La révolution numérique

J’emprunte l’analyse ci-dessous à Mimimelie, qui commente sa lecture du livre sur le site Babelio. J’ai lu le livre et conseille fortement de le lire pour prendre conscience de ce qui se passe (même si la thèse de la conspiration entre les Gafa et les services secrets américains a déplu au journal Le Monde). Vous ne regarderez plus jamais votre iPhone de la même manière…

La révolution numérique est lancée et fonce sur ses rails à grande vitesse, et rien ne l’arrêtera avant d’avoir laissé l’homme nu, dépossédé de ses données personnelles, de sa vie privée, de sa liberté, voire de son cerveau, et tout cela en douceur, sans bruit, sans violence, sans personne pour lui barrer la route.

Mais qui pilote le train qui nous mène vers une telle catastrophe ? Il s’agit, selon les auteurs, du conglomérat qui a nom Big Data, à savoir ces géants du Net, Google, facebook, apple, Microsoft… ces vilains ils siphonnent tout, tout ce qu’on publie sur la toile, tout ce qu’on dit dans nos smartphone, ce qu’on écrit dans nos mails, via les objets connectés, tout, absolument toutes nos données les intéressent, notre santé, notre consommation, nos goûts, notre vie privée, nos lectures, nos manies, nos opinions bien sûr, tout, même notre vie sexuelle. Leur but, faire ni plus ni moins de nous des produits.

Il ne faut pas dire bien sûr que la civilisation numérique est totalement négative, au contraire, elle présente de gros espoirs, notamment en matière de santé, mais comme le soulignent les auteurs, menée comme elle l’est, elle pose tout de même de fâcheux problèmes. D’abord il y a celui de la fusion entre les gens d’Internet et le monde de la surveillance car on se souvient qu’Internet était au départ une innovation militaire, il n’a donc pas échappé aux services de renseignements américains (NSA et CIA) qu’en récupérant toutes les informations à la base, ils allaient créer le plus grand réseau de renseignements mondial et toc, on se met d’accord avec les gens du Big Data qui nous vendent une partie de leur récolte. Et ces derniers de monter en puissance et de s’enrichir… ok, mais quand nous disent-ils, le président chinois en vient à dire que le patron de Google est plus important que le président des Etats Unis, ça donne un peu à réfléchir et une idée inquiétante de jusqu’où cela peut nous mener… un bon petit reformatage de la société ?

Et puis, pris dans la frénésie connectique, beaucoup rétorquent qu’après tout « si on n’a rien à se reprocher », peut-être, mais quid de notre liberté et la place de l’individu dans une société du tout numérique, à l’horizon de 50 ans dans quelle société vivront nos enfants et nos petits enfants ? Quelle sera la part de vie privée, d’intimité qu’ils pourront conserver ?
Je ne vais pas vous dévoiler toutes les questions passionnantes que soulève ce livre qu’il est à mon avis essentiel de lire, ne serait-ce que pour savoir dans quel monde nous vivons et quel monde nous pend au nez si nous n’y prenons pas garde. Mais hélas nos politiques ne s’en rendent pas compte ou sont trop vassalisés déjà, quant aux et usagers encore moins, car encore une fois tout ceci se déroule de manière extrêmement insidieuse.
« Ce n’est qu’une fois que nous aurons obtenu leur attention que nous pourrons espérer conquérir leur coeur et leur esprit » (Eric Schmidt, président exécutif du Conseil d’administration de Google, juin 2011).