Tentations !

La paroisse vit ce dimanche matin un partage d’Évangile. Je vous propose d’écouter l’homélie faite pour ce même premier dimanche de Carême C il y a six ans.

Paroles du pape avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour !

L’Evangile de ce premier dimanche de Carême (cf. Lc 4,1-13) raconte l’expérience des tentations de Jésus dans le désert. Après avoir jeûné quarante jours, Jésus est tenté trois fois par le diable. Celui-ci l’invite d’abord à transformer une pierre en pain (v. 3); puis d’en-haut il lui montre les royaumes de la terre et lui fait envisager de devenir un messie puissant et glorieux (vv. 5-6); enfin il le conduit au sommet du temple de Jérusalem et l’invite à se jeter en bas, pour manifester de façon spectaculaire sa puissance divine (vv. 9-11). Les trois tentations montrent trois routes que le monde propose toujours en promettant de grands succès, trois chemins pour nous piéger : l’avidité de posséder – avoir, avoir, avoir -, la gloire humaine, l’instrumentalisation de Dieu. Ce sont trois chemins qui nous perdront.

La première, le chemin de l’avidité de possession. La logique insidieuse du diable fait toujours comme cela. Il part du besoin naturel et légitime de vivre, de se réaliser, d’être heureux, pour nous pousser à croire que tout cela est possible sans Dieu, ou plutôt, contre Lui. Mais Jésus s’y oppose en disant : «Il est écrit : “L’homme ne vit pas seulement de pain.”» (v. 4). En rappelant le long chemin du peuple élu à travers le désert, Jésus affirme vouloir s’abandonner avec une pleine confiance à la providence du Père, qui prend toujours soin de ses enfants.

Deuxième tentation : le chemin de la gloire humaine. Le diable dit : « Si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela.» (v. 7). Frères et sœurs, l’on peut perdre toute dignité personnelle, si l’on se laisse corrompre par les idoles de l’argent, du succès et du pouvoir, afin de s’auto-affirmer. Et l’on goûte l’ivresse d’une joie vide qui s’évanouit bien vite. Et cela nous conduit à faire “les paons”, la vanité, mais cela s’évanouitC’est pourquoi Jésus répond : « C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » (v. 8).

Et puis la troisième tentation : instrumentaliser Dieu à son avantage. Au diable qui, citant les Écritures, l’invite à chercher un miracle éclatant de la part de Dieu, Jésus oppose à nouveau sa ferme décision de rester humble et confiant devant son Père : « Il est dit : “Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.” » (v. 12). Il repousse ainsi la tentation peut-être plus subtile : celle de vouloir “mettre Dieu de notre côté”, en lui demandant des grâces qui en réalité servent et serviront à satisfaire notre orgueil.

Ce sont les chemins qui sont mis devant nous, avec l’illusion de pouvoir ainsi obtenir le succès et le bonheur. Mais, en réalité, ils sont totalement étrangers à la façon d’agir de Dieu ; et même, ils nous séparent de fait de Lui, parce qu’ils sont l’oeuvre de Satan. Jésus, en affrontant ces épreuves à la première personne, vainc par trois fois la tentation pour adhérer pleinement au projet du Père. Et il nous indique les remèdes : la vie intérieure, la foi en Dieu, la certitude de son amour, la certitude que Dieu nous aime, qu’il est Père, et avec cette certitude nous vaincrons toute tentation.

Mais je voudrais attirer votre attention sur quelque chose d’intéressant. Jésus, en répondant au Tentateur, n’entre pas en dialogue, il répond aux trois défis seulement par la Parole de Dieu. Cela nous enseigne qu’avec le diable on ne dialogue pas, on ne doit pas dialoguer, on répond seulement par la Parole de Dieu.

Profitons donc du Carême, comme d’un temps privilégié pour nous purifier, pour expérimenter la présence consolante de Dieu dans notre vie.

Que l’intercession maternelle de la Vierge Marie, icône de fidélité à Dieu, nous soutienne dans notre chemin, en nous aidant à toujours rejeter le mal et à accueillir le bien.

Traduction de Zenit, Anne Kurian