Il faut croire en l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique !

De bons amis, Jean et Lucette Alingrin, fondateurs de l’association SOS-Emmanuel Adoption (ils ont maintenant autour de 90 ans), font parvenir ce courrier.

Montjoie, novembre 2018

« Pauvrette » église de la terre, où le sel semble affadi et le levain sans force…

Mais IMMENSE Eglise du Ciel, Peuple de Saints depuis Abraham, tous dépouillés de ce qui n’est pas Amour.

Sur terre son histoire est faite d’ombres et de la lumière ; l’Esprit-Saint de Dieu veillant à ce que, en dépit des apparences, le Bien l’emporte sur le Mal.

Le Bien, quand elle demeure Servante et Pauvre ; le Mal, depuis qu’elle s’est gonflée à l’image de l’empire romain au milieu duquel elle a pris naissance, vivant d’apparat et de gloire, ayant perdu l’esprit de l’Evangile.

Les pasteurs suprêmes, jusqu’au siècle dernier, ne se rendant pas compte que ces fastes de cour constituaient, pour beaucoup, un contre témoignage.

Dans le clergé, certains, mal orientés, se croyant investis de pouvoirs et d’autorité, sont allés jusqu’à se permettre des comportements dont Jésus a dit qu’ils méritaient « une meule de moulin au cou », tout en faisant que sa Miséricorde les accompagne entre la rive du fleuve et le fond de l’eau.

Ces réflexions sont celles d’un vieux laïc, accompagné de son épouse, disciples aimants d’une Eglise, qui fut triomphaliste, en se voilant la face, jusqu’à Jean-Paul II, et, ce, malgré le Concile Vatican II ; puis imprégnée de Sagesse sous Benoît XVI, et devenant Servante et Pauvre avec François.

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L’histoire, dit-on, est en perpétuel recommencement !

Celle de l’Eglise catholique romaine n’y échappe pas.

En cette triste fin d’année 2018, à l’approche d’un hiver annoncé rigoureux, on va voir certains de ses membres siéger au banc des accusés.

Bien sûr, l’Esprit qui guérit va faire la lumière, mais à travers quelles souffrances !

Et nous, pauvres disciples, qui essayons de rester fidèles à l’Evangile, nous nous demandons si nous n’allons pas vers une forme de persécution.

On peut déjà y voir un signe dans ces manifestations de rues clamant la liberté totale et légale de se donner un enfant « sur mesure » par une médecine qui est là pour guérir, et qui accepte d’être, mais heureusement pas de la part de tous les disciples d’Hippocrate, les agents manipulateurs de la VIE qui font d’elle une « chose » dont on se rend maître, autant pour la supprimer (fœtus hors norme ou vieillard amoindri) que pour la manipuler et permettre la naissance d’un enfant « parfait » offert à tout ceux ou celles qui auront décidé de s’en procurer un.

Quel sera cet enfant, quelle vie connaîtra-t-il ?

Est-ce là le plan d’amour de Dieu sur Sa Création ? sur le couple humain, homme et femme, et son enfant, fruit de deux vies qui se sont données l’une à l’autre, pour l’éternité. Alors il faut un réveil des consciences, il faut le courage de vouloir et de faire en sorte qu’un sursaut du Peuple de Dieu fasse qu’un nouveau Printemps surgisse, comme il y en eut déjà à travers les siècles.

Ce « printemps » peut venir des laïcs qui, alors, sauveront l’Eglise. A commencer par ces jeunes refusant de se laisser engluer dans ce bourbier sans âme qu’est devenu le mode de vie de beaucoup dans notre « civilisation » occidentale.

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Bien sûr, aujourd’hui, se manifestant déjà, pour ceux qui veulent les voir, ces signes de renouveau, de vie sous-jacente en train d’éclore sous les doux rayons du soleil de l’Esprit qui travaille sans cesse.

Et nous devons croire possible, et attendre, un raz-de-marée d’Amour suscité par une prise de conscience, aussi subite qu’invincible, résultat d’un « ras-le-bol » engendré par un déballage de maux ayant atteint notre Eglise et dont il faudra bien qu’elle guérisse.

Pas sans larmes et souffrances, chez le Peuple de Dieu que nous sommes.

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L’image de l’héroïsme d’un couple (lui vient d’être béatifié, mais cet honneur ne peut être que partagé avec son épouse), dont l’histoire récente nous est révélée dans la lettre mensuelle (18 octobre 2018) éditée par l’Abbaye Saint-Joseph de Clairval, en Bourgogne.

Il s’agit du Bienheureux Joseph Mayr-Nusser et de son épouse Hildegarde.

Cette lettre est ci-jointe ; mais, pour illustrer ce qui est écrit ci-avant, voici quelques paragraphes :

Joseph, né en 1910, écrivait, à l’âge de 26 ans, alors responsable d’une association de la Jeunesse Catholique, à Bolzano (Italie du Nord, touchant l’Autriche, qui était passée sous le contrôle de l’Allemagne) :

Notre région est presque à 100 % catholique, si nous regardons les certificats de Baptême. Mais combien peuvent être vraiment considérés comme de bons catholiques ? Peut-être à peine 10 %. Le vieux libéralisme, qui s’est tellement infiltré depuis le siècle dernier, campe toujours sur de fortes positions. La vie économique, sociale et culturelle est profondément contaminée par ce libéralisme. Pour bien des catholiques, la pratique religieuse est devenue une chose dont on s’acquitte par formalisme en aspirant à s’en débarrasser dès que possible… Mais nous sommes chrétiens, et le chrétien doit finalement être toujours optimiste. Il se lève parmi nous une jeunesse qui est dégoûtée de cet esprit superficiel, matérialiste et hédoniste de la culture moderne. Cette jeunesse connaît le but ultime de la création : la gloire de Dieu ; elle rejette toute séparation entre deux visions du monde : celle de la vie privée où l’on serait chrétien, et celle de la vie publique où l’on serait athée. Elle s’efforce de glorifier Dieu non seulement en privé, mais également dans le travail de chaque jour et dans la vie sociale… C’est uniquement si nous rendons à Dieu l’honneur qui lui est dû, non seulement à l’église mais aussi dans notre travail et dans la vie publique, que la seconde partie du message de Noël se réalisera : « … Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ». Joseph exprime ainsi son adhésion à l’enseignement des encycliques. Joseph, enrôlé dans une Section Spéciale (S.S.) de l’armée allemande, a refusé de prêter serment de fidélité à Hitler : dans un train de prisonniers, il n’arrivera jamais à destination, mort de faim.

En 2005, un monument à sa mémoire érigé à Bolzano (redevenu italien). En procédant à la bénédiction, l’évêque de Bolzano-Bozen a déclaré :

« Aujourd’hui, nous vivons dans une société dite libre, et pourtant il y a une pression morale énorme, voire coercitive, à laquelle nos familles et surtout les jeunes peuvent difficilement échapper, en faveur de la liberté sexuelle, de l’infidélité conjugale, du divorce… Joseph MayrNusser peut nous donner un exemple de fidélité à la conscience mise au-dessus des tendances du moment, toujours mouvantes. Les idéaux pour lesquels Nusser est mort : la charité, la foi, la liberté, devraient être les idéaux d’éducation dont la cellule familiale a besoin ».

Le 18 mars 2017, à Bolzano, Joseph Mayr-Nusser a reçu les honneurs de la béatification sous la présidence du cardinal Angelo Amato. Le lendemain, le Pape François, à l’occasion de l’Angélus, place Saint-Pierre, à Rome, disait :

« En raison de sa grande envergure morale et spirituelle, le bienheureux, mort martyr parce qu’il refusa d’adhérer au nazisme par fidélité à l’Evangile, constitue un modèle pour les fidèles laïcs ». Pour Mgr Ivo Muser, l’actuel évêque de Bolzano, « Joseph Mayr-Nusser a beaucoup à dire à nous et à notre temps. Il n’est pas seulement celui qui a refusé le serment à Adolf Hitler : il est celui qui s’est nourri et a vécu de l’identité chrétienne. Je vois dans cette figure courageuse et inconfortable, qui nous confronte à un chapitre sombre et pénible de notre histoire, surtout un témoin crédible et cohérent de la fidélité à sa propre conscience ; une conscience qui s’aligne sur l’Evangile et sur l’enseignement de l’Eglise. Le bienheureux Joseph a agi dans la conviction biblique qu’il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Ac 5, 29). Et maintenant, nous pouvons et devons confesser avec conviction : Joseph Mayr-Nusser a été vaincu par un système méprisant et détruisant l’homme, mais, aux yeux de Dieu, il l’a vaincu ! ».

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Que cette lecture nous aide à nous resituer dans le plan d’amour que Dieu, notre Père, a sur chacun d’entre nous et à le mettre en pratique. Non par des actes héroïques, comme celui du Bienheureux Joseph, mais en vivant simplement, chaque jour, l’instant présent, en voulant que « Sa volonté soit faite ». Le plus humble travail, le plus petit acte d’amour gratuit de notre quotidien, de notre devoir d’état, fait avec oubli de soi et amour de Dieu et du prochain, vaut au cœur du Père tous les héroïsmes et participe à la Rédemption de l’Humanité toute entière.

L. J. A.

Site sur Joseph Nusser (en allemand)

La lettre de l’Abbaye Saint-Joseph de Clairval