Miséricorde !

Écouter l’homélie du dimanche 15 septembre 2019, 24° dans l’année C, à la paroisse Saint Aubin (72).

L’appel, la supplication, l’action de grâce pour la Miséricorde traversent les lectures de ce dimanche. La prière donnée à Amsterdam par la Vierge Marie, le chapelet à la miséricorde divine, autant de formes de prière qui doivent nous mobiliser plus profondément.

La prière de Notre-Dame de tous les peuples

« Seigneur Jésus-Christ Fils du Père,
Envoie à présent ton Esprit sur la terre.
Fais habiter l’Esprit-Saint dans le cœur de tous les peuples
Afin qu’ils soient préservés de la corruption, des calamités et de la guerre.
Et que la Dame de tous les Peuples,
La bienheureuse Vierge Marie,
Soit notre avocate.
Amen. »

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Paroles du pape François

Chers frères et sœurs, bonjour !

L’Evangile d’aujourd’hui (Lc 15,1-32) commence avec quelques personnes qui critiquent Jésus, en le voyant en compagnie de publicains et de pécheurs, et qui disent avec indignation : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux » (v. 2). Cette phrase se révèle en réalité comme une annonce merveilleuse. Jésus accueille les pécheurs et mange avec eux. C’est ce qui nous arrive, à chaque messe, dans chaque Eglise : Jésus est content de nous accueillir à sa table, où il s’offre pour nous. C’est la phrase que nous pourrions écrire sur les portes de nos églises : “Ici Jésus accueille les pécheurs et les invite à son repas”. Et le Seigneur, répondant à ceux qui le critiquaient, raconte trois paraboles magnifiques, qui montrent sa prédilection pour ceux qui se sentent loin de Lui. Aujourd’hui il serait bon que chacun prenne son Évangile et lise dans saint Luc chapitre 15 les trois paraboles, elles sont magnifiques.

Dans la première, il dit : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ?» (v. 4) L’un de vous ? Une personne de bon sens, non : il fait deux calculs et il en sacrifie une pour garder les 99. Dieu au contraire ne se résigne pas, il tient à cœur justement toi qui ne connais pas encore la beauté de son amour, toi qui n’as pas encore accueilli Jésus au centre de ta vie, toi qui n’arrive pas à dépasser ton péché, toi qui peut-être, à cause des mauvaises choses qui sont arrivées dans ta vie, ne crois pas à l’amour. Dans la deuxième parabole, tu es cette petite pièce de monnaie que le Seigneur ne se résigne pas à perdre et qu’il cherche sans répit : il veut te dire que tu es précieux à ses yeux, unique. Personne ne peut te substituer dans le cœur de Dieu. Il y a ta place… Et dans la troisième parabole, il est un père qui attend le retour du fils prodigue : Dieu nous attend, il ne se lasse pas, il ne perd pas courage. Parce que c’est nous, c’est chacun de nous qui sommes ce fils ré-embrassé, cette pièce retrouvée, cette brebis caressée et remise sur ses épaules. Il attend chaque jour que nous nous approchions de son amour. Et tu dis : “Mais j’ai trop manigancé !”. N’aie pas peur : Dieu t’aime et sait que seul son amour peut changer ta vie. Mais cet amour infini de Dieu pour nous pécheurs, qui est le cœur de l’Évangile, peut être refusé. C’est ce que fait le fils aîné de la parabole. Il a à l’esprit plus un maître qu’un père. C’est un risque pour nous aussi : croire en un dieu plus rigoureux que miséricordieux, un dieu qui vainc le mal par la puissance plutôt que par le pardon. Ce n’est pas comme cela. Dieu sauve par l’amour, non pas par la force ; en se proposant, pas en s’imposant. Mais le fils aîné, qui n’accepte pas la miséricorde du père, fait une erreur pire : il se croit juste… et il juge tout sur la base de sa justice. Ainsi il s’énerve contre son frère et réprimande son père : “Quand ton fils que voilà est revenu… tu as fait tuer pour lui le veau gras !” (cf. v. 30). Ton fils : il ne l’appelle pas mon frère, mais ton fils. Il se sent fils unique. Nous aussi nous nous trompons quand nous nous croyons justes, quand nous pensons que les mauvais sont les autres. Ne nous croyons pas bons, parce que tout seuls, sans l’aide de Dieu qui est bon, nous ne savons pas vaincre le mal…

Comment fait-on pour vaincre le mal ? En accueillant le pardon de Dieu, en accueillant le pardon de nos frères. Cela arrive chaque fois que nous allons nous confesser. Là nous recevons l’amour du Père qui vainc notre péché : il n’existe plus, Dieu l’oublie. Dieu, quand il pardonne, Dieu perd la mémoire, il oublie nos péchés. Il oublie, il est si bon avec nous. Non pas comme nous, qui après avoir dit “ça ne fait rien”, à la première occasion nous rappelons les torts subis avec les intérêts. Non, Dieu efface le mal, il nous renouvelle de l’intérieur et ainsi il fait renaître en nous la joie. Pas la tristesse, pas l’obscurité dans le cœur, pas la suspicion, mais la joie. Courage, avec Dieu aucun péché n’a le dernier mot.

Que la Vierge Marie, qui défait les nœuds de la vie, nous libère de la prétention de nous croire justes et nous fasse sentir le besoin d’aller au Seigneur, qui nous attend pour nous pardonner.

Traduction de Zenit, Anne Kurian