Idriss Aberkane, présenté comme professeur à l’Ecole centrale et chercheur à l’Université de Standford et au CNRS est passionnant à écouter !
Présent au Zermatt Summit, dont le co-fondateur est Nicolas Buttet, cependant d’après l’Express... :
Idriss Aberkane a un CV dopé
Vérifications faites auprès de Paris-Saclay et Centrale Supélec, Idriss Aberkane est certes enseignant vacataire à Supélec. Mais il n’y effectue « aucune activité de recherche »: il enseigne ponctuellement devant des étudiants de master, mais ne peut se prétendre enseignant-chercheur, un titre officiel qu’il n’a pas.
Même réponse, faite à L’Express, au Centre de recherche en gestion de l’École polytechnique, le laboratoire où il a présenté sa dernière thèse: « Ayant fini sa thèse en début d’année, Idriss Aberkane reste chercheur associé au laboratoire pendant 1 an, mais il n’est ni enseignant-chercheur CNRS, ni Polytechnique (les deux tutelles du laboratoire, ndlr ».
L’université de Stanford n’a pas répondu à nos sollicitations, mais il n’existe aucune trace d’Idriss Aberkane dans son annuaire.
Enfin, comme le souligne dans un billet de blog Romain Ligneul, neuroscientifique à l’Université de Nimègue (Pays-Bas), « Idriss Aberkane ne figure ni sur les listes d’anciens élèves (du master Cognmaster, ndlr), ni même dans l’annuaire des anciens élèves de l’ENS », formation de « neurosciences » qu’Aberkane cite dans son CV.
Aberkane « collabore avec des laboratoires »
Contacté par L’Express, Idriss Aberkane confirme qu’il n’est « actuellement ni chercheur au CNRS, ni enseignant-chercheur à Polytechnique ». Quant au cours qu’il assure à Centrale Supélec, il se justifie en assurant qu’il « est innovant en soi car il a été le lieu d’une recherche sur une nouvelle méthode pédagogique avec prototypage, mise au point et mise sur le marché d’un jeu d’éducation ».
Idriss Aberkane explique enfin qu’il se présente comme « affilié au CNRS et à Stanford » parce qu’il « collabore avec des laboratoires de ces institutions. »
Idriss Aberkane jongle avec les titres et les institutions où il a fait un passage. Comme l’écrit Dimitri Chuard, doctorant à l’Université Paris Diderot, « l’art d’Idriss Aberkane est un art subtil. Loin de la fraude manifeste, il se contente de déformer en douceur la réalité. Oui, il a étudié à l’École normale. Mais il n’est pas normalien. Oui, il donne des cours à Centrale. Mais il n’est pas enseignant-chercheur. »
La situation n’a pas l’air de choquer le service presse du CNRS, qui, bien que confirmant à L’Express qu’Idriss Aberkane n’y est pas chercheur, ne trouve rien à redire au fait qu’il soit présenté dans les médias comme « affilié » au Centre – en tout cas pas publiquement.
Même s’ilfaut tenir compte de cette mise au point, l’interview d’Idriss Berkane, réalisée par Louis Daufresne est passionnante à écouter pour qui ne connaît rien au biomimétisme.