Un au-revoir paroissial

Ouvre-toi ! Une injonction invitation qui résonne pour moi ce matin comme une invitation a l’action de grâces pour ces onze années passées en communion avec vous dans cette paroisse… Il y a plusieurs choses qui m’apparaissent clairement :

  1. La montée en puissance de la responsabilité des baptisés laïcs
  2. La présence des femmes au cœur de ce dispositif collaboratif.
  3. J’ai été frappé au long de ces onze années par le contact que nous pouvons avoir avec de jeunes familles sur ce territoire géographique.
  4. Notre dernier Synode diocésain a insisté sur la constitution de petites fraternités locales ; il me semble que notre paroisse forme à elle seule une fraternité locale.
  5. De ce point de vue, mon ministère de curé de paroisse a sûrement manqué de liberté pour s’exercer par une vraie présence fraternelle.
  6. Vous aurez à cœur d’entourer mon successeur le père Vincent Rabergeau, et Gaël Catalano qui fait ses premiers pas dans le ministère presbytéral.
  7. Je termine par mon dada habituel : prions, priez. Avoir notre point de gravité dans le Seigneur Jésus…

Le texte de l’homélie par écrit

Le texte de remerciement des paroissiens

Prêtre en zone Nord

Allocution du pape François sur l’Evangile du dimanche

Chers frères et sœurs, bonjour!

L’évangile de la liturgie d’aujourd’hui montre Jésus qui guérit un sourd-muet. Dans ce récit, la manière dont le Seigneur accomplit ce signe prodigieux est frappante. Et il le fait ainsi : il prend le sourd-muet à part, met ses doigts dans ses oreilles et touche sa langue avec de la salive, puis regarde vers le ciel, soupire et dit : « Ephata », c’est-à-dire « Ouvre-toi ! (cf. Mc 7, 33-34). Dans d’autres guérisons, pour des infirmités tout aussi graves, comme la paralysie ou la lèpre, Jésus fait peu de gestes. Pourquoi fait-il tout cela maintenant, alors qu’on lui demande seulement de mettre la main sur le malade (cf. v. 32) ? Pourquoi fait-il ces gestes ? Peut-être parce que la condition de cette personne a une valeur symbolique particulière. Être sourd-muet est une maladie, mais c’est aussi un symbole. Et ce symbole a quelque chose à dire à nous tous. De quoi s’agit-il? Il s’agit de surdité. Cet homme ne pouvait pas parler parce qu’il ne pouvait pas entendre. En effet, pour guérir la cause de son malaise, Jésus place d’abord ses doigts dans ses oreilles, puis dans sa bouche, mais d’abord dans ses oreilles.

Nous avons tous des oreilles, mais souvent nous sommes incapables d’écouter. Pourquoi? Frères et sœurs, il y a en effet une surdité intérieure, qu’aujourd’hui nous pouvons demander à Jésus de toucher et de guérir. Et cette surdité intérieure est pire que la surdité physique, car c’est la surdité du cœur. Pris par la hâte, par mille choses à dire et à faire, nous ne trouvons pas le temps de nous arrêter et d’écouter ceux qui nous parlent. Nous risquons de devenir imperméables à tout et de ne pas laisser de place à ceux qui ont besoin d’écoute : je pense aux enfants, aux jeunes, aux personnes âgées, beaucoup qui n’ont pas tant besoin de paroles et de sermons, mais d’écoute.

Demandons-nous : comment est mon écoute ? Je me laisse toucher par la vie des gens, est-ce que je sais consacrer du temps à ceux qui m’entourent pour les écouter ? C’est pour nous tous, mais d’une manière particulière pour les prêtres, pour les prêtres. Le prêtre doit écouter les gens, ne pas se précipiter, écouter…, et voir comment il peut aider, mais après avoir entendu.

Et nous tous : écouter d’abord, puis répondre. Pensons à la vie de famille : combien de fois parlons-nous sans d’abord écouter, en répétant nos refrains qui sont toujours les mêmes ! Incapables d’écouter, on dit toujours les mêmes choses, ou on n’attend pas que l’autre ait fini de parler, de s’exprimer, et on l’interrompt. La renaissance d’un dialogue passe souvent non pas des mots, mais par du silence, de ne pas interrompre, de recommencer avec patience à écouter l’autre, à écouter ses efforts, ce qu’il porte en lui. La guérison du cœur commence par l’écoute. Écouter. Et cela guérit le cœur. « Mais père, il y a des gens ennuyeux qui disent toujours les mêmes choses… ». Écoute-les. Et puis, quand ils ont fini de parler, dites votre mot, mais écoutez tout.

Et il en est de même avec le Seigneur. Nous ferions bien de l’inonder de demandes, mais nous ferions mieux de l’écouter d’abord. Jésus le demande. Dans l’Évangile, lorsqu’on lui demande quel est le premier commandement, il répond : « Écoute, Israël. Puis il ajoute le premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur […] et ton prochain comme toi-même » (Mc 12, 28-31). Mais tout d’abord : « Ecoute, Israël ». Écoute, toi. Nous souvenons-nous d’écouter le Seigneur ? Nous sommes chrétiens mais peut-être, parmi les milliers de paroles que nous entendons chaque jour, ne trouvons-nous pas quelques secondes pour faire résonner en nous quelques paroles de l’Evangile.

Jésus est la Parole : si nous ne nous arrêtons pas pour l’écouter, il va plus loin. Si nous ne nous arrêtons pas pour écouter Jésus, il va plus loin. Saint Augustin disait : « J’ai peur du Seigneur quand il passe ». Et sa peur c’était de le laisser passer sans l’écouter. Mais si nous consacrons du temps à l’Évangile, nous découvrirons un secret pour notre santé spirituelle.

Voici le remède : chaque jour un peu de silence et d’écoute, quelques mots inutiles en moins et un peu plus de Parole de Dieu. Toujours avec l’Evangile en poche, ce qui aide beaucoup. Nous entendons s’adresser à nous aujourd’hui, comme au jour du Baptême, cette parole de Jésus : « Ephata, ouvre-toi » ! Ouvre tes oreilles. Jésus, je désire m’ouvrir à ta Parole; Jésus, ouvre-moi à ton écoute ; Jésus, guéris mon cœur de la fermeture, guéris mon cœur de la hâte, guéris mon cœur de l’impatience.

Que la Vierge Marie, ouverte à l’écoute de la Parole qui s’est faite chair en elle, nous aide chaque jour à écouter son Fils dans l’Évangile et nos frères et sœurs avec un cœur docile, un cœur patient et un cœur attentif .