Combats pour la sainteté

Le désir de vivre les commandements

Le psaume 118 exprime ce désir de vivre de la Loi de Dieu :

Toi, tu promulgues des préceptes / à observer entièrement.
Puissent mes voies s’affermir / à observer tes commandements !

Enseigne-moi, Seigneur, le chemin de tes ordres ; / à les garder, j’aurai ma récompense.
Montre-moi comment garder ta loi, / que je l’observe de tout cœur.

Pas d’abolition, mais un accomplissement

Voici la réponse de Jésus : « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. » Jésus va dévoiler le sens profond de la Loi, des commandements. Nous n’en avions compris que l’extérieur, la lettre. Il nous ouvre à l’esprit intérieur qui l’anime. De ce fait, il vient la purifier des accommodations, de la négligence et du confort introduits par les hommes. Il n’y a qu’une seule Révélation : Ancien et Nouveau Testament font corps.

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La justice pour entrer dans le Royaume

Beaucoup pensent que le programme de vie donné par Jésus est trop sublime et radical, bref impossible à vivre. Mais Jésus souligne que son enseignement sur la Loi dévoile les exigences transformeront l’humanité pour qu’elle soit sainte. Son enseignement est l’expression de l’exigence de Dieu pour entrer dans le Royaume de Dieu : la sainteté !

Jésus commence par les fruits

La lumière de la sainteté brille de trois éclats de justice : la miséricorde envers le frère, la pureté personnelle et conjugale, la construction de la paix… La réalisation de ces béatitudes exige plusieurs combats dont Jésus va parler ; et au final, elles produisent la persécution de la part du « monde ».

– D’abord, la béatitude de la miséricorde, illustrée par le combat pour le pardon envers le frère et l’adversaire (5, 21-26).

– Puis la béatitude des cœurs purs, illustrée par deux combats : pour la chasteté dans la vie personnelle (5, 27-30) et pour la fidélité conjugale (5, 31-32).

– Enfin, la béatitude des artisans de paix, illustrée par trois combats : pour la vérité du langage (5, 33-37), pour l’amour envers le malfaisant (5, 38-42), et pour l’amour envers l’ennemi (5, 43-48) (le texte est étendu sur deux dimanches).

Le combat pour le pardon

« Tu ne commettras pas de meurtre… moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. » Jésus nous propose de regarder en profondeur l’interdit du meurtre comme un combat pour le pardon dans les relations avec les autres. Le respect de la vie commence là. La violence qui aboutit au meurtre est aussi celle qui cède à la colère, à l’insulte, au mépris… Jésus nous renvoie donc à notre propre cœur, de sorte à constater qu’y sont déjà présents les germes du meurtre. On remarquera ici l’emploi par 4 fois du mot « frère »… Celui envers qui j’exerce la violence est d’abord pour Dieu un fils, et donc pour moi un frère… « Heureux les miséricordieux ».

Le combat pour la chasteté et la fidélité

« Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu ne commettras pas d’adultère ». Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. » Jésus nous propose de regarder en profondeur l’interdit de l’adultère comme un combat pour la chasteté dans la relation homme-femme, et pour la fidélité dans le mariage. Jésus part de la constatation de l’adultère, et nous fait passer de sa naissance (l’adultère dans le cœur) à son aboutissement (le divorce). Jésus ne peut être plus clair ! La porte ouverte au divorce entraîne la croissance géométrique de l’adultère ; nous connaissons cela dans nos sociétés permissives. « Heureux les cœurs purs ».

Le combat pour la vérité du langage

« Moi, je vous dis : … quand vous dites « oui », que ce soit un « oui », quand vous dites « non », que ce soit un « non ». Tout ce qui est en plus vient du Mauvais. » Jésus, celui qui dit : « Je suis la vérité » (Jn 14,6), nous propose de regarder en profondeur l’interdit du parjure comme un combat pour la vérité du langage. Plus de mensonges, gros ou petits. Les paroles de la bouche doivent énoncer la vérité qui est dans le cœur. La seule garantie de notre langage est notre refus du mensonge par amour de la vérité. Langage, creuset où se construit la confiance, lieu d’engagement par la parole donnée… « Heureux les artisans de paix ».

Un choix à faire

« Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle. Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : étends la main vers ce que tu préfères. La vie et la mort sont proposées aux hommes. » Il ne nous est demandé rien d’impossible, cela nous est dit littéralement. Faire la volonté de Dieu n’est rien d’autre que « rester fidèle »… faire effort pour correspondre à son offre avec reconnaissance. « Ma mère et mes frères, dit Jésus, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique » (Luc 8, 21).