L’emprise en contexte religieux

9 décembre 2019, conférence du Dr Chartier-Siben à la Corref lors de la journée de formation sur les abus

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Extrait sur l’accompagnement spirituel :

Voici quelques jalons déontologiques qui m’ont été demandés afin de les transmettre à titre d’information à des magistrats lors d’un procès. Pour certains je vais enfoncer des portes ouvertes mais je vous en supplie dites-le dans vos formations :

»> L’accompagnement spirituel tout comme l’accompagnement psychologique repose sur des règles que nul accompagnateur ne peut ignorer.
La responsabilité du respect de ces règles repose exclusivement sur celui qui accepte d’accompagner.
Il s’agit en particulier d’une juste distance établie entre l’accompagnateur et l’accompagné : distance physique qui bien sûr exige qu’il n’existe aucun contact physique entre les deux personnes, distance psychologique et spirituelle qui préserve la liberté de l’accompagné.
L’accompagnement spirituel n’est pas un partage d’amitié mais une guidance inspirée dont le but est que la personne avance librement dans son chemin de foi et d’union à Dieu.

À partir de la date du premier accompagnement les règles sus citées entrent en vigueur et l’accompagné est en droit et a le devoir de donner toute sa confiance à son accompagnateur. Il revient à celui qui accompagne et à lui exclusivement de veiller sur l’accompagné avec respect et bienveillance.

Ainsi dès qu’il s’agit d’une relation d’accompagnement on ne peut plus parler, quels que soient les faits, de relations entre adultes librement consenties.

»> Tout accompagnateur psychologue ou spirituel connaît les risques de transfert, attachement, projection… qui peuvent se produire pendant une thérapie ou un accompagnement. C’est à lui de les gérer dans le respect de la personne accompagnée. S’il ne s’en sent pas capable ou se sent débordé il est indispensable qu’il se retire immédiatement.

»> Un autre point important est le secret professionnel lié à l’accompagnement spirituel d’une personne majeure, qui n’est pas une proposition mais une obligation ; et je précise, pour m’être rendu compte que la majorité des religieux que j’accompagne en ignorait le sens : le secret touche exclusivement l’accompagnateur et concerne les confidences qui lui sont faites. L’accompagné n’est nullement concerné par ce secret et peut répéter comme il le souhaite et à qui il le souhaite le contenu des accompagnements.

Voici ce qui concerne les règles communes non contestables.