Le signe de croix

Arrêtons-nous sur ce signe dont nous sommes marqués de la naissance à la mort, du baptême aux funérailles; accompagné d’une parole; « Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit », il ouvre nos prières et nos célébrations:

Signe trinitaire, il nous plonge dans la reconnaissance que Dieu est notre Père, qu’avec le Fils et l’Esprit, il nous accompagne pour nous faire vivre une relation d’amour.

Signe d’alliance, il relie la dimension verticale de notre union à Dieu, à la dimension horizontale de l’union aux hommes; au cœur de cette croix, le Christ, homme et Dieu, alliance pleinement réalisée par sa vie, sa mort et sa résurrection.

Enfants d’un même Père, frères en Jésus-Christ, accompagnés par l’Esprit, notre vie chrétienne est toujours articulation de ces deux dimensions: louange à Dieu et reconnaissance de sa présence dans le monde .

Signe de notre mission, au baptême, le célébrant trace ce signe sur le corps du catéchumène en disant: « Recevez sur votre front la croix du Christ, c’est le Christ lui-même qui vous protège par le signe de son amour. Appliquez-vous, désormais, à le connaître et à le suivre. »  Puis il touche ses oreilles, ses yeux, sa bouche, son cœur, ses épaules … Tout le corps est concerné.

Chaque fois que je trace ce signe sur mon corps, je me rappelle que ma mission de baptisé traverse toutes les dimensions de ma vie:

Tête à tête à l’écoute de la Parole de Dieu, je touche mon front.

Cœur à cœur pour vivre de l’Amour du Christ, je touche mon cœur.

Corps à corps animé par l’Esprit, je touche mes épaules.

Bouche à bouche, je prononce les paroles de mon baptême, reconnaissant la source de ma prière et de mon action .

Signe cosmique et social, par lequel notre corps nous place dans un univers relationnel qui conjugue à la fois notre relation à Dieu, aux autres et au monde. L’univers entier est appelé à être rassemblé en Christ.

Marie-France Bergerault

Ancienne enseignante en théologie sacramentaire à l’Institut Catholique de Paris

Lettre des END n° 214, nov. 215, pp. 7-9.