Nativité de Jean-Baptiste

Quelques paroles de Jean-Baptiste

Au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas.
Il nous fait comprendre que le mystère de Jésus dépasse ce que nous en percevons.
Il aiguise notre regard et attise notre désir.

Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.
Il désigne le Messie dans son mystère pascal.
Par sa mort, il nous enseigne qu’on ne peut révéler ce mystère sans y participer soi-même.

Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche.
L’approche et l’accueil de Jésus ne s’accomplissent en vérité que dans la conversion.
Il balise notre chemin spirituel.

Qui a l’épouse est l’Époux.
Il ne profite pas de sa mission pour construire sa vie propre.
Il est vraiment au service du cœur de cible de la Révélation : Dieu est Amour.

IL VOUS BAPTISERA DANS L’ESPRIT SAINT.
Il est bien conscient que le baptême d’eau est une démarche de conversion qui ouvre sur Dieu.
Il fait écho à sa propre expérience anténatale.
Il définit la mission propre de Jésus et nous aide à la proposer.

Il faut que lui grandisse et que je diminue.
Il s’efface devant Jésus qu’il a introduit.
Il nous enseigne à savoir nous retirer lorsque c’est le moment.

 Jn 1, 6-9 : Il y eut un homme envoyé de Dieu ; son nom était Jean. Il vint pour témoigner, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Celui-là n’était pas la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière. Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme. 

Quel beau sens de la mission contenu dans ces deux mots : le témoin de la lumière. Dans la mission du baptisé, il y a un petit côté Baptiste : nous devons porter la lumière du Christ, être illuminés de sa lumière divine, pour mener ceux qui nous entourent à la foi.

Écouter l’homélie du dimanche 24 juin 2018, solennité de la Nativité de Jean-Baptiste, à la paroisse saint Aubin (72).

Consulter la Petite École Biblique n° 4 : Jean-Baptiste, prophète de la foi.

Allocution du pape François

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, la liturgie nous invite à célébrer la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste. Sa naissance est l’événement qui éclaire la vie de ses parents, Elisabeth et Zacharie, et qui entraîne les parents et les voisins dans la joie et l’émerveillement. Ces parents âgés avaient rêvé et même préparé ce jour-là, mais maintenant ils ne s’y attendaient plus: ils se sentaient exclus, humiliés, déçus: ils n’avaient pas d’enfants. Confronté à l’annonce de la naissance d’un fils (Lc 1,13), Zacharie était resté incrédule, parce que les lois naturelles ne le permettaient pas: ils étaient vieux, âgés; par conséquent, le Seigneur le rendit muet pendant tout le temps de la gestation (cf. v. 20). C’est un signal. Mais Dieu ne dépend pas de nos logiques et de nos capacités humaines limitées. Il faut apprendre à faire confiance et à se taire devant mystère de Dieu et à contempler dans l’humilité et le silence son œuvre, qui se révèle dans l’histoire et qui dépasse si souvent notre imagination.

Et maintenant que l’événement a lieu, maintenant qu’Élisabeth et Zacharie font l’expérience que «rien n’est impossible à Dieu» (Lc 1, 37), leur joie est grande. La page d’Évangile d’aujourd’hui (Lc 1,57-66,80) annonce la naissance et se concentre ensuite sur le moment de l’imposition du nom de l’enfant. Elisabeth choisit un nom étranger à la tradition familiale et elle dit: « Il s’appellera Jean » (v. 60), don gratuit et désormais inattendu, parce que Jean signifie « Dieu a fait grâce ». Et cet enfant sera un héraut, un témoin de la grâce de Dieu pour les pauvres qui attendent son salut avec une foi humble. Zacharie confirme inopinément le choix de ce nom, en l’écrivant sur une tablette – parce qu’il était muet – et «aussitôt sa bouche s’ouvrit et sa langue se délia, et il parlait normalement, en bénissant Dieu» (v. 64).

Tout l’événement de la naissance de Jean-Baptiste est entouré d’un joyeux sentiment d’émerveillement, de surprise et de gratitude. Émerveillement, surprise, gratitude. Les gens sont saisis d’une sainte crainte de Dieu «et dans toute la région montagneuse de la Judée on parlait de toutes ces choses» (v. 65). Frères et sœurs, le peuple fidèle a l’intuition que quelque chose de grand est arrivé, même humble et caché, et il se demande: «Que sera donc cet enfant?» (V. 66). Le peuple fidèle de Dieu est capable de vivre la foi avec joie, avec un sentiment d’émerveillement, de surprise et de gratitude.

Regardons ces gens qui parlaient bien de cette chose merveilleuse, de ce miracle de la naissance de Jean, et ils le faisaient avec joie, ils étaient contents, avec un sentiment d’émerveillement, de surprise et de gratitude. Et en regardant cela, demandons-nous: comment est ma foi? Est-ce une foi joyeuse, ou est-ce toujours la même foi, une foi «plate»? Ai-je un sentiment d’émerveillement quand je vois les œuvres du Seigneur, quand j’entends parler de l’évangélisation ou de la vie d’un saint, ou quand je vois tant de bonnes personnes: est-ce que je perçois la grâce, intérieurement, ou est-ce que rien ne bouge dans mon cœur? Est-ce que je sais percevoir les consolations de l’Esprit ou est-ce que je suis fermé? Demandons-le nous chacun, dans un examen de conscience: comment est ma foi? Est-elle joyeuse? Est-elle ouverte aux surprises de Dieu? Parce que Dieu est le Dieu des surprises. Ai-je « goûté » dans l’âme ce sens de l’émerveillement que donne la présence de Dieu, ce sentiment de gratitude? Pensons à ces mots, qui sont l’âme de la foi: la joie, l’émerveillement, la surprise et la gratitude.

Que la Sainte Vierge nous aide à comprendre que dans chaque personne humaine il y a l’empreinte de Dieu, source de la vie. Qu’elle, qui est Mère de Dieu et notre Mère, nous rende de plus en plus conscients que dans la génération d’un enfant, les parents agissent en tant que collaborateurs de Dieu. Une mission vraiment sublime qui fait de chaque famille un sanctuaire de la vie et que chaque naissance d’un enfant éveille la joie, l’émerveillement, la gratitude.

Traduction de ZENIT, Anita Bourdin