Courage, fuyons !

Déplorable image, qui restera celle de l’émission Cash Investigation : évêques ou supérieurs religieux se refusant à une parole vraie et claire, et fuyant les caméras comme des enfants qui se cachent parce qu’ils ont honte ou parce qu’ils ont peur… On croit rêver !

Quelle immaturité ! Terrible attitude qui s’enclenche automatiquement depuis si longtemps, et aujourd’hui encore ? Protéger la réputation de l’Église…

Désastreux ! Déni total de compassion envers les victimes !

Ce n’est pas nouveau. Ici on a affaire au volet qui concerne la pédophilie.

Mais il y a l’autre volet, celui des dérives sectaires. Il a peut-être été moins médiatisé. Mais nos évêques y sont tout aussi courageux et tout aussi francs…

L’ensemble donne le vertige sur la classe épiscopale, son sens de la liberté, son souci de la vérité.

Les investigateurs ont porté l’estocade sur la responsabilité des évêques et supérieurs ; puissent ceux-ci avoir le courage d’en parler entre eux, et de s’entraider à trouver des solutions d’assainissement dans leur propre milieu.

La Cardinal Barbarin, par son attitude carriériste, tient l’Église de France en otage, et plombe une évolution positive. Qu’il ait donc le courage de démissionner, et nous respirerons mieux.

Démission offerte comme un acte fort de considération envers les victimes pour leur dire : oui, la responsabilité de l’Église était engagée. Et dans le cas du P. Preynat, celle de quatre cardinaux successifs : il faut savoir quelquefois assumer avec panache les erreurs de ses prédécesseurs.

Mais, dans l’exercice des responsabilités, y a-t-il encore du panache et un vrai sens de l’honneur ?

J’ai trouvé cette émission d’un grand professionnalisme. Les méthodes employées (caméra cachée) ne m’ont pas choqué, elles sont de bonne guerre dans ce type d’enquête quand on veut confondre les coupables et démonter un système. L’ère médiatique réalise, ici pour tirer un bien du mal, la parole de Jésus : « Rien n’est voilé qui ne sera révélé, rien de caché qui ne sera connu. » (Luc 12, 2).

Le seul reproche à adresser, à mon avis, est d’avoir volontairement manipulé le temps, par anachronisme. Le changement des mentalités et des habitudes est un processus long. On ne peut donc « jauger » ni juger les responsabilités d’hier à l’aune des critères d’aujourd’hui, et d’autant moins si les périodes de temps sont très courtes.

Merci à Cash Investigation d’aider l’Église de France à faire son ménage : il est clair qu’elle n’y parvient pas par elle-même. Et hommage soit rendu à l’action du Cardinal Ratzinger devenu Benoît XVI : elle a initié de façon décisive la purification en cours.

Maintenant, on attendrait des actes : le retour du Cardinal Pell en Australie (par bateau, bien sûr !), le remplacement du Cardinal Barbarin, que sais-je encore ? Il est des décisions qu’il faut savoir prendre.

P. Dominique Auzenet, simple prêtre diocésain, 22 mars 2017

Réaction de René Poujol 

Daphné Gastaldi félicitée par Michaël Rezendes, de la cellule Spotlight du Boston Globe

Le cas Grassi en Argentine

Père Stéphane Joulain : « Les évêques doivent rendre des comptes sur leur lutte contre la pédophilie »

Dans sa Chronique pour A la Source, le Père Christian Venard réagit à froid après l’émission Cash Investigation sur le silence dans l´Eglise face à la pédophilie.

Pédophilie : l’Eglise reste malade (H. Tincq)

Victim advocate: The abuse scandal has broken the heart of the Catholic Church in Australia