Réflexions sur le Synode extraordinaire. L’analyse d’Aline Lizotte.

L’analyse d’ALINE LIZOTTE, philosophe, théologienne, fondatrice de l’Association pour la Formation Chrétienne de la Personne, à Solesmes. Ce texte clarifie les enjeux, et analyse l’impact du « proportionnalisme »; il exige un effort de lecture.

La semaine du 13 au 18 octobre aura été pour beaucoup une semaine douloureuse. La IIIe Relatio de l’Assemblée générale du Synode a soulagé quelques-uns et causé à d’autres beaucoup de déception. Ceux, qui espéraient que le document de la première étape paru le 13 octobre ouvre définitivement l’Église vers un accommodement avec le monde, sont déçus. La 3e Relatio leur apparaît comme un recul des Pères Synodaux. Certains vont même jusqu’à parler d’une défaite du Pape François ; d’autres disent que l’Église a perdu une belle chance de comprendre le monde d’aujourd’hui et de s’y adapter. D’autres respirent un peu : le Synode s’est repris et le document final voté à majorité qualifiée servira de base pour une discussion inter-mondiale en vue de préparer le Synode ordinaire de 2015. Tout est bien !

Cependant, les derniers paragraphes, ceux qui traitent des divorcés remariés et de l’attitude de l’Église face aux homosexuels, n’ont pas été votés à majorité qualifiée – deux tiers des voix – ; ils ne peuvent donc être considérés comme exprimant la pensée du Synode1. Le document a tout de même été publié. Le Pape, le considérant comme un « instrument de travail » et soucieux de maintenir la transparence, préfère sans doute qu’on en discute à cœur ouvert plutôt que de le recevoir sous le manteau.

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