La fin du monde est-elle pour décembre ???

Le « programme » en cinq points de repère bibliques

Bien des gens vivent dans l’ignorance de ce que Dieu nous révèle de la « fin du monde ». Pourtant, en dépit de cette totale méconnaissance, ils croient « savoir » comment les choses vont se dérouler : ainsi à l’approche du 21 décembre 2012 se multiplient publications, articles de presse, émissions de télévision… où s’invitent autour de la table débats scientifiques sous couvert de sérieux, et déclarations loufoques de prétendus prophètes : chacun se croyant en mesure de rédiger le programme détaillé des réjouissances à venir !

Or, Jésus nous a laissé un certain nombre de points de repères. Si nous les recevons comme Parole de Dieu sur l’avenir de notre monde, nous évitons à la fois l’ignorance et la confusion. Essayons de lister cinq points de repère dans ce que disent Jésus et les apôtres

 

SUR LA VENUE DE JÉSUS

Venue ou retour ? Les scénarios de science-fiction nous trompent en parlant de « retour ». Jésus, lui, nous parle de sa « venue ». Une venue qui s’opère de deux manières différentes :

– de façon progressive, au moyen d’événements dans lesquels il révèle sa présence cachée. C’est ainsi que Jésus dit qu’il vient en ce qui croit en lui (Jean 14, 18-23)

– de façon soudaine par son avènement glorieux et visible qui marquera la fin de ce monde pécheur.

Par ailleurs, la résurrection de Jésus marque le début du monde à venir : pourquoi chercher à dater un avenir sans date puisque nous vivons déjà la fin des temps dans ce monde qui pourtant continue d’exister… jusqu’au moment où Jésus y mettra fin ! Et cette fin viendra lors de la manifestation visible de son triomphe. En effet, depuis la résurrection de Jésus, le monde est entré dans la dernière période ; nous vivons la fin des temps. Lorsque l’homme aura rapporté son fruit d’histoire, et que la genèse du corps du Christ sera accomplie dans le monde, c’est alors qu’aura lieu l’avènement visible de Jésus ressuscité (annoncé par Jésus : Mt 24 ; par des anges : Ac 1, 11 ; prêché par Pierre : Ac 3, 21).

 

SUR LE MOMENT DE L’AVÈNEMENT GLORIEUX DE JÉSUS

Jésus affirme que sa venue finale dans la gloire sera soudaine et visible de tous : « Comme l’éclair jaillissant d’un point du ciel à l’autre… Ce jour-là fondra sur vous comme un filet ; il s’abattra sur tous ceux qui habitent la surface de la terre » (Lc 17, 24 ; 21, 34). Donc, rien à voir avec un événement circonscrit à un endroit géographique précis…

Mais cet événement mondial ne nous prendra pas par surprise. Jésus nous prévient qu’il sera précédé par un certain nombre de signes précurseurs (lire Mt 24, 1-31) :

– un désordre mondial important : guerre, famines, tremblements de terre…

– une grande confusion religieuse : la venue de faux christs, de faux prophètes (Saint Paul parle même de la venue d’un contre Christ, 2 Th 2, 1-12).

– la persécution généralisée des chrétiens, engendrant apostasies et trahisons.

– un temps de grande évangélisation accomplie qui aura atteint toutes les nations.

On pourrait résumer ces signes avant-coureurs en disant que la venue glorieuse de Jésus sera précédée d’une grande détresse au niveau de la planète.

En même temps, Jésus prend soin de nous avertir que nous ne savons rien de sa date : « Quant à la date de ce jour, et à l’heure, personne ne les connaît, ni les anges dans des cieux, ni le Fils, personne, que le Père seul » (Mt 24, 36). Jésus nous invite simplement à rester dans la vigilance (lire Mt 24, 32 – 25, 1). « Tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme viendra… Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure… »

Cette venue glorieuse de Jésus marquera la fin de ce monde pécheur. Jésus manifestera sa victoire sur le péché et la mort par l’avènement d’un monde nouveau, qui se traduira à la fois par la résurrection de tous les morts, et par le jugement des Nations.

 

SUR LA RÉSURRECTION DES MORTS

Jésus partagera sa résurrection avec tout homme. L’avènement d’un monde nouveau sera d’abord transfiguration de tous les hommes. Le Christ bannira du monde la corruptibilité et la mort, manifestant ainsi sa victoire sur le péché acquise à la croix. Jésus a dit un jour à ses compatriotes juifs qui niaient la résurrection des morts : « Vous méconnaissez les Écritures et la puissance de Dieu… À la résurrection… on est comme des anges dans le ciel » (Mt 22, 30).

Cette résurrection des morts ne sera donc pas un simple retour à la vie terrestre, car il nous faudrait bien un jour ou l’autre re-mourir comme Lazare… (cf. Jn 11) ! Mais une vie nouvelle avec un corps glorifié échappant pour toujours à la souffrance et la mort ; un corps glorieux semblable à celui de Jésus. Saint Paul écrit : « Le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis » (1 Co 15, 20).

C’est la volonté de Dieu que nous ressuscitions. Et osons ajouter, c’est aussi la volonté de tout homme de ressusciter un jour ! On trouve l’expression de ce désir éternel dans toutes les religions et les mythologies, et même plus prosaïquement dans ces héros de BD, de roman ou de cinéma qui ne meurent jamais, échappent à la mort ou en reviennent on ne sait comment… tel ce nouveau James Bond à qui les critiques de cinéma de l’Osservatore Romano ont consacré une fine analyse, car le personnage mythique s’est revêtu cette fois d’une étoffe à la fois humaine et spirituelle, faisant même profession de foi en la résurrection ! Quant à Jésus, il affirme : « La volonté de celui qui m’a envoyé et que je ne perde rien de ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. Oui, c’est la volonté de mon Père que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et que je le ressuscite au dernier jour » (Jn 6, 39-40).

 

SUR LE RENOUVELLEMENT DE LA CRÉATION

Saint Paul confie : « La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu… Avec l’espérance d’être elle aussi libérée de la servitude et de la corruption… Nous le savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement » (lire Rm 8, 18-25).

Responsables industriels et politiques ont introduit dans notre quotidien la notion de « développement durable ». Depuis notre poubelle de cuisine jusqu’à la déchetterie municipale, nos déchets ont la grande chance d’être suivis en vue de leur re-conversion. Chance que le Seigneur voudrait en priorité offrir à tout homme : au plan spirituel, il serait temps de prendre la pleine mesure de la terrible pollution du péché et de l’urgente re-conversion de nos vies ! En même temps que tous les hommes, c’est donc l’univers entier qui sera délivré de la mort, de la corruption et de la pollution. Jésus avait dit : « Le ciel et la terre passeront ». Ce monde-ci disparaîtra, au profit d’un monde nouveau, car la puissance de la résurrection de Jésus donnera toute sa mesure par l’avènement d’un monde de Vie et de Lumière.

Saint Jean écrit dans l’Apocalypse (21, 1-5) : « Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle car le premier ciel et la première terre ont disparu… Je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu… J’entendis alors une voix clamer, du trône : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux : de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé. » Alors, Celui qui siège sur le trône déclara : « Voici, je fais l’univers nouveau. » Ces paroles sont certaines et vraies. »

 

SUR LA JUSTICE, ENFIN !

Jésus l’affirme : « L’heure vient où tous ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l’appel de ma voix ; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation » (Jn 5, 28-29).

En même temps qu’il fera disparaître à tout jamais le péché, Jésus établira la justice. Il faut lire dans l’Évangile de Mathieu (25, 34-46) cette grande fresque du jugement de toutes les nations qui seront réunies devant Jésus (voir aussi Ap 20,11-15).

En une rétrospective fulgurante, globale, et pourtant très précise pour chaque individu et chaque âge du monde, l’humanité découvrira et avouera l’aberration que fut pour elle son histoire de pécheurs. Il se fera alors un impitoyable partage entre ce qui fut du Christ et ce qui fut sans lui, ou même contre lui. Cette division déchirante, qui passera en nous et entre nous, aura pour critère l’amour que nous aurons porté à Jésus ressuscité présent dans les pauvres et les petits (affamés, prisonniers, malades, étrangers…).

L’amour de Dieu pour le monde confondra l’humanité entière. Myriades d’hommes, nous formerons ainsi pour la première fois une communauté entièrement nouvelle de repentir et de pardon réciproque. Nous entrerons dans une conscience et une communion interhumaine nouvelle, où la vision des trahisons commises sera indissociable des pardons obtenus.

« Puis ce sera la fin, lorsque le Christ remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute Principauté, Domination et Puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait placé tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi détruit, c’est la Mort ; car il a tout mis sous ses pieds… Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous. » (1 Co 15, 24-28).

Ce sera le Règne glorieux de Dieu et le bonheur éternel de l’humanité.

Ainsi nous faut-il en finir avec des images faussées d’un monde nouveau qui n’aura pas de fin.

D. Auzenet nov. 2012