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Jeudi 15 avril 2021 marque le triste anniversaire de l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Si l’intervention des pompiers a permis de sauver l’édifice, pendant quelques minutes, le monde entier s’est ému de voir disparaître ce symbole de l’identité française. Pourquoi est-ce que cette cathédrale touche autant en France comme à l’étranger ? Comment se profile l’avenir du bâtiment pour les années à venir ?
Notre-Dame de Paris, tout un symbole
Dans « le Grand Témoin », Agnès Poirier, journaliste et auteure de Notre-Dame, l’âme d’une nation (Flammarion), a dû réagir à chaud à l’incendie de la cathédrale pour plusieurs médias étrangers. Elle s’est interrogée sur cette question que les journalistes de Sydney comme d’Angleterre lui posaient systématiquement: « expliquez-nous pourquoi nous, étrangers, habitant loin de Paris et de la France, nous sentons nous aussi touché par l’événement ? » C’est à partir de cette question qu’Agnès Poirier décide d’écrire. D’abord, elle revient sur l’incendie en lui-même minute par minute, interrogeant les différents acteurs présents sur les lieux, avant de se plonger dans l’histoire : « C’est sans doute dans l’histoire de Notre-Dame et donc dans l’histoire de France, que l’on peut comprendre cet attachement viscéral que nous avons à ce monument » se dit-elle.
Au micro de Louis Daufresne, l’écrivaine explique d’abord l’importance du monument au niveau national : « ce qui m’a frappé dans l’étude de l’histoire du monument et de notre rapport à lui, c’est que c’est le lieu de notre réconciliation nationale. Le lieu où l’on fête nos gloires mais aussi les événements les plus tragiques. » Agnès Poirier revient ainsi sur 10 dates clés dans l’histoire de la cathédrale dans son livre. Du côté international, la cathédrale de Notre-Dame de Paris est omniprésente que ça soit à travers les séries télévisions et dessins animés comme le Bossu de Notre-Dame (Disney) ou encore dans les jeux vidéos, « c’est une présence amicale qui est là depuis toujours » conclut la journaliste.
Phase de sécurisation bientôt finie, reconstruction prévue après l’été
Depuis deux ans, la cathédrale est fermée temporairement pour cause de travaux. Mgr Eric Aumonier, évêque émérite de Versailles, représentant du diocèse de Paris pour le chantier de Notre-Dame, était l’invité du « Choix de la rédaction » jeudi 15 avril 2021, et nous informe de l’avancement du chantier : « Je découvre l’ampleur du chantier, l’attente des uns et des autres et la générosité des donateurs qui ont à cœur que la cathédrale reprenne sa vie. » Selon lui, pas d’inquiétudes, il pense que les délais seront tenus et que la cathédrale sera bien accessible d’ici 2024 comme promis par le président de la République, Emmanuel Macron. L’évêque justifie sa position par un travail main dans la main entre les différents intervenants sur le chantier, et déclare : « Il y a des conversations très régulières entre l’établissement public et le diocèse. Les choses sont réfléchies ensemble, dans une grande fluidité. »

En ce jour anniversaire, Mgr Eric Aumonier revient sur les moments marquants qu’il a vécu au sein de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il se souvient des pèlerinages étudiants, des prières pour la vie mais aussi de l’accueil des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Finalement, pendant des mois les politiques ont débattus de la reconstruction à l’identique ou non du monument, alors que l’essentiel n’est pas là comme le rappelle l’évêque : « ce qui a toujours compté dans la construction de la cathédrale c’est l’expression de la foi, et non pas la manifestation de quelque mode que ça soit. » Encore environ trois années à attendre, mais Mgr Eric Aumonier le promet, dès à présent, « on voit ce que donnera la cathédrale lorsque l’ensemble des chapelles et de la nef seront restaurés, ce sera d’une clarté qui étonnera ! »
Mgr Patrick Chauvet, recteur de N-D de Paris