Hommage à Benoît XVI

Pourquoi j’aime Benoît XVI

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Il fut élu sur le Siège de Pierre, alors qu’il ne le voulait pas. Il fut appelé à Rome par Jean Paul II, alors qu’il ne le souhaitait pas. Il a donné trois fois sa démission au Pape, qui ne la désirait pas.
Je pense que le premier miracle que Jean Paul II a réalisé depuis le ciel fut la nomination de Joseph Ratzinger comme successeur de Pierre.
D’un côté, il traînait une réputation de « Panzer », de grand conservateur, de réactionnaire, ce qui faisait le malheur des uns. De l’autre, il était tiré discrètement par la manche ou courtisé afin de correspondre à un portrait virtuel, qui provoquait le bonheur des autres. La fausse image d’un Prince de l’Eglise traditionaliste semble désormais se briser.

Nos frères intégristes ont bénéficié de son pardon et de sa miséricorde lors de la levée des excommunications. Tel le Bon Pasteur, il a recherché les brebis égarées. En retour, il reçoit des critiques sévères pour la béatification de Jean Paul II et la prochaine réunion de prière pour la Paix à Assise. Certains voient en ses deux actes un tournant dans son pontificat, alors que sa personne est simplement entièrement dédiée à collaborer à la vérité. Face à toute cette agitation, le chahut de la contradiction, il est serein, calme, épanoui et souriant. Je suis sûr que c’est pourtant un Pape qui souffre. Enfin, il n’attaque personne, ce qui est le trait des grands.

On dit qu’il ne sait pas communiquer, alors qu’il le fait autrement que Jean Paul II et que ses textes clairs, précis, harmonieux et poétiques, de tous les genres, simples et parfois plus difficiles, sont très lus sur Internet. Ces trois volumes de Jésus de Nazareth sonneront comme un vrai testament qui restera dans l’histoire. Il veut une Eglise moins soucieuse de ses problèmes, centrée sur Dieu, le Christ. On lui rétorque que ce n’est pas le Magistère. Or, il ne fait qu’expliciter sans peur la foi de toute l’Eglise, qui est comme enfouie sous les cendres des péchés de ses membres, qui tendent à se mordre et se dévorer les uns les autres. Il est conscient que le loup est dans la bergerie.

Joseph Ratzinger est un homme qui sait rendre la foi belle et harmonieuse, attirante et paisible. Aussi j’en suis convaincu, cet allemand d’origine, élégant, humble, fin et cultivé, qui n’aime pourtant pas le sport, a de plus en plus les traits de Pierre qui court au tombeau le dimanche du matin de Pâques dans le jardin de la Résurrection. Ce n’est peut-être pas spectaculaire, mais très régulier, constant et fidèle et a surtout le mérite de durer. C’est un Pape qui tient la distance, un marathonien à la foi claire, pure et limpide, profondément amoureux de la vérité.