et maintenant, pour qu’elle puisse se vivre aussi entre ceux qui sont en guerre. Aide ceux qui parmi nous ont un pardon à donner ou à recevoir à vivre cette démarche.

4. Jésus, au soir de la Cène, tu as prié pour l’unité de ton Corps. « Qu’ils soient un, comme nous sommes un… qu’ils soient un en nous… afin que le monde croie. » Dans notre Église diocésaine, donne-nous de vivre l’unité et la paix. Aide-nous, Marie, à vivre nos différences, et les ministères différents, comme des richesses complémentaires…

5. « Allez, je vous envoie… » Tu nous presses, Jésus de porter ta paix, de répandre ta paix en ce monde et de veiller pour attendre le Monde Nouveau. Envoie des ouvriers à la moisson ; des prêtres, des diacres, des consacrés, des communautés, des laïcs, des familles… Dans notre diocèse, appelle de nombreux ouvriers à te suivre… et aide-nous Marie à aller jusqu’au bout, comme toi, jusqu’à la croix.

05/14 — 14 mai — Saint Matthias

Ac 1,15-26 ; Jn 15,9-17

1. « Judas en est venu à servir de guide aux gens qui ont arrêté Jésus, ce Judas qui pourtant était l’un de nous et avait reçu sa part de notre ministère. » Les Écritures ne peuvent pas ne pas parler de Judas. Ici, Pierre souligne la place qu’avait Judas dans le groupe des Douze, et sa participation à ce ministère apostolique. La conscience est vive que le ministère des Apôtres est une réalité spécifique voulue par Jésus au fondement de son Église, et que celle-ci n’a pas pouvoir de changer. On va donc procéder au remplacement de Judas. Prions pour nos Évêques, successeurs des Apôtres.

2. « Il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis son baptême par Jean jusqu’au jour où il a été enlevé. » Aux dires de Pierre, Matthias comme Joseph Barsabbas sont à compter parmi les premiers disciples de Jésus, bien qu’il ne les ait pas appelés au ministère apostolique. Pierre désire que le choix se porte sur un « témoin oculaire » qui deviendra avec eux un « serviteur de la Parole » (Lc 1,2). Aujourd’hui comme hier, devenir Apôtre de Jésus suppose de le fréquenter dans la prière et la médiation de sa Parole. Avec Marie, prions pour tous ceux qui ont la charge de discerner les vocations au ministère ordonné.

3. « Il faut donc que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection. » Le choix de Jésus à l’égard des Apôtres les établit dans la responsabilité de « témoins de la résurrection ». Il dit à ses disciples, parlant de sa Passion et de sa résurrection : « De cela, vous êtes témoins. » (Lc 24,47). Tout le reste avait été manifesté et proclamé ; tandis que la résurrection s’était accomplie dans le secret, et restait à manifester. La prédication apostolique est la prédication de la résurrection de Jésus. Avec Marie, prions pour tous les prédicateurs de l’Évangile.

4. « Toi, Seigneur, qui connais le cœur de tous les hommes, montre-nous lequel des deux tu as choisi pour prendre place dans le ministère des Apôtres. » Cet épisode plein de confiance envers Jésus ressuscité nous montre à quel point les Apôtres se sentent d’humbles serviteurs de l’Église dont Jésus est le Seigneur. C’est à lui de montrer, à travers les médiations humaines employées, ici le tirage au sort. Nous pouvons prier pour les nonces apostoliques qui ont à proposer les futurs évêques au Pape.

5. « On tira au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut dès lors associé aux onze Apôtres » Voici la toute première transformation de l’Église juste après l’Ascension, qui attend dès lors la venue de l’Esprit promis. « Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une force venue d’en haut. » Prions pour que tous les baptisés s’ouvrent toujours mieux au don de l’Esprit Saint, qui seul peut donner fécondité à l’évangélisation.

05/19 — Saint Yves — 19 mai

Dans la vie de Saint Yves, la tradition raconte que St Yves posait cette question à sa mère : « Mère, que voulez-vous que je fasse pour vous faire plaisir ? » Elle lui répondait :  » Vivez, mon fils, de manière à devenir un Saint. » Celle-ci avait fait un songe que son fils serait un Saint.

1. Habité par la parole de Dieu. « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique. » Un jour, quelqu’un lui demanda pourquoi il menait une vie pauvre, alors que son métier de juge lui aurait permis de vivre dans l’aisance. Yves expliqua qu’il allait chaque semaine écouter les commentaires de la Bible, au couvent des franciscains. « En écoutant la parole divine, ajoutait-il, je me suis mis à désirer passionnément les vrais biens ». Vierge Marie, nous prions pour que nous nous donnions les moyens de découvrir et d’étudier la Parole de Dieu, afin de la traduire dans notre vie quotidienne.

2. Ami des pauvres. « Avant tout, conservez entre vous une très grande charité… pratiquez l’hospitalité les uns envers les autres… Chacun selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des autres. » (1 P 4,9-10) Miséricordieux par nature, il distribua libéralement aux malheureux des secours, aux miséreux tout son patrimoine, devenant volontairement leur protecteur, s’instituant aussi le défenseur de tous ceux qui n’avaient aucun secours ; pour le Christ, il assiste les infirmes, il revêt ceux qui sont nus, il reçoit les pèlerins, il donne à manger aux pauvres. Vierge Marie, aide-nous comme Saint Yves, à partager avec nos frères.

3. Homme de justice. « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » Avocat des faibles, des miséreux, des orphelins, des veuves, on le voit soutenir d’une chaude éloquence, contre l’un de ses grands amis personnels, la cause de l’un de ces humbles et amener les adversaires à s’accorder. C’est dire son indépendance, son désintéressement, son efficacité. Vierge Marie, nous prions pour que nous laissions l’amour du Christ, en nous, porter des fruits de justice et de paix.

4. Appelé à la sainteté.  » De même que celui qui vous a appelés est saint, devenez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : vous serez saints parce que, moi, je suis saint » (1 P 1,17) Yves avait gardé dans son cœur les paroles de sa mère : « vivez mon fils, de manière à devenir un saint ». Pour suivre l’Évangile, il s’efforça, dès son adolescence, de se délivrer de lui-même et de l’esclavage des appétits sensibles, en adoptant une vie austère et toute retirée, dans le travail, la prière et le jeûne. Vierge Marie, conduis-nous à la suite de St Yves sur le chemin de la sainteté et de l’amour, en sachant que la pénitence n’est pas une mutilation, elle est une libération, elle est un moyen de jeter du lest pour monter plus haut.

5. Yves, « saint prêtre de Dieu », c’est ainsi qu’on l’appelait. « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et vous l’obtiendrez » (Jn 15,7). Les habitants de Louannec se doutaient bien que leur recteur faisait pénitence pour leurs péchés. Ils le voyaient aussi prosterné devant l’autel et il priait abondamment et longtemps, ils le rencontraient, lisant son bréviaire. Sa dévotion pour le mystère de l’autel était grande. Il lui arrivait de verser des larmes pendant la messe. Bien des fois. Vierge Marie, Mère des prêtres, nous te confions tous les prêtres de nos communautés, de nos paroisses, tous ceux que tu nous donnes de rencontrer. Aide-nous à devenir de plus en plus des âmes eucharistiques.

05/30 — Sainte Jeanne d’Arc — 30 mai

1. L’Appel de Jeanne. Vers l’âge de 13 ans Jeanne reçoit la visite céleste de l’Archange saint Michel de sainte Catherine et de Sainte Marguerite. Elle les appellera « ses voix ». « Je suis Michel le protecteur de la France, Il y a grande pitié au royaume de France. Fille de Dieu, pars ! Va en France ! Il le faut. » « Je suis une pauvre fille, répond Jeanne, je ne sais ni monter à cheval ni faire la guerre. » « Pars va en France, il le faut, Dieu t’assistera » précise l’envoyé du Ciel. Père donne-nous de percevoir ta présence dans nos vies et de savoir répondre à ton appel. Donne-nous de savoir nous mettre au service de nos frères et sœurs à l’exemple de sainte Jeanne d’Arc.
2. Jeanne combat les ennemis de la France. Lettre au roi d’Angleterre et au duc de Bedford : «Je vous prie et demande les mains jointes de ne pas faire la guerre, de ne livrer aucun combat contre nous, pas plus vos gens et vos sujets. Croyez bien que, quel que soit le nombre de gens amenés contre nous, ils ne gagneront pas, ce sera grande pitié de voir la bataille et de voir répandre le sang de ceux qui viendront contre nous. Je vous recommande à Dieu, qu’il vous garde si c’est son bon plaisir ; je prie Dieu qu’il accorde le bienfait de la paix ». Père donne-nous le sens des choses justes et droites afin d’agir avec fermeté et amour pour la dignité de tout homme et l’amour de la France, à l’exemple de sainte Jeanne d’Arc.
3. Le sacre du roi à Reims. Paroles de Jeanne au Dauphin à Chinon : « Gentil Dauphin, j’ai nom Jeanne et vous mande le Roi des Cieux par moi que vous serez sacré et couronné à Reims et que vous serez le lieutenant du Roi des Cieux qui est Roi de France ». « Gentil Dauphin pourquoi ne me croyez-vous pas ? Je vous dis que Dieu a pitié de vous, de votre royaume et de votre peuple, car saint Louis et Charlemagne sont à genoux devant lui, faisant prière pour vous… » Père du Ciel, tu as donné le pouvoir sur toutes les nations à Jésus ton Fils Bien-Aimé ; ouvre nos esprits et nos cœurs à la sagesse de son enseignement et à la douceur de son amour.
4. La Foi de Jeanne. Paroles de Jeanne : « J’ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des indigents ». « Notre sire Dieu soit le premier servi. » « Tout appartient à Dieu » « Je suis venue au roi de France de la part de Dieu de la part de la Sainte Vierge Marie et de tous les saints et saintes du Paradis, et de l’Église triomphante de là-haut et par leur commandement… » « Si je ne suis pas dans la grâce de Dieu, que Dieu veuille bien m’y mettre ; si j’y suis qu’Il veuille bien m’y maintenir ». « Je crois que Notre Seigneur Jésus et l’Église c’est tout un. » Père, donne-nous de savoir vivre des sacrements de l’Église à l’exemple de sainte Jeanne d’Arc.
5. Le sacrifice de Jeanne. Le 30 mai 1431, de bonne heure le matin la jeune fille de 19 ans apprend qu’elle sera brûlée vive le jour même. Jeanne se confessa et reçut la communion, puis elle fut conduite au lieu du supplice. Au pied du bûcher elle s’agenouilla invoquant Dieu, la Vierge Marie et les saints ; l’Archange Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite, qui l’avaient averti qu’elle serait prise et connaîtrait le martyre. «Je vous le déclare encore une fois mes Voix étaient de Dieu. Non, non, mes Voix ne m’ont pas trompée, elles venaient vraiment du ciel ». Puis s’adressant aux prêtres qui l’assistent : «… tenez la croix élevée devant mes yeux jusqu’aux derniers instants ». La foule et les bourreaux entendirent Jeanne prononcer le nom de Jésus, jusqu’à ce que sa voix s’éteigne ; puis la foule vit une colombe s’échapper du brasier. Père du Ciel donne-nous de ne pas avoir peur de la vie ou de la mort ; donne-nous de vivre et de mourir en toute confiance en toi, dans la certitude de ton amour, par et avec Jésus ton Fils Bien-aimé.

05/31 — Visitation de la Vierge Marie — 31 mai

So 3,14-18 ; Lc 1,39-56.

1. « En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. » Marie porte en elle le Fils de Dieu, et elle part au service de sa cousine sous l’inspiration de l’Esprit Saint, qui vient de la couvrir de son ombre. Lors de la Pentecôte, nous voyons aussi les apôtres, saisis par l’Esprit, sortir du Cénacle. Recevoir l’Esprit Saint, c’est devenir témoin. La hâte de Marie, c’est d’une certaine façon le souffle de l’Esprit qui la pousse à sortir et à aller. Avec Marie, ouvrons-nous à l’Esprit pour mieux témoigner.

2. « Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint. » La salutation de Marie touche le cœur d’Élisabeth. Elle est comme le prolongement de la salutation de l’ange Gabriel, qui avait bouleversé Marie. Elle transmet mystérieusement l’amour même de Dieu, l’Esprit Saint, parce que celui-ci repose sur Marie. Demandons à être nous-mêmes conduits par l’Esprit Saint dans nos paroles et nos actes, pour que nos frères soient touchés.

3. « Élisabeth s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Élisabeth comprend soudain le caractère surnaturel de ce qui arrive. L’Esprit Saint lui donne l’intelligence de l’œuvre que Dieu a accomplie en Marie. Elle voit en Marie la nouvelle « arche d’alliance », et, à travers elle, c’est Dieu lui-même qu’elle accueille. Que l’Esprit Saint nous donne à nous aussi cette justesse de la vraie dévotion mariale qui adore Dieu en vénérant Marie.

4. « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Cette parole, nous dit Jean-Paul II, est « une clé qui nous fait accéder à la réalité intime de Marie, de celle que l’ange a saluée comme ‘pleine de grâce’. Si elle a été éternellement présente dans le mystère du Christ parce que ‘pleine de grâce’, par la foi elle y participa dans toute l’ampleur de son itinéraire terrestre : ‘elle avança dans son pèlerinage de foi’ et, en même temps, de manière discrète mais directe et efficace, elle rendait présent aux hommes le mystère du Christ. Et elle continue encore à le faire » (R.M. n° 19). Demandons-le lui.

5. « Marie dit alors : « Désormais tous les âges me diront bienheureuse. » Le Concile Vatican II nous dit de Marie qu’elle « est légitimement honorée par l’Église d’un culte spécial… Depuis les temps les plus reculés, la Vierge est honorée sous le titre de « Mère de Dieu »; les fidèles se réfugient sous sa protection, l’implorant dans tous leurs dangers et leurs besoins. Ce culte… n’en est pas moins essentiellement différent du culte d’adoration qui est rendu au Verbe incarné ainsi qu’au Père et à l’Esprit Saint » (L.G. 66) Et Paul VI ajoute : « Le but ultime du culte rendu à la Vierge est de glorifier Dieu, et d’engager les chrétiens dans une vie totalement conforme à sa volonté » (M.C., n° 33)

06/00 — Le Cœur immaculé de Marie — en juin

Reprenant la préface de la messe du Cœur immaculé de Marie dans le missel marial, nous contemplons l’œuvre accomplie par le Père dans le cœur de Marie.
1. Père, tu as donné à la Vierge Marie un cœur sage et docile pour qu’elle accomplisse parfaitement ta volonté. Jésus a dit de sa mère : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent ! » (Lc 11,28). Dans le cœur de Marie, puisons l’obéissance de la foi.
2. Père, tu as donné à la Vierge Marie un cœur nouveau et doux où tu pourrais graver la loi de l’Alliance nouvelle. « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (Lc 2,19). Dans le cœur de Marie, puisons l’écho de la Parole, du Verbe, dans toute sa pureté.
3. Père, tu as donné à la Vierge Marie un cœur simple et pur, pour qu’elle puisse concevoir ton Fils en sa virginité et te voir à jamais. « Mon âme exalte le Seigneur… Toutes les générations me diront bienheureuse » (Lc 1,46.48). Dans le cœur de Marie, puisons la simplicité pour accueillir les plus grandes grâces de Dieu et la droiture pour y demeurer fidèles.
4. Père, tu as donné à la Vierge Marie un cœur ferme et vigilant pour supporter sans faiblir l’épée de douleur, et attendre avec foi la résurrection de ton Fils. C’est dans le silence du cœur que Marie a vécu la fidélité crucifiante au quotidien. Dans le cœur de Marie, puisons la force de la foi, de l’espérance, de la charité.
5. Ton cœur, Marie, est un cœur immaculé, refuge pour les pécheurs. «Seigneur notre Père, tu as fait du Cœur immaculé de la Vierge Marie la demeure de ta Parole et le sanctuaire de ton Esprit Saint. Accorde-nous un cœur pur et docile, pour que sur le chemin de tes commandements, nous soyons fidèles à t’aimer par-dessus tout et à nous soucier des besoins de nos frères ».

06/04 — Ste Clotilde — 4 juin

1. Clotilde naquit vers 474, probablement à Lyon ; elle fut élevée dans la vénération des martyrs lyonnais, spécialement de sainte Blandine. Lorsque, vers 490, son père Chilpéric mourut elle eut pour tuteur son oncle roi de Genève. Demandée en mariage par le roi des Francs, Clovis, encore païen, qui voulait trouver dans les Burgondes des alliés contre les Visigoths, elle accepta sous cette condition que les enfants à naître de leur union seraient élevés dans la foi catholique. Le mariage fut célébré à Soissons  : la grande préoccupation de Clotilde, à partir de ce moment, fut la conversion de son époux.
2. La naissance de son premier enfant fut pour Clotilde une source de douleurs : elle avait obtenu de le faire baptiser, mais ce fut pour le voir mourir aussitôt après ; d’où le reproche du monarque :  » C’est votre Dieu, dit-il à Clotilde, qui est la cause de la mort de l’enfant ; si je l’avais consacré aux miens, il vivrait encore.  » Sa prière obtint la guérison de son second fils tombé malade après avoir été baptisé. En 496, la victoire de Clovis sur les Alamans à Tolbiac, après qu’il eut fait la promesse de recevoir le baptême et d’adorer le Dieu de Clotilde, vint remplir de joie le cœur de la reine : sans perdre de temps, elle fit prévenir l’évêque Rémi, qui se hâta de venir instruire le prince, pour le baptiser ensuite à Reims, le 25 décembre 496. Prions pour le chef de l’État.
3. Clotilde rentra dans l’ombre durant le règne de Clovis. Elle s’occupa principalement de l’éducation de ses quatre enfants ; elle vit se terminer d’une façon relativement satisfaisante la lutte de Clovis contre les Burgondes ; elle se concerta avec son époux pour la construction de l’église qui devait leur servir de tombeau sur le mont de Lutèce (plus tard la montagne Sainte-Geneviève). Devenue veuve après vingt ans de mariage, elle connut des années d’angoisse. Elle dut se séparer de sa fille Clotilde et la donner en mariage au roi des Visigoths, Amalaric ; Clodomir perdit la vie dans une bataille contre les Burgondes, Childebert et Clotaire traitèrent en prisonniers les enfants de Clodomir et finalement assassinèrent les deux premiers tandis que le troisième ne leur échappait que pour être recueilli dans un cloître. Maltraitée par Amalaric, la jeune princesse Clotilde ne fut arrachée aux mains de ce tyran que pour expirer au moment où elle rentrait en France. Finalement Childebert et Clotaire entrèrent en lutte l’un contre l’autre et il fallut les prières de leur mère, pour empêcher que cette lutte fratricide eût de tragiques résultats. Prions pour les parents.
4. Pénitente sous le coup de tant d’épreuves, Clotilde multiplia ses pieuses fondations : elle éleva à Chelles près de Paris un monastère de femmes en l’honneur de saint Georges, reconstruisit et orna la basilique qui abritait les restes mortels de saint Germain d’Auxerre, fonda aux Andelys un monastère qui fut l’émule de celui de Chelles, passa ses dernières années à Tours où l’avait attirée son culte de prédilection pour saint Martin et se fit la gardienne du tombeau de ce grand évêque. C’est là qu’elle mourut à soixante-dix ans, en 545. Son corps fut transporté de Tours à Paris ; l’église du mont Lutèce, que le peuple commençait à appeler du nom de Sainte-Geneviève, reçut dans sa crypte le corps de la reine qui l’avait fondée. Là, Clotilde fut associée aux honneurs dont Geneviève était l’objet. Rendons grâce pour les www.saints.catholic.org fondateurs de l’Église en notre pays.
5. Cependant au neuvième siècle, les invasions normandes obligèrent les Parisiens à transporter la châsse de saint Clotilde au château de Vivières (Aisne). Quand les reliques furent rendues à Sainte Geneviève de Paris, on laissa à Vivières la tête et un bras, et ce furent là les origines d’un culte de sainte Clotilde resté populaire dans cette localité. En 1656, une côte de la sainte fut concédée à l’église de Notre-Dame des Andelys, demeurée toujours fidèle au culte de sa fondatrice. En 1793, la rage des révolutionnaires s’acharna contre le sanctuaire de sainte Geneviève ; on parvint à grand’peine à sauver les ossements de Clotilde et à les mettre en lieu sûr ; ces ossements sont conservés dans la petite église paroissiale de Saint-Leu.

06/11 — St Barnabé — 11 juin

1. « Joseph, surnommé par les apôtres Barnabé (ce qui veut dire fils d’encouragement), lévite originaire de Chypre, possédait un champ ; il le vendit, apporta l’argent et le déposa aux pieds des apôtres. » (Ac 4,36-37) Au début du livre des Actes, dans les petits sommaires que Luc rédige sur la vie des premières communautés chrétiennes, Barnabé nous est présenté comme un exemple de loyauté dans le don qu’il fait de ses biens, à l’inverse d’Ananie et Saphire. Demandons avec Marie à vivre en vérité nos dons et partages.
2. « Alors Barnabé prit Saül avec lui, l’amena aux apôtres et leur raconta comment, sur le chemin, il avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et avec quelle assurance il avait prêché à Damas au nom de Jésus. » (Ac 9,27) Barnabé est celui qui a l’audace d’introduire Saul de Tarse dans la communauté de Jérusalem. Il a le souci de détecter et de partager les dons de Dieu. On dirait aujourd’hui qu’il était chasseur de têtes ! Il a décelé chez Paul l’évangélisateur de feu que le Seigneur avait préparé pour le bassin méditerranéen. Demandons la grâce d’être nous-mêmes à l’affût des dons de Dieu pour pouvoir les partager à toute l’Église.
3. « Lorsque Barnabé arriva à Antioche et qu’il vit la grâce accordée par Dieu, il s’en réjouit et les encouragea tous à demeurer, d’un cœur ferme, fidèles au Seigneur ; car c’était un homme de bien, rempli de l’Esprit Saint et de foi. Une foule considérable s’adjoignit ainsi au Seigneur. » (Ac 11,23-24) Barnabé manifeste un cœur plein d’ouverture ; ses perspectives sont larges. Chypriote d’origine, il se réjouit du travail de l’Esprit de Dieu chez les non-juifs. Luc écrit qu’il est un homme de bien, rempli de l’Esprit Saint et de foi. Il méritera ainsi le nom d’apôtre dans l’Église primitive. Prions et laissons-nous nous-mêmes façonner par l’Esprit Saint.
4. « Un jour, tandis qu’ils célébraient le culte du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : « Mettez-moi donc à part Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. » Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent à leur mission. Eux donc, envoyés en mission par le Saint Esprit, descendirent à Séleucie, d’où ils firent voile pour Chypre. » (Ac 13,2-4) Après avoir consacré une année avec Paul à l’évangélisation d’Antioche, Barnabé va suivre Paul dans son premier voyage missionnaire, parcourant Chypre et les côtes méridionales de l’Asie Mineure. Prions avec Marie pour demander au Seigneur les évangélisateurs dont notre temps a besoin.
5. Dans l’oeuvre commune de la mission, Barnabé a su laisser à Paul le ministère de la Parole (Ac 14,12), montrant une grande disponibilité. Nous pouvons prier à l’intention de la collaboration actuelle entre prêtres et laïcs. Des sources anciennes nous apprennent que Barnabé est passé par Rome et qu’il a été lapidé près de Salamine par des Juifs. C’est à partir du 11° siècle que la mémoire de saint Barnabé est célébrée le 11 juin à Rome ; cette date, commune à l’Orient  et à l’Occident, rappelle la découverte de son corps à Salamine au 5° siècle.

06/24 — Nativité St Jean Baptiste — 24 juin

Jr 1,4-10 ; 1 P 1,8-12 ; Lc 1,5-17. Is 49,1-6 ; Ac 13,22-26 ; Lc 1,57-80.
En cette fête de la nativité de Jean-Baptiste, demandons au Seigneur, avec Marie, qu’il fasse se lever dans notre monde des annonciateurs de la présence et de la venue de Jésus.
1. Jean, rempli de l’Esprit Saint. Jean est « rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère » (Lc 1,15-41) par le Christ lui-même, le Verbe de Dieu devenu homme que la Vierge Marie venait de concevoir de l’Esprit Saint (cf. Lc 1,31.35). Pour Jean, cela se passe au moment de la Visitation de Marie à Élisabeth : ainsi, par le signe et le moyen si humble, si caché et si profondément humain de cette visite de Marie, c’est « Dieu qui visite son peuple » (cf. Lc 1,68).
2. Jean, le Précurseur. Qui est Jean ? Le fils d’Élisabeth et de Zacharie… Un fils qu’ils n’attendaient plus. Mais encore bien plus que cela ! Pour donner quelque idée de sa mission future, il est annoncé comme « Élie qui doit venir » (Mt 17, 10-13) : le feu de l’Esprit l’habitera et le fera « courir devant » (cf. Mc 1, 2-3 et Lc 1,76) ; il sera appelé « précurseur » du Seigneur qui vient. En lui et par lui, l’Esprit Saint achève de « préparer au Seigneur un peuple bien disposé » (Lc 1, 17)…
3. Jean le Prophète. Jean est « un prophète, et plus qu’un prophète » (Lc 7,26). L’Esprit Saint accomplit en lui sa mission de « parler par les prophètes », comme nous le proclamons dans notre Credo. Jean achève le cycle des prophètes qui fut inauguré par Élie (cf. Mt 11,13-14). Il annonce l’imminence de la « consolation d’Israël », il est lui-même « la voix » du consolateur qui vient. Tout comme le fera l’Esprit de Vérité, « il vient comme témoin pour rendre témoignage à la Lumière » (Jn 1,7.15,26 ; 5,33). Et le moment venu, c’est l’Esprit qui donnera à Jean la certitude qu’il a bien en face de lui le Messie attendu.
4. Jean le Baptiste. Avec Jean, l’Esprit Saint inaugure, en le préfigurant par ce baptême de Jean, ce qu’il réalisera avec et dans le Christ : plonger l’homme en Dieu pour lui redonner la « ressemblance » divine. Le baptême de Jean était « pour le repentir » ; tandis que celui que donne Jésus, dans l’eau et dans l’Esprit, &éest une nouvelle naissance, comme Jésus lui-même le dit en conversant avec Nicodème, une nuit, au début de sa vie publique (cf. Jn 3,5).
5. Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël. Dès les débuts de sa mission évangélique, l’Église a inclus dans sa prière de chaque matin ce cantique de louange qui ouvrit à nouveau les lèvres de Zacharie lors de la naissance de son fils… : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ! Tu marcheras devant, à la face du Seigneur et tu prépareras ses chemins, pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut : pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix »…

06/29 — Saints Pierre et Paul — 29 juin

Ac 3,1-10 ; Ga 1,11-20 ; Jn 21,15-19. Ac 12,1,11 ; 2 Tm 4,6-18 ; Mt 16,13-19.
1. Paul rapporte dans sa lettre aux Galates un épisode célèbre où il s’est opposé à Pierre. « Quand Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu’il était dans son tort. » (Ga 2,11-14) Il reprochait à Pierre de laisser faire les pressions exercées sur les païens pour qu’ils adoptent les coutumes juives. Nous avons aujourd’hui bien d’autres querelles internes à l’Église, peut-être moins légitimes que celle-là. Prions avec Marie pour l’unité à l’intérieur de l’Église catholique, de sorte que les querelles de personnes ne nous fassent pas perdre l’objectif de l’évangélisation.
2. « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Jésus affirme qu’il est le Seigneur de l’Église : je bâtirai mon Église. Et il fait de Pierre le fondement humain de l’Église, le soutènement qui permet à l’Église de tenir debout dans l’unité. Telle est la vocation de Pierre. Avec Marie prions pour une nouvelle compréhension du ministère de Pierre par l’ensemble des Églises chrétiennes. Et prions pour le pape qui porte en ce moment la charge d’être le successeur de Pierre.
3. Quelle est donc la vocation de Paul ? Nous en trouvons un beau résumé dans le livre des Actes, dans l’un des récits de conversion de Paul, où Jésus lui dit : « Relève-toi et tiens-toi debout ; si je te suis apparu, c’est pour te destiner à être serviteur et témoin de ce moment où tu m’as vu, et de ceux où je t’apparaîtrai encore. Je te délivre… des nations païennes vers lesquelles je t’envoie pour leur ouvrir les yeux, pour les ramener des ténèbres vers la lumière et du pouvoir de Satan vers Dieu… » (Ac 26,16-18) Prions pour les nouveaux apôtres que le Seigneur appelle aujourd’hui.
4. Paul parle de sa visite à Jérusalem : « Ils constatèrent que Dieu m’avait confié l’annonce de l’Évangile pour les païens, comme il l’avait confié à Pierre pour les Juifs. En effet, si l’action de Dieu a fait de Pierre l’Apôtre des Juifs, elle a fait de moi l’Apôtre des païens… » (Ga 2,7-9) Telle est l’analyse de Paul à propos des aspects différents de l’évangélisation dans l’Église primitive. L’Esprit Saint fait surgir des charismes différents, en vue de telle ou telle forme plus précise de responsabilité missionnaire. Demandons à l’Esprit Saint, dans la prière de Marie, d’appeler et d’équiper les missionnaires dont l’Église a besoin aujourd’hui pour toucher les hommes de notre temps.
5. Ce 29 juin est jour de fête, comme le souligne saint Augustin : « Un seul jour où l’on célèbre la passion des deux apôtres ! Mais ces deux ne faisaient qu’un : bien qu’ils aient souffert à des jours différents, ils ne faisaient qu’un. Pierre a précédé, Paul a suivi. Nous célébrons le jour de fête de ces apôtres, consacré pour nous par leur sang. Aimons leur foi, leur vie, leurs labeurs, leurs souffrances, ce qu’ils confessaient, ce qu’ils prêchaient ».