Veux-tu être un saint ?

Justement pas une statue de granit de la Vallée des Saints. Écouter l’homélie de la fête de la Toussaint à la paroisse Saint Aubin (72).

Paroles du pape François

Chers frères et sœurs, bonjour !

La solennité de la Toussaint ce jour nous rappelle que nous sommes tous appelés à la sainteté. Les saints et les saintes de tous les temps, que nous célébrons aujourd’hui tous ensemble, ne sont pas simplement des symboles, des êtres humains lointains, inatteignables. Au contraire, ce sont des personnes qui ont vécu les pieds sur terre ; ils ont expérimenté la fatigue quotidienne de l’existence avec ses succès et ses échecs, en trouvant dans le Seigneur la force de toujours se relever et poursuivre le chemin. Cela fait comprendre que la sainteté est un objectif qui ne peut pas se poursuivre avec ses seules forces, mais qui est le fruit de la grâce de Dieu et de notre réponse libre. La sainteté est donc don et appel.

En tant que grâce de Dieu, c’est-à-dire son don, c’est quelque chose que nous ne pouvons pas acheter ou troquer, mais accueillir, en participant ainsi à la vie divine même, par l’Esprit Saint qui habite en nous depuis le jour de notre Baptême. La graine de la sainteté est le Baptême. Il s’agit de mûrir toujours plus la conscience que nous sommes greffés sur le Christ, comme le sarment est uni à la vigne, et que par conséquent nous pouvons et devons vivre avec Lui en enfants de Dieu. Alors la sainteté c’est vivre en pleine communion avec Dieu, déjà maintenant, durant ce pèlerinage terrestre.

Mais la sainteté, plus qu’un don, est aussi un appel, c’est une vocation commune de nous tous chrétiens, des disciples du Christ ; c’est le chemin de plénitude que tout chrétien est appelé à parcourir dans la foi, en marchant vers la destination finale : la communion définitive avec Dieu dans la vie éternelle. La sainteté devient ainsi une réponse au don de Dieu, parce qu’elle se manifeste comme le fait d’assumer ses responsabilités. Dans cette perspective, il est important de prendre un engagement quotidien de sanctification dans les conditions, les devoirs et les circonstances de notre vie, en cherchant à vivre toute chose avec amour, avec charité.

Les saints que nous célébrons aujourd’hui dans la liturgie sont des frères et sœurs qui ont accepté dans leur vie qu’ils avaient besoin de cette lumière divine, en s’abandonnant à elle avec confiance. Et désormais, devant le trône de Dieu (cf. Ap 7,15), ils chantent éternellement sa gloire. Ils constituent la “Cité sainte”, vers laquelle nous regardons avec espérance, comme vers notre objectif définitif, tandis que nous sommes pèlerins dans cette “cité terrestre”. Nous marchons vers cette “cité sainte”, où nous attendent ces saints frères et sœurs. C’est vrai, nous sommes fatigués de l’amertume du chemin, mais l’espérance nous donne la force d’avancer. En regardant leur vie, nous sommes encouragés à les imiter. Parmi eux il y a tant de témoins d’une sainteté « ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu » (Exort. ap. Gaudete et exsultate, 7).

Frères et sœurs, la mémoire des saints nous pousse à lever les yeux vers le Ciel : non pas pour oublier les réalités de la terre, mais pour les affronter avec plus de courage, avec plus d’espérance. Marie notre très Sainte Mère, nous accompagne par son intercession maternelle, signe de consolation et d’espérance sûre.

Traduction de Zenit, Anne Kurian