La solitude de Job, c’est celle à laquelle est confrontée l’auteure, mère de famille, quand elle se rend compte que son mari est devenu alcoolique et que, malgré les rémissions et le soutien des uns ou des autres, les rechutes sont nombreuses, mettant en péril son couple et sa famille.
Tout avait pourtant bien commencé : un couple heureux, des enfants, des amis, une bonne situation, des projets et des engagements communs dans le tissu associatif. Mais c’était sans compter sur cet alcool venu subrepticement s’installer sur fond d’une dépression mal soignée, puis que soient diagnostiqués des troubles bipolaires et que survienne une issue hélas fatale.
L’auteure ne témoigne pas de son désarroi, elle le crie. Une seule priorité, protéger sa famille : ses filles, bien sûr, mais aussi son mari dont elle est certaine qu’il va bien finir par guérir. Mais elle court, elle court après les évènements, entraînée par les dérives de son mari.
Déni, violence, peur, espoir, déception, culpabilité, tout y passe, jusqu’à une redoutable remise en cause de soi lorsqu’elle évoque la « codépendance alcoolique », c’est-à-dire comment, malgré elle, elle s’est laissée entraîner dans cette situation.
Un livre fort, par lequel l’auteure donne la parole aux victimes collatérales de l’alcool : les proches et les aidants.

L’auteure m’écrit :
« En publiant ce témoignage de vie j’ai deux objectifs : 1. rejoindre les proches d’un malade de l’alcool et tirer de toutes ces années terribles des pistes de réflexions pouvant être utiles aux « aidants ». 2. mon but est aussi de ‘libérer la parole’ (expression à la mode qui finit par m’agacer mais je n’en trouve pas d’autre) : je suis impressionnée de la chape de silence et de honte où les familles confrontées à ce fléau risquent de s’enfermer. Que nous en parlions sans tabou ne peut être que bénéfique.
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