Pour vivre notre combat spirituel

1. Se concentrer sur Jésus et sur la sainteté

Pour un chrétien, la meilleure manière en général de lutter contre les attaques du diable et contre ses œuvres est de ne pas trop penser à lui mais de se concentrer sur Jésus et de vivre par la grâce une vie authentiquement chrétienne. En cherchant à progresser dans la foi, l’espérance, l’amour et l’humilité, en cherchant à grandir en sainteté, nous nous protégeons nous-mêmes des attaques du démon. C’est Jésus et non le démon qui doit occuper nos pensées. C’est l’amour de Jésus et non notre souci à propos du diable qui doit motiver et inspirer notre vie.

Nous devons savoir que le diable et les démons existent. Nous devons repérer les chemins qu’ils tentent de nous faire emprunter pour tomber. Nous devons apprendre à reconnaître leur présence et leurs attaques à la fois contre nous et contre les autres. Nous devons apprendre à contrer leurs offensives et leurs œuvres. Cependant, c’est sur Jésus et ce qui se rapporte à lui que nous devons habituellement concentrer notre attention.

2. L’importance de la prière et des sacrements

Il est très important d’approfondir notre vie de prière dans notre combat spirituel. Un chrétien qui ne prie guère ne peut pas compter venir à bout des « pièges du démon » (Ep 6, 11). Une vie intérieure sérieuse suppose que l’on consacre suffisamment de temps à la prière, que l’on prie avec la Bible. Pour les catholiques, cela suppose, autant que possible, la réception des sacrements, particulièrement l’Eucharistie. En recevant chaque jour notre Seigneur, ou aussi souvent que possible, nous pouvons très efficacement nous protéger des attaques démoniaques. Et nous pouvons encore prier devant le Saint Sacrement. Ne sous-estimons pas la puissance de Jésus dans l’Eucharistie pour nous protéger, nous guérir et nous libérer. Le sacrement de Réconciliation aide de nombreux catholiques dans leur combat spirituel. On peut regretter une certaine négligence de la part d’un grand nombre sur ce point. Se confesser régulièrement peut maintenir l’ennemi hors de notre portée.

3. La louange

La prière de louange peut être très importante dans le combat spirituel d’un chrétien. Le diable ne supporte pas ceux qui louent Dieu, ceux qui louent Jésus. Louer Jésus peut parfois suffire à éloigner les forces démoniaques d’une personne ou d’un lieu. Le Renouveau charismatique en a l’expérience. Il arrive aussi parfois que des personnes soient guéries par une prière de louange intense. (Le diable peut jouer un rôle non seulement dans les maladies spirituelles et psychologiques mais aussi dans les maladies physiques.) En conséquence, si vous voulez le garder loin de vous, devenez de plus en plus un homme ou une femme de louange.

4. La repentance

Progresser dans la repentance peut être aussi très important dans notre combat. Quand nous nous humilions ainsi, le diable peut s’apercevoir qu’il a perdu pied. Ses « traits enflammés » ne peuvent atteindre la demeure de celui qui est humble et repentant. Notre orgueil lui donne l’occasion de nous nuire.

Tous, nous avons besoin, chaque jour, de progresser dans la repentance car le péché originel nous atteint chacun en profondeur. Avec les années qui avancent, je prends de plus en plus conscience des zones de ma vie qui en ont besoin. Demandons au Saint-Esprit de nous donner un plus grand esprit de contrition, de nous montrer ce que nous devons déplorer. En faisant des progrès sur ce chemin d’humilité, nous nous apercevrons que nous sommes davantage protégés contre les assauts du Malin.

5. Le péché délibéré

Le péché répété et commis délibérément dont on ne se repent pas permet au démon d’avoir prise sur nous. C’est ainsi que l’abus de boisson délibéré, sérieux et répété permettra à un mauvais esprit d’alcoolisme de pénétrer. Celui qui se tourne délibérément et de façon répétitive vers la pornographie ouvrira une porte à un mauvais esprit de luxure. On pourrait citer d’autres exemples avec les mauvais esprits d’orgueil, de colère, de violence, de suicide, de blasphème, de jalousie, d’homosexualité, de gourmandise, de peur, de paresse, et on pourrait rallonger la liste.

6. Le diable et les démons

Faut-il parler d’attaques du diable ou de plusieurs démons ? Il est certain que le Nouveau Testament parle de plus d’un démon, le diable ou Satan étant leur meneur. A-t-on raison de leur donner un nom comme ceux que je viens de mentionner ? De nombreux exorcistes estiment qu’il est utile de les nommer. Toutefois on peut abuser de ces appellations comme on peut exagérer à propos du nombre des démons qui ont été chassés d’une personne. Mais souvenons-nous que dans le Nouveau Testament on dit que Marie-Madeleine a été délivrée de sept démons (Mc 16, 9) et qu’au chapitre 5 de saint Marc la réponse à la question de Jésus a été : « Mon nom est Légion car nous sommes nombreux » (Verset 9). Le Nouveau Testament mentionne également des « esprits impurs » (Lc 9, 42 et 11, 24) ainsi qu’un « démon muet » (Lc 11, 14). On trouve encore l’esprit mauvais qui « s’en va prendre sept autres esprits plus mauvais que lui » Puis « ils entrent chez cet homme, S’y installent et son dernier état devient pire que le premier » (Lc 11, 26) Toutefois je n’ai pas l’intention d’être trop dogmatique à propos des noms et du nombre de démons. Ce qui est fondamentalement vrai, c’est que le diable et ses démons existent et qu’ils attaquent les êtres humains.

7. Prier la Vierge Marie

Nombreux sont les catholiques qui ont découvert que la prière à la Sainte Vierge est très efficace contre les forces démoniaques. Le démon semble s’en prendre particulièrement à certaines personnes qui vont mourir, et la coutume de dire le Je vous salue, Marie, signifie que nous lui avons spécialement demandé de « prier à l’heure de notre mort ». À propos, je me demande parfois si nous ne ferions pas mieux de dire « au temps de notre mort », car le temps qui précède la mort peut être une heure très prolongée, voire s’étendre sur plusieurs jours. « Le temps de notre mort » couvrirait la durée plus ou moins longue correspondante. Ceux qui expérimentent l’efficacité du rosaire quand ils se sentent attaqués par le démon ne sont pas rares. Si nous devons toujours donner la toute première place à Jésus dans notre prière, il est sage de ne pas oublier sa mère. Ceux qui négligent plus ou moins de prier Marie se privent d’une source efficace de secours.

8. L’Écriture Sainte

Il peut être très utile de se servir de passages ou de versets de la Bible dans le combat spirituel, car la Parole de Dieu dans l’Écriture Sainte est elle-même particulièrement puissante. Par exemple, à un moment où nous sentons que nous subissons une attaque démoniaque particulière, nous pouvons lire le psaume 23 (22) : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien… » ou nous pouvons préférer le psaume 91 (90) que l’on prie pendant les Complies : « C’est lui qui te délivrera du filet de l’oiseleur… et de la peste maléfique… Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour, ni la peste qui marche en la ténèbre. »

Nous pouvons aussi trouver utile de nous écrier avec le collecteur d’impôts : « Seigneur, aie pitié de moi pécheur ! » (Lc 18, 38), ou encore dire avec Marie : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38). Dans le Nouveau Testament, on peut encore penser à Matthieu 10, 29, lorsqu’il parle des « cheveux de notre tête qui sont tous comptés », et à Matthieu 11, 28, qui commence ainsi : « Venez à moi, vous tous qui ployez sous le fardeau, et je vous procurerai le repos. »

9. Le Notre Père

La prière que Jésus nous a enseignée convient, bien sûr, en toute occasion. On peut recevoir de nombreuses bénédictions si on prend l’habitude de la dire sincèrement et lentement. La dernière demande s’applique particulièrement au combat spirituel : « mais délivre-nous du Malin » comme on le traduit parfois. Certaines traductions se contentent de dire « du mal », mais il semble que les premiers chrétiens comprenaient : « le Malin ». Quoi qu’il en soit, « le mal » inclut le mal démoniaque.

10. Les bons anges

Comme j’y ai fait allusion plus haut dans ce livre, il ne faudrait pas négliger le rôle des bons anges dans le combat spirituel. Selon la tradition catholique, nous avons chacun un ange gardien à nos côtés pour nous aider et nous protéger. Il s’agit vraiment d’un don merveilleux et il est dommage que les chrétiens n’y songent pas. Pensez-y ! Vous avez toujours avec vous un ange qui vous est envoyé par Dieu pour vous aider et vous protéger. Cet ange se tient là, que vous soyez éveillé ou endormi. Il se trouve à vos côtés en cas de danger : danger spirituel, danger physique, danger de maladie. Il vous aide lorsque vous faites ou désirez faire quelque chose d’important pour le Royaume de Dieu. Il est auprès de vous quand vous faites le bien et quand vous commettez un péché.

En conséquence, ne devrions-nous pas le remercier et lui demander sa protection beaucoup plus souvent que nous ne le faisons habituellement ? Pendant des dizaines d’années, j’avais l’habitude de faire une petite prière le soir, si je ne m’étais pas endormi avant pour demander à mon ange gardien de me protéger. Mais il s’agissait d’une courte prière, dite sans trop de conviction. Récemment, j’ai pris davantage conscience de la réalité et de la présence de mon ange gardien. Donc, non seulement je lui demande de me protéger – et avec plus de confiance – mais je le remercie aussi. Combien j’ai fait preuve d’ingratitude en ne le remerciant pas dans le passé ! Ce ne sera, avec la grâce de Dieu, que lorsque nous serons au ciel que nous découvrirons ce que notre ange gardien aura fait pour nous durant la vie, de combien de mauvais pas il nous aura tiré. Maintenant non seulement je prie mon ange gardien le soir, mais également en d’autres occasions : ainsi, si je pars en voyage, par exemple, ou si je dois m’occuper d’une personne perturbée. En fait, je me surprends parfois à bavarder tout simplement avec lui !

N’oublions pas les paroles du psaume 91 : « Il a pour toi donné ordre à ses anges de te garder en toutes ses voies. Eux, sur leurs mains te porteront pour que ton pied ne heurte la pierre. »

Je me permets d’ajouter que je dis tous les jours la prière suivante que nous avions coutume de réciter après chaque messe : « Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat. Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous en supplions ! Et vous, prince de la milice céleste, armé de la force de Dieu, repoussez en enfer Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde afin de perdre les âmes. Amen ! » Je connais pas mal de catholiques qui pensent qu’il est bon de dire tous les jours cette prière, surtout quand ils se trouvent dans une situation délicate ou critique.

11. La communauté chrétienne

Si dans notre combat spirituel, nous recherchons le soutien des anges et des saints, nous pourrions aussi rechercher de l’aide auprès des vivants, particulièrement d’autres chrétiens. Nous sommes membres du Corps du Christ et nous marchons vers le ciel, non pas isolément mais comme les membres de la famille chrétienne. Quand les alpinistes se trouvent dans une situation dangereuse, ils sont souvent reliés les uns aux autres par une corde, de sorte que si l’un d’eux tombe les autres peuvent le retenir. Il devrait en être de même pour les chrétiens. Face aux dangers de la vie nous avons besoin d’être encordés, pour que les autres nous retiennent en cas de chute. Ainsi, si le démon attaque fortement un membre de la famille chrétienne, les autres sont là pour le soutenir.

Je pense que l’une des faiblesses de la vie paroissiale réside dans le fait que de nombreux paroissiens sont beaucoup trop isolés, qu’ils ne sont pas assez soutenus par les autres, qu’il y a un manque de vie communautaire. Un des avantages de la vie dans un monastère est que l’on reçoit l’affection et le soutien attentif des autres frères. Le groupe de prière charismatique et d’autres groupes similaires favorisent cette affection fraternelle et cela aide vraiment les membres dans leur combat spirituel. En ce qui me concerne, j’ai connu l’expérience merveilleuse d’être soutenu par l’aide affectueuse et les prières d’un grand nombre de frères et sœurs dans le Renouveau, ne serait-ce que dans mon ministère de guérison et la rédaction de ce livre.

Le clergé bien sûr joue un rôle spécial dans l’édification de la communauté en répondant aux besoins de leurs chrétiens. Cependant, tout ne revient pas aux prêtres, qui de toute façon, sont en trop petit nombre pour pouvoir faire face à toutes les nécessités. Tous les chrétiens sont appelés à soutenir les autres dans leur cheminement, et cela comprend le combat contre les attaques démoniaques.

12. Les conseillers spirituels

Je pense que tous les chrétiens devraient avoir si possible un conseiller spirituel. Je préfère le mot conseiller à celui de directeur, car ce dernier a une connotation d’autorité et dans un sens, seul l’Esprit Saint devrait être notre directeur. Le conseiller spirituel peut avoir son importance dans le combat spirituel. Le démon est très malin et très subtil dans la façon de nous tenter et de nous attaquer. Parfois même, il se déguise en « ange de lumière » (2 Co 11, 14). Il peut facilement nous tromper. Si nous avons l’habitude de nous ouvrir entièrement à un conseiller spirituel – y compris nos actions et nos tentations les plus humiliantes et honteuses le démon a moins de prise sur nous pour nous tromper. À l’occasion, un sage conseiller, guidé par la prière, pourra voir les choses plus objectivement que nous. Il n’est pas nécessaire que ce soit un prêtre car la plupart n’ont guère le temps pour exercer ce ministère. De toute façon, certains laïcs sont plus doués dans ce ministère que bien des prêtres. On peut penser à sainte Catherine de Sienne.

13. L’armure de Dieu

Un nombre croissant de chrétiens, surtout dans le Renouveau charismatique se rendent compte qu’il est très utile de revêtir l’armure de Dieu. Cette pratique est fondée sur un passage de l’épître aux Ephésiens cité plus haut (ch. 6). Saint Paul invite les chrétiens à « revêtir l’armure de Dieu » (verset 13). Puis il passe en revue les diverses pièces de l’armure : la ceinture de la vérité, la cuirasse de la justice, les sandales pour proclamer l’Évangile de la paix, le bouclier de la foi, le casque du salut et l’épée de l’Esprit. Je revêts personnellement l’armure de Dieu tous les matins et tous les soirs, et occasionnellement devant des situations qui peuvent être particulièrement difficiles. Mais il est important de ne pas le faire trop souvent. Ce serait une façon de trop nous concentrer sur les dangers de l’ennemi, et de ne pas faire assez confiance à Jésus.

Il n’y a pas qu’une seule formule pour revêtir l’armure de Dieu. À dire vrai, je pense qu’il faudrait adapter les prières aux besoins de chacun. Certains apprécient bien la formule qui va suivre. On peut y introduire des éléments comme la colère, le refus de pardonner, la luxure, la jalousie, si ce sont des difficultés concrètes. La coutume est d’accompagner de gestes les prières que l’on dit. On peut par exemple placer les mains sur la tête quand on coiffe le casque du salut.

Revêtir l’armure de Dieu (Ep 6, 11-17)

1. Je me coiffe du CASQUE DU SALUT pour me protéger de toute pensée et parole qui ne sont pas de toi, pour que j’entende et sente les choses comme tu le veux.

2. Je revêts la CUIRASSE DE LA JUSTICE pour me garder de toute pensée erronée, de toute peur et anxiété, de toute maladie ou mal physique.

3. Je mets la CEINTURE DE LA VÉRITÉ afin d’être vrai à tous les niveaux de mon être.

4. J’enfile les SANDALES DE L’ÉVANGILE de la paix afin de pouvoir être le messager de la BONNE NOUVELLE.

5. Je saisis de la main droite le BOUCLIER DE LA FOI, pour éteindre les traits enflammés de l’ennemi.

6. Je saisis de la main gauche L’ÉPÉE DE L’ESPRIT pour attaquer les places fortes de l’ennemi.

14. Le signe de la croix

Les catholiques sont par tradition habitués à faire le signe de la Croix, particulièrement en cas de danger. Lorsque nous faisons un signe de Croix, nous évoquons à la fois la Trinité Bienheureuse et la croix de jésus. Nous demandons instamment à jésus de nous protéger par la puissance de sa Croix.

Ajoutons encore que les exorcistes font souvent le signe de Croix sur les personnes quand ils cherchent à les délivrer de mauvais esprits. Et avec ce dernier, on bénit les personnes et les objets.

15. L’eau bénite, le crucifix, les images pieuses, les médailles

Les sacramentaux tiennent une place dans notre combat spirituel. Je pense qu’il est dommage qu’on utilise moins l’eau bénite, qui traditionnellement servait pour protéger des forces démoniaques. Il est bon, c’est certain, d’avoir des crucifix en évidence à la maison et personnellement j’aime en avoir toujours un sur moi. Une fois encore, il y a là un lien avec le combat spirituel dans notre tradition. Pendant un exorcisme solennel, l’exorciste se sert du crucifix.

Les icônes, images et statues de saints – particulièrement de la Vierge Marie – peuvent nous inspirer dans notre vie chrétienne et nous aider dans le combat. Quand j’étais malade, récemment, une image de la divine miséricorde de jésus et une icône de la Vierge m’ont beaucoup aidé. Les saintes images et les crucifix peuvent nous aider à nous concentrer sur les choses de Dieu quand l’ennemi nous attaque.

On a encore les médailles bénites, les scapulaires et la pratique des cierges allumés. La bénédiction de la médaille de saint Benoît comprend cette prière :

« Dieu tout-puissant, dispensateur de tout bien, nous te supplions instamment de répandre ta bénédiction sur ces médailles afin que tous ceux qui les porteront et s’appliqueront aux bonnes œuvres méritent d’obtenir la santé de l’âme et du corps, la grâce de la sanctification, et qu’ils puissent avec le secours de ta miséricorde, échapper à toutes les embûches et toutes les tromperies du démon, et se présenter un jour, saints et sans tâche, devant ta Face. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Amen ! »

Avertissements : À la fin de ce chapitre, deux avertissements sont nécessaires. D’abord, c’est Jésus lui-même qui nous protège des attaques du démon et du malheur, et non une relique, un crucifix, une image, une médaille, un scapulaire, une prière spéciale. Il peut choisir d’agir par un ange, d’exaucer la prière de sa mère ou des saints, de passer par l’intermédiaire de sacramentaux, mais c’est sa personne même qui sauve et protège. En mettant notre confiance dans des choses pieuses plutôt que dans la personne de l’unique Saint, il peut y avoir un risque de superstition et aussi de magie.

Voici le second avertissement : chez certains catholiques, la multiplicité des dévotions privées, prières spéciales, neuvaines, images pieuses, scapulaires médailles et autres choses, est trop envahissante et risque d’étouffer l’essentiel : l’Eucharistie et la vie spirituelle toute simple. Il nous faut nous rappeler que ce n’est ni la quantité d’objets pieux de notre environnement, ni les dévotions privées interminables qui nous protègent. Nous avons besoin de discernement dans l’usage de tout cela. Mais je pense qu’il y a actuellement beaucoup plus de catholiques qui risquent de négliger ces choses plutôt que d’en abuser.

Pour terminer ce chapitre, je me permets d’inviter le lecteur à prendre un moment de prière silencieuse.

Demandez à l’Esprit Saint de vous montrer quelle est la volonté de Dieu sur vous à propos de ce qui a été dit dans ce chapitre. Peut-être faites-vous déjà tout ce que Dieu attend de vous. C’est bien. Mais il peut y avoir certains points que le Seigneur veut que vous reteniez. Certaines suggestions de ce chapitre sont peut-être pour vous. Viens Esprit Saint !

Ch. 5 du livre « Jésus est le plus fort », les voies du combat spirituel, P. Benedict Héron, Ed. Téqui, 2 000. ch 5 : « Face aux attaques du démon ».

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Prières pour le combat spirituel

Exemple de prière de protection à vivre le matin dans le cas d’un combat spirituel important à soutenir dans la journée.

Me voici devant toi Seigneur, pauvre et pécheur.

Fais de moi un instrument de ton amour.

Viens prendre toute la place en moi pour aimer mes frères tout au long de ce jour,

en particulier les personnes avec qui je vis des affrontements ou de fortes tensions.

Dans ton précieux Sang, lave-moi de tout péché.

Dans ton précieux Sang, protège ma personne, tous ceux que j’aime, et aussi mes biens,

de toute attaque de l’Ennemi.

Je te demande tous les dons de l’Esprit dont j’ai besoin

pour éviter de tomber dans le péché ou dans les pièges de l’Ennemi,

et pour témoigner de ton Évangile tout au long de ce jour.

Je te demande la grâce de l’humilité.

Je demande aussi la protection des saints anges, de mon saint patron,

et spécialement de la Vierge Marie.

« Je vous salue Marie. »

Si l’on est affecté par une obsession ou fixation intérieure :

Seigneur, libère mon esprit de toute obsession.

Au nom de Jésus-Christ, et avec son autorité, avec l’épée de l’Esprit Saint,

je coupe tous les liens psychiques néfastes qui ne sont pas de toi

entre X et moi-même. Amen.

Prière de libération dite par soi-même

En ton nom, Seigneur Jésus, par la puissance de l’Esprit Saint, et pour la gloire du Père,

libère-moi de toute peur, de toute crainte, angoisse ou anxiété.

Jésus mon Sauveur, libère-moi par-dessus tout de toute haine, orgueil et agressivité,

de toute rancune et désir de vengeance.

Délivre-moi aussi de tout sentiment de culpabilité, d’insécurité et d’infériorité.

Je reconnais humblement que tu es mon unique libérateur.

Jésus, Miséricorde du Père, j’ai confiance en toi. Amen.