La preuve par neuf

On savait nos Évêques peu enclins à s’approcher des victimes de l’institution ecclésiale. Mais là, on atteint des sommets…

Nos Épiscopes vivent sans doute, comme les politiques, sur une autre planète ?

Se sont-ils jamais frottés de près aux victimes ? Peut-être pour mieux en dissimuler l’existence ?

Les prédateurs et les fautifs prennent une petite tape sur les doigts, mais sont protégés.

Les nombreuses victimes (de pédophiles prêtres, ou de dérives sectaires de communautés ecclésiales) sont à peine écoutées, peu considérées, et surtout pas aidées. Et bien sûr, elles font l’objet d’abondantes « prières »…

Un Cardinal, qui ne veut pas reconnaître qu’il a menti publiquement pour dissimuler ses erreurs, rémunère une équipe de crise de haut niveau pour sa défense. Un Évêque responsable de la cellule de crise de la CEF sur la pédophilie, s’il vous plaît, finasse sur les nuances à utiliser pour la qualifier, et doit apprendre d’urgence l’art du rétropédalage. D’autres Évêques ou Supérieurs religieux couvrent et protègent des religieux et/ou communautés hautement manipulateurs, toxiques, et fautifs.

La crise qui secoue l’Église de France actuellement est la preuve par neuf d’une incompétence épiscopale. Par manque de formation ? Par peur ? Par faiblesse ? Par carriérisme ? Il faut bien se poser la question.

Il est impossible cependant d’accepter les attitudes hautaines et les manques de compassion qui sont un déni apporté aux souffrances des victimes.

On aimerait vraiment plus d’humilité envers les victimes. Pas seulement des demandes de pardon à la cantonnade… On aimerait entendre le Cal Barbarin ou Mgr Lalanne, ou encore d’autres Évêques ou Supérieurs religieux compromis dans la « couverture » d’actes délictueux commis dans les dérives sectaires, dire qu’ils se sont gravement trompés; qu’ils ont cherché d’abord la protection de l’institution; qu’ils ont dissimulé et protégé des prédateurs; ou que leurs paroles inappropriées ont de quoi faire hurler les victimes…

On aimerait vraiment plus de compassion envers elles. On aimerait voir plus d’Évêques nous dire comment ils aident concrètement des personnes victimes à soigner et surmonter les conséquences de ces lourds impacts destructeurs; quels moyens sont mis en oeuvres; quels budgets sont prévus… Car quand on est complice du mal commis, il faut le réparer. Pas seulement passer la Porte Sainte à Lourdes pour obtenir l’indulgence plénière, groupés derrière le Cardinal Barbarin qui préside la procession …

Où est l’Évangile dans tout cela ? N’est-on pas en droit de penser que, dans cette affaire, nos Évêques donnent plutôt un témoignage anti-évangélique fort ? De quelle Église sont-ils donc les ambassadeurs ? Jusques à quand vont-ils se dédouaner d’une action essentielle s’ils veulent être crédibles : s’investir concrètement dans la reconstruction de la vie des victimes. De toutes les victimes, pas seulement celles de la pédophilie.

Vaste chantier. Des actes. Pas des paroles.

Dominique Auzenet, prêtre diocésain

J’ai quelques nausées, c’est grave Docteur ?