L’appel à l’amour

Écouter l’homélie du dimanche 4 novembre 2018, 31° dans l’année B, à la paroisse Saint Aubin (72).

Où donc est l’essentiel dans tout ce fatras de préceptes représenté par les 613 commandements en vigueur ? C’est le sens de la question posée à Jésus. Sa réponse par le double commencent de l’amour permet une approche de Dieu centrée sur une relation personnelle par le coeur. Et de sortir d’une observance légaliste du permis et du défendu aboutissant une la relation commerciale donnant-donnant…

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et soeurs, bonjour!
Au centre de l’Évangile ce dimanche (cf. Mc 12, 28b-34), il y a le commandement de l’amour: l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Un scribe demande à Jésus: « Quel est le premier de tous les commandements? »(v. 28). Il répond en citant cette profession de foi par laquelle tout Israélite s’ouvre et ferme sa journée et commence par les mots: « Écoute, Israël! Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur « (Dt 6: 4). De cette manière, Israël garde sa foi dans la réalité fondamentale de l’ensemble son credo: il n’y a qu’un seul Seigneur et ce Seigneur est « nôtre » en ce sens qu’il est lié à nous par un pacte indissoluble, il nous a aimés, nous aime et nous aimera toujours. C’est de cette source, cet amour de Dieu, que le double commandement découle pour nous: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force. […] Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (vv. 30-31).

En choisissant ces deux Paroles adressés par Dieu à son peuple et en les associant, Jésus a une fois pour toutes enseigné que l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont indissociables, et plus encore, ils se soutiennent. Même s’ils sont placés l’un après l’autre, ce sont les deux faces d’une même médaille: vécus ensemble, ils sont la vraie force du croyant! Aimer Dieu, c’est vivre de lui et pour lui, pour ce qu’il est et pour ce qu’il fait. Et notre Dieu est don sans réserve, c’est pardon sans limites, est relation qui promeut et fait grandir. Par conséquent, aimer Dieu signifie investir chaque jour ses énergies pour être ses collaborateurs au service de notre prochain sans réserve, en cherchant à pardonner sans limites et à cultiver des relations de communion et de fraternité.

L’évangéliste Marc ne se donne pas la peine de préciser qui est le prochain, car le prochain c’est la personne que je rencontre sur le chemin, dans la journée. Il ne s’agit pas de présélectionner mon prochain: ce n’est pas chrétien. Je pense que mon prochain est celui que j’ai présélectionné?
Non, ce n’est pas chrétien, c’est païen; mais il s’agit d’avoir des yeux pour le voir et un cœur pour vouloir son bien. 
Si nous nous exerçons à voir avec le regard de Jésus, nous serons toujours à l’écoute et aux côtés de celui qui est dans le besoin. Les besoins du prochain exigent certes des réponses efficaces, mais auparavant ils exigent le partage. Par une image, on peut dire que celui qui a faim n’a pas seulement besoin d’une assiette de soupe, mais aussi d’un sourire, d’être écouté et même d’une prière, peut-être faite ensemble. L’Évangile d’aujourd’hui nous invite tous à nous projeter non seulement vers les urgences de nos frères plus pauvres, mais surtout à être attentifs à leur besoin de proximité fraternelle, de sens de la vie, de tendresse. Cela interpelle nos communautés chrétiennes: il s’agit d’éviter le risque d’être des communautés qui vivent de beaucoup initiatives mais de peu de relations; le risque de communautés « stations de service » mais de peu de compagnie, au sens plein et chrétien de ce terme.

Dieu, qui est amour, nous a créés par amour et pour que nous puissions aimer les autres en restant unis à lui. Ce serait une illusion de prétendre aimer les autres sans aimer Dieu; et ce serait tout aussi illusoire de prétendre aimer Dieu sans aimer notre prochain. Les deux dimensions de l’amour, pour Dieu et pour le prochain, dans leur unité, caractérisent le disciple du Christ. Que la Vierge Marie nous aide à accueillir et témoigner  de cet enseignement lumineux dans la vie quotidienne.

(c) Traduction de Zenit, Anita Bourdin