Lettre ouverte d’un journaliste à Benoît XVI

D’un journaliste (anonyme) à Benoît XVI   sur le blog benoît-et-moi
http://brunomastroianni.blogspot.it

À 20h00 aujourd’hui, 28 Février 2013, en concomitance avec la fin du pontificat de Benoît XVI, j’ai reçu ce message anonyme signé simplement «un journaliste».
Le voici:

Cher Benoît XVI
Tu as commencé ton pontificat comme un «humble travailleur dans la vigne du Seigneur» et tu le finis comme un «simple pèlerin qui commence la dernière étape de son pèlerinage sur la terre», nous donnant une (dernière?) très grande leçon.

Nous t’avons appelé berger allemandPanzerkardinal, pape théologien, timide, isolé, nous avons dit: «il n’est pas comme son prédécesseur».
Nous t’avons accusé, nous avons commenté chacun de tes choix comme si nous savions mieux que toi ce qu’il convenait de faire.
Nous nous sommes trompés très souvent.

Beaucoup parmi nous ont essayé de te raconter comme tu le méritais, mais ce n’était pas facile dans ce climat de concurrence et de crise du système. Nous avons été souvent arrogants, superficiels, incrédules. Nous ne t’avons pas lu à fond, nous avons balancé des titres. Nous avons cherché des effets dans tes chef-d’oeuvre de catéchèse, quelque chose à «faire mousser» dans les journaux. Nous t’avons donné du « froid », « faible », « maladif ». Nous nous sommes plantés un grand nombre de fois.

Et toi, comment nous as-tu payé en retour?
Comme seul un père peut le faire avec des enfants adolescents (ce que nous sommes, surtout nous, journalistes) qui sait se taire, pardonner, excuser, passer à autre chose, patient.

A présent, ce n’est plus à nous de nous occuper de toi. A présent, c’est au tour de l’histoire. On va commencer à faire la lumière sur l’immense Pape que tu as été. On va à nouveau te lire sans l’urgence de l’effet d’agence, sans la pression de trouver des nouvelles. Nous commencerons à réaliser que nous étions en face d’un des papes les plus grand des derniers siècles.

Et la chose sera publique, elle se répandra, elle sera imparable, écrasante. Elle traversera l’Église, le monde, l’humanité toute entière. Beaucoup redécouvriront le sens du Concile Vatican II, l’amour pour le catéchismse, la fidélité à l’Evangile, au Pontife Romain. La relation avec Jésus, la Vérité, le dialogue avec Dieu, la dévotion à la Vierge. Toutes ces choses que nous pensions perdues en route, et qui sont, maintenant et dans l’avenir, la vraie vie de l’Église. Nous aurons de nouveau un grand désir d’aller nous confesser. Nous aurons de nouveau envie d’être amoureux de Dieu, tous, plus que jamais. Nous aurons à nouveau envie de nous convertir.

Et si, à ce point, quelqu’un, peut-être avec l’assurance d’un expert, dit encore: «Benoît XVI n’a pas réussi à faire la réforme de l’Eglise», il aura raté la plus grande nouvelle de l’histoire. Parce que la réforme est déjà en place depuis longtemps, il ne s’agit plus que d’apprendre à en discerner les fruits à l’avenir. Serons-nous des journalistes assez intelligents?

Merci, Benoît XVI, qui, au lieu de rester à notre traîne – toujours un peu esclaves de l’actualité – as déployé tes efforts avant tout pour le bien de l’humanité et de l’Église.

Un journaliste