Mets sur ta tête le diadème

Écouter l’homélie du dimanche 9 décembre 2018, 2° de l’Avent C, à la paroisse saint Aubin (72).

« Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel. » – Une prophétie de la résurrection ? – Nous attendons ta venue dans la gloire.

Paroles du pape avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dimanche dernier la liturgie nous invitait à vivre le temps de l’Avent et d’attente du Seigneur avec une attitude de veille. Aujourd’hui, deuxième dimanche de l’Avent, il nous est indiqué comment donner de la substance à cette attitude : en entreprenant un chemin de conversion. Comment rendre cette attente concrète. Comme guide pour ce chemin, l’Evangile nous présente la figure de Jean le Baptiste, qui « parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés » (Lc 3,3). Pour décrire la mission du Baptiste, l’évangéliste Luc recueille l’antique prophétie d’Isaïe, qui dit ainsi : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées » (vv. 4-5).

Pour préparer le chemin au Seigneur qui vient, il est nécessaire de tenir compte des exigences de la conversion à laquelle nous invite le Baptiste. Quelles sont les exigences de cette conversion ? Tout d’abord, nous sommes appelés à assainir les dépressions produites par la froideur et par l’indifférence, en nous ouvrant aux autres avec les sentiments de Jésus, c’est-à-dire avec cette cordialité et cette attention fraternelle qui se charge des besoins de son prochain. Assainir les dépressions produites par la froideur. On ne peut pas avoir une relation d’amour, de charité, de fraternité avec le prochain s’il y a des “trous”, on ne peut pas avancer sur un chemin avec trop de trous. Cela demande de changer son attitude. Et tout cela, il faut le faire avec une sollicitude spéciale pour les plus nécessiteux. Puis il faut réduire les nombreuses aspérités causées par l’orgueil et la suffisance. Ces personnes, peut-être sans le savoir, sont suffisantes, sont âpres, elles n’ont pas de relation de cordialité. Il faut dépasser cela en réalisant des gestes concrets de réconciliation avec nos frères, de demande de pardon pour nos fautes. Il n’est pas facile de se réconcilier. On pense toujours : “qui fait le premier pas ?” Le Seigneur nous aide en cela, si nous sommes de bonne volonté. La conversion, en effet, est complète si elle conduit à reconnaître humblement nos erreurs, nos infidélités et nos manquements.

Le croyant est celui qui, en se faisant proche de son frère, comme Jean le Baptiste, ouvre des chemins dans le désert, c’est-à-dire indique des perspectives d’espérance y compris dans ces contextes existentiels inaccessibles, marqués par l’échec et la défaite. Nous ne pouvons pas capituler face aux situations négatives de fermeture et de rejet ; nous ne devons pas nous laisser assujettir par la mentalité du monde, car le centre de notre vie est Jésus et sa parole de lumière, d’amour, de consolation. C’est Lui ! Le Baptiste invitait à la conversion les personnes de son temps, avec force, avec vigueur, avec sévérité. Cependant il savait écouter, il savait accomplir des gestes de tendresse, des gestes de pardon envers la multitude d’hommes et de femmes qui allaient à lui pour confesser leurs péchés et se faire baptiser du baptême de pénitence.

Le témoignage de Jean le Baptiste nous aide à poursuivre notre témoignage de vie. La pureté de son annonce, son courage pour proclamer la vérité, parvinrent à réveiller les attentes et les espérances du Messie qui étaient endormies depuis longtemps. Encore aujourd’hui, les disciples de Jésus sont appelés à être ses témoins humbles mais courageux, pour rallumer l’espérance, pour faire comprendre que, malgré tout, le royaume de Dieu continue à se construire jour après jour par la puissance de l’Esprit Saint. Pensons, chacun de nous : comment puis-je changer quelque chose de mon attitude, pour préparer le chemin du Seigneur ?

Que la Vierge Marie nous aide à préparer jour après jour le chemin du Seigneur, en commençant pour nous-mêmes ; et à répandre autour de nous, avec une patience tenace, des graines de paix, de justice et de fraternité.

Traduction de Zenit, Anne Kurian