Le Père Pierre Vignon, prêtre de Valence dans la Drôme depuis 40 ans, a bien connu Marthe Robin et le Père Georges Finet, fondateur des Foyers de Charité. Avant son diplôme en droit canonique qui lui a valu d’être juge au tribunal ecclésiastique de Lyon, il s’est spécialisé en théologie spirituelle et mystique à l’Université Grégorienne de Rome.
Son livre, « Marthe en vérité, une vraie mystique d’après nature », est un livre très personnel, celui d’un témoin qui a bien connu les protagonistes et beaucoup des personnes citées ; en ce sens, il a une valeur irremplaçable. Il fallait qu’il fût écrit. S’appuyant sur l’importante documentation qu’il a rassemblée et sur sa formation en théologie mystique, il répond aux théories de ceux qui nient la réalité de l’expérience spirituelle de Marthe.

C’est un livre de combat et d’actualité. Sans polémique, il répond au livre récent de Conrad de Meester, « La fraude mystique de Marthe Robin » (2020) ; ainsi qu’à celui de Bernard Peyrous, « Vie de Marthe Robin », 2006, qui a popularisé l’image d’une Marthe rampante sur ses avants bras. Ce livre un est heureux événement, indispensable, et j’espère qu’il aura le retentissement qu’il mérite.
Si toutes les questions posées par la vie et la personne de Marthe Robin n’ont pas encore de solution définitive et laissent la place aux travaux sérieux de futurs chercheurs, on en sait assez pour affirmer qu’elle est une authentique mystique catholique.
Ce qui m’a frappé à la lecture de ce livre, qui fourmille de détails et de citations inédites, c’est qu’il met en marche le lecteur vers sa propre conversion et la recherche de sa propre sainteté, car le visage de Marthe présenté par Pierre Vignon est profondément attractif. On n’en ressort pas indemne.
Ce livre met aussi en lumière l’effrayante ignorance de l’Église elle-même en matière de mystique, et le travail qui reste à accomplir en ce sens. Il permet de comprendre que la marche vers la béatification sera longue, à cause de cet état de fait lui-même. Beaucoup doit encore être travaillé pour approfondir ce que l’on sait de Marthe. Ce livre ouvre le chemin…
Lorsque j’avais rencontré Marthe (sans doute vers 1978) pour lui poser la question des Foyers de charité paroissiaux, elle m’avait répondu : « Soyez patient, très patient ». Nous ne sommes sans doute qu’aux balbutiements de cette Œuvre, qui déploiera tous ses fruits dans les décades et les siècles à venir sur de nouvelles bases assainies. Nous n’y sommes pas encore.
Pierre Vignon, dans son épilogue, écrit : « Elle est plus grande que les conceptions dans lesquelles on désire l’enfermer. Marthe est un être libre qui est passé sur cette terre comme un don, un appel, une promesse. Elle est hors de notre portée maintenant. Et c’est heureux. Elle est à Dieu, à Lui seul, pour qui elle vivait avec tant d’intensité. Comme Jean le Baptiste, elle n’est qu’un signe de Celui qui vient. ».
La personnalité et l’histoire de Marthe Robin sont suffisamment exceptionnelles pour autoriser des interprétations diverses. Avec le progrès des connaissances, de vrais experts pourront un jour mieux expliciter certains points de son existence. Jamais, cependant, quelqu’un ne pourra écrire son histoire en prétendant qu’elle était fraudeuse ou autre. Cela va contre les faits et contre les témoignages. La vie de Marthe est extrêmement documentée et on ne peut pas raconter n’importe quoi à son sujet. Pierre Vignon nous le redit par la publication de ce livre passionnant.
Table des matières
Préambule . Sur le seuil de la maison
De la porte fermée à la porte de la ferme — oser soulever le voile de Marthe — Les Cévennes, le Vercors et le Mont-Blanc — L’horloge et le fourneau — Les deux portes.
Première partie. La première porte
Accueillir Marthe telle qu’elle était — Un examen long et approfondi — « Je ne suis qu’un signe, un rappel pour les chrétiens » — Atteindre la certitude morale — L’intime conviction et la déontologie — Les erreurs qui se fondent sur des expertises — Les sables mouvants de la graphologie — « Omar m’a tuer ! » — Un peu de graphologie éloigne de Marthe, davantage y ramène — L’importance d’un diagnostic médical — Deux cas célèbres d’encéphalites léthargiques — La thèse de la Marthe rampante — L’état de la santé de Marthe avant le 2 février 1929 — L’impotence des bras et des mains et la profonde déficience visuelle — Les effets « mnésie » — Où est le problème avec Marthe Robin?
Deuxième partie. La seconde porte
Les racontars — « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe »
(Ap 3,20) — Du fauteuil au divan — Le capucin, le curé et la baronne — La propagandiste, la « peinturlure » et le Foyer de Charité — Le prêtre « qu’il me ferait connaître à son heure » — « Ce n’est pas moi qui souffre…
c’est Jésus qui me consume en lui ! » — La présence de Marie, Médiatrice et Mère de l’Église — « Il » — « Un des agents de passage de l’Église vers un monde nouveau » — « Les Foyers de Charité ne sont pas
encore commencés » — La chambre où se vit le Mystère — « Je t’aurai jusqu’au bout. »
Troisième partie. « Est-ce la chambre de notre Dieu ? »
La vie de Marthe s’explique-t-elle sans Dieu ? — Le Mystérieux, le Mystérique et la Mystique — Hymne à la joie — Elle est libre, Marthe
En façon de postface, refermons doucement la porte.
Annexes
Droit de réponse des neveux et nièces du P. Finet — Communiqué de la famille Robin — Communiqué de la Congrégation pour les Causes des Saints le 8 octobre 2020 — Marthe Robin, Marie des Vallées et la Pentecôte d’Amour — L’expérience mystique chrétienne décrite
par Henri Bergson (1859-1941) — À propos des tentatives d’instrumentalisation de Marthe Robin — Quelques précisions au sujet de la paternité et de la maternité spirituelles.
Et pour suivre le webinaire proposé par les éditions Artège avec Pierre Vignon (1h30) :
https://sosdiscernement.org/marthe-robin-en-verite-webinaire-avec-p-vignon/