Le Dieu de miséricorde

Écouter l’homélie du dimanche 11 septembre 2016 à la paroisse Saint Aubin (72), 24° dimanche dans l’année C.

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et soeurs, bonjour!

La liturgie d’aujourd’hui nous propose le chapitre 15 de l’évangile de Luc, considéré comme le chapitre de la miséricorde, qui recueille trois paraboles par lesquelles Jésus répond aux murmures des scribes et des pharisiens.

Ils critiquent son comportement et ils disent : « Celui-là accueille les pécheurs et il mange avec eux » (v. 2). Par ces trois récits, Jésus veut faire comprendre que Dieu le Père est le premier à avoir une attitude accueillante et miséricordieuse envers les pécheurs. C’est l’attitude de Dieu.

Dans la première parabole, Dieu est présenté comme un berger qui laisse ses quatre-vingt-dix-neuf brebis pour aller à la recherche de celle qui est perdue.

Dans la deuxième, il est comparé à une femme qui a perdu une pièce de monnaie et qui la cherche jusqu’à ce qu’elle la trouve.

Dans la troisième parabole, Dieu est imaginé comme un père qui accueille son fils qui s’était éloigné ; la figure du père révèle le coeur de Dieu, du Dieu miséricordieux, manifesté en Jésus.

Un élément commun à ces paraboles est exprimé par les verbes qui signifient « se réjouir ensemble, faire la fête ». On ne parle pas de deuil. On se réjouit, on fait la fête.

Le berger appelle ses amis et ses voisins et il leur dit: « Réjouissez-vous avec moi, parce que j’ai trouvé ma brebis, celle qui était perdue ». La femme appelle ses amies et ses voisines en disant : « Réjouissez-vous avec moi parce que j’ai trouvé la pièce de monnaie que j’avais perdue » (v. 9); le père dit à son autre fils: « Il faut faire la fête et se réjouir car ton frère qui était mort est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé » (v. 32).

Dans les deux premières paraboles, l’accent est mis sur la joie si irrépressible qu’elle doit être partagée avec « amis et voisins ». Dans la troisième parabole, l’accent est mis sur la fête qui part du cœur du père miséricordieux et s’étend à toute la maison. Cette fête de Dieu pour ceux qui reviennent à lui repentis est tout à fait en harmonie avec l’Année jubilaire que nous sommes en train de vivre, comme le dit le mot « jubilé » lui-même !

Par ces trois paraboles, Jésus nous présente le vrai visage de Dieu : un Père aux bras ouvert, qui traite les pécheurs avec tendresse et compassion. La parabole qui émeut le plus – qui émeut tout le monde -, parce qu’elle manifeste l’amour infini de Dieu, c’est celle du père qui serre contre lui et qui embrasse son fils retrouvé.

Et ce qui frappe le plus ce n’est pas tant la triste histoire d’un jeune qui se précipite dans la dégradation, mais ses paroles décisives : « Je me lèverai et j’irai chez mon père » (v. 18). Le chemin du retour vers la maison est le chemin de l’espérance et de la vie nouvelle. Dieu attend toujours que nous nous remettions en voyage, il nous attend avec patience, il nous voit alors que nous sommes encore loin, il court à notre rencontre, il nous embrasse, il nous donne des baisers, il nous pardonne. Dieu est comme cela ! Nous Père est comme cela !

Et son pardon efface le passé et nous régénère dans l’amour. Il oublie le passé : voilà la faiblesse de Dieu. Quand il nous embrasse et qu’il nous pardonne, il perd la mémoire, il n’a pas de mémoire ! Il oublie le passé. Lorsque nous, pécheurs, nous nous convertissons et nous nous laissons retrouver par Dieu, ce ne sont pas des reproches et des duretés qui nous attendent, parce que Dieu sauve, accueille de nouveau chez lui avec joie et il fait la fête.

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus lui-même parle ainsi : « Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion » (Lc 15,7).

Alors je vous pose la question : avez-vous déjà pensé qu’à chaque fois que nous venons au confessionnal, il y a de la joie dans le ciel ? Avez-vous pensé à cela ? Que c’est beau !

Cela nous donne une grande espérance, parce qu’il n’y a pas de péché dans lequel nous soyons tombés dont, par la grâce de Dieu, nous ne puissions nous relever. Il n’y a personne d’irrécupérable, personne n’est irrécupérable !

Parce que Dieu ne cesse jamais de vouloir notre bien, même quand nous péchons.

Et que la Vierge Marie, Refuge des pécheurs, fasse jaillir de nos cœurs la confiance qui s’est allumée dans le cœur du fils prodigue : « Je me lèverai, et j’irai vers mon père et je lui dirai : Père, j’ai péché » (v. 18).

C’est sur cette voie que nous pouvons donner de la joie à Dieu, et que sa joie peut devenir sa fête et la nôtre.

Angelus Domini…

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin