Jésus nous invite à marcher sur les eaux

Écouter l’homélie du dimanche 13 août 2017, 19° dimanche dans l’année A, à la paroisse Saint Aubin (72).

Voir aussi une analyse du texte dans la Petite École Biblique n° 32, Au coeur des tempêtes.

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et soeurs bonjour!

La page de l’Evangile d’aujourd’hui (Mt 14,22-33) décrit l’épisode où Jésus, après avoir prié toute la nuit sur une rive du lac de Galilée, se dirige vers la barque de ses disciples, en marchant sur les eaux.

La barque se trouve au milieu du lac, bloquée par un fort vent contraire. Lorsqu’ils voient Jésus venir en marchant sur les eaux, les disciples le prennent pur un fantôme et ils sont pris de peur. Mais il les rassure : « Courage, c’est moi, n’ayez pas peur ! » (v. 27). Pierre, avec son impétuosité, typique, lui dit : « Seigneur, si c’est toi, commande-moi de venir à toi sur les eaux !» Et Jésus l’appelle : « Viens ! »  (vv. 28-29). Pierre descend de la barque et il se met à marcher sur l’eau vers Jésus. Mais à cause du vent, il s’agite et il commence à couler. Alors il crie : « Seigneur, sauve-moi ! » Et Jésus lui tend la main et le saisit (vv. 30-31).

Ce récit de l’Evangile contient un riche symbolisme et il nous fait réfléchir à notre foi, en tant qu’individus et en tant que communauté ecclésiale, aussi la foi de nous tous qui sommes ici aujourd’hui sur la place. La communauté, cette communauté ecclésiale, a-t-elle la foi ? Comment est la foi de chacun de nous et la foi de notre communauté ?

La barque, c’est la vie de chacun de nous mais c’est aussi la vie de l’Eglise ; le vent contraire représente les difficultés et les épreuves. L’invocation de Pierre : « Seigneur, commande-moi de venir à toi! » et son cri : « Sauve-moi ! » ressemblent tellement à notre désir de sentir la proximité du Seigneur, mais aussi la peur et l’angoisse qui accompagnent les moments les plus durs de notre vie et de nos communautés, marquée par des fragilités interne et par des difficultés extérieures.

A Pierre, elle n’a pas suffi cette parole sûre de Jésus, qui était comme la corde tendue à laquelle s’agripper pour affronter les eaux hostiles et turbulentes. C’est ce qui peut nous arriver à nous aussi. Quand on ne s’agrippe pas à la Parole du Seigneur, mais que l’on consulte des horoscopes et des cartomanciennes, on commence à couler. Cela veut dire que la foi n’est pas très forte. L’Evangile d’aujourd’hui nous rappelle que la foi dans le Seigneur et dans sa parole ne nous ouvre pas un chemin où tout est facile et tranquille, elle ne nous soustrait pas aux tempêtes de la vie.

La foi nous donne la sécurité d’une Présence, n’oubliez pas cela.  La foi nous donne la sécurité d’une Présence, la présence de Jésus qui nous pousse à surmonter les tempêtes existentielles, la certitude d’une main qui nous saisit même quand il fait noir. La foi, en somme, n’est pas une échappatoire des problèmes de la vie, mais elle soutient sur le chemin et lui donne un sens.

Cet épisode est une image magnifique de la réalité de l’Eglise de tous les temps : une barque qui, tout au long de la traversée, doit affronter aussi des vents contraires et des tempêtes, qui menacent de la renverser. Ce qui la sauve, ce ne sont pas le courage et les qualités de ses hommes : la garantie contre le naufrage c’est la foi en Jésus et dans sa parole. Voilà la garantie.

Sur cette barque nous sommes en sécurité, en dépit de nos misères et de nos faiblesses, surtout quand nous nous mettons à genoux et que nous adorons le Seigneur, comme les disciples qui, à la fin, « se prosternèrent devant lui, en disant : ‘Vraiment, tu es le Fils de Dieu !’ » (v. 33). Que c’est beau de dire à Jésus: « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ». Disons-le ensemble! « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » Encore une fois! [Vraiment, tu es le Fils de Dieu !]

Que la Vierge Marie nous aide à durer bien fermes dans la foi pour résister aux tempêtes de la vie, à rester dans la barque de l’Eglise, en repoussant la tentation de monter sur des bateaux enchantés mais peu sûrs des idéologies, des modes et des slogans.