Chapelets, temps ordinaire 30-34

30° D TO A — Quel est le grand commandement ?

Ex 22,20-26 ; 1 Th 1,5-10 ; Mt 22,34-40.

1. « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Les Juifs avaient à observer 613 lois. Un véritable labyrinthe, même s’ils savaient fondamentalement que le commandement de l’amour de Dieu occupait la première place, et que l’amour du prochain avait été inculqué par la Loi. La question du pharisien n’est pas inutile à écouter pour nous : dans nos vies chrétiennes, quel est l’essentiel ? Quelles sont nos priorités ? La vie d’aujourd’hui, qu’elle soit profane ou ecclésiale, est complexe. Demandons la grâce de pouvoir être centrés sur l’essentiel : Jésus et son Évangile, comme Marie nous y invite : « Quoi qu’il vous dise, faites-le. »

2. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. » Jésus rétablit l’ordre de la manière la plus claire : avant tout, l’amour envers Dieu, comme une réponse de l’homme tout entier au don total de Dieu dans l’Alliance. Ce commandement premier nous provoque à mieux percevoir l’immense amour que Dieu nous porte. « En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime. » (1 Jn 4,10). Le devoir d’aimer Dieu de tout notre être n’est qu’une juste réponse à son amour. Que Marie, servante du Seigneur, soit notre modèle.

3. « Et voici le second qui lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Parce que Jésus est lui-même Dieu et homme, il peut définitivement mettre ensemble, de manière inséparable l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Il dit que ce commandement est « semblable » au premier. Il le redit d’une autre façon dans la grande parabole du jugement des nations : « En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25,40) La Vierge Marie, par qui Dieu s’est fait homme, ne peut que nous aider à aimer Jésus en nos frères.

4. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Ce commandement de l’amour du prochain, Jésus le reformulera différemment au moment de sa passion et du signe du lavement des pieds : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34) Il y a là comme un dépassement, dans la mesure où Jésus se donne en modèle dans le don de sa vie sur la croix, et en nourriture de cet amour dans le sacrement de l’Eucharistie. Marie nous est donnée comme une aide maternelle, pour que nous entrions dans le don de nous-mêmes, comme Jésus l’a fait.

5. « Tout ce qu’il y a dans l’Écriture – dans la Loi et les Prophètes – dépend de ces deux commandements. » Jésus fait dépendre toutes les autres lois, et leur explicitation par les prophètes, de ce double commandement comme règle de toute moralité. Cette clarification apportée par Jésus est importante pour nous aujourd’hui. Aucune norme particulière n’a de valeur sans l’amour du prochain, et celui-ci n’a pas la préséance sur l’amour de Dieu. Prions pour tous les hommes en responsabilité législative dans la société civile, et en responsabilité doctrinale dans l’Église.

30° D TO B — Rabbouni, que je voie !

Jr 31,7-9 ; He 5,1-6 ; Mc 10,46-52.

1. « Un mendiant aveugle était assis au bord de la route. Il se mit à crier : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » Cet homme est arrêté sur le bas-côté de la route comme nous dirions aujourd’hui… Il ne peut avancer avec les autres, car il est aveugle. À cause de notre péché, nous sommes souvent cet homme-là. Avec Marie, demandons la grâce de l’humilité : en acceptant de reconnaître nos infirmités, nous pourrons crier vers Jésus : aie pitié de moi ! … et demander notre guérison.

2. « Beaucoup de gens l’interpellaient vivement pour le faire taire. » Se mettre soi-même en mouvement, vouloir changer de vie, c’est une attitude dérangeante. Il ne manque pas de personnes autour de nous (et peut-être à commencer par nous-même) pour nous décourager d’avancer, afin de mieux justifier leur propre immobilisme. Avec Marie, demandons la grâce de la liberté intérieure, pour sortir des liens du respect humain.

3. « Appelez-le. » – « Confiance, lève-toi, il t’appelle. » Ces trois mots nous aident. « Confiance » : la confiance indéfectible en son amour ; « lève-toi » : la certitude que Jésus va transformer notre démarche en résurrection spirituelle. « Il t’appelle » : c’est nous qui crions vers Jésus, mais en fait, c’est lui qui nous a appelés ! Avec Marie, demandons à l’Esprit Saint de fortifier notre foi en l’amour de Dieu.

4. « L’aveugle jeta son manteau, bondit, et courut vers Jésus. » La foi est un mouvement de confiance vers Dieu. Jésus va dire à cet homme : « Va, ta foi t’a sauvé. » Notre démarche de foi est décisive pour accueillir la guérison. Qui l’emportera dans le combat intérieur : la foi en l’amour de Dieu ? Ou la paresse, le respect humain, le doute, la honte ? « Le Royaume des Cieux souffre violence, et des violents s’en emparent. » (Mt 11,12)

5. « L’homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route. » Le sacrement de réconciliation, ou toute autre démarche de guérison intérieure, nous remet dans la grâce de notre baptême, et nous permet de repartir à la suite de Jésus. Nous avons sans cesse à exprimer notre désir du chemin qui mène à Dieu, et sans cesse besoin de nous remettre au Seigneur pour cela. C’est la plus élémentaire humilité, car seul Jésus, avec l’aide de la prière de Marie, peut faire de nous des saints.

30° D TO C — Prier à l’école du pharisien et du publicain

Si 35,12-18 ; 2 Tm 4,6-18 ; Lc 18,9-14.

1. « Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres. » Jésus met en relation l’attitude de cœur envers les autres et celle envers Dieu. L’une est le reflet de la vérité de l’autre. « Tu as vu ton frère, tu as vu ton Dieu ». On ne peut bien prier avec le mépris des autres au fond du cœur. Demandons à Marie de nous aider à entrer dans l’humilité : « Je suis la servante du Seigneur ».

2. « Je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes… ou encore comme ce publicain… » Nous ne pouvons laisser se développer en nous, au nom de notre foi chrétienne, un sentiment de supériorité dont, subtilement, nous remercierions le Seigneur… On ne peut bien prier en se plaçant au-dessus de la mêlée… Jésus a vécu la solidarité avec les pécheurs. Au fond, seule Marie, dont l’autre nom est « Comblée de grâce », aurait pu faire cette prière, mais elle s’en est bien gardée.

3. « Je jeûne deux fois par semaine, et je verse le dixième de tout ce que je gagne. » Nous savons bien que Thérèse de Lisieux nous a appris à prier « les mains vides ». Venir à Dieu les mains pleines de nos œuvres est une méconnaissance de notre besoin de miséricorde. Avec Marie, redisons : « Il a regardé la pauvreté de sa servante » ; et aussi : « Toutes les générations me diront bienheureuse ».

4. « Le publicain se frappait la poitrine en disant : « Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! » Voilà quelqu’un qui sait qu’il a besoin de la miséricorde divine. À cause de son péché. La conscience du péché, pour éviter de se transformer en culpabilité stérile, doit être désir de recevoir le pardon divin. Ainsi peut-on vraiment entrer loyalement dans la prière, sans aucune duplicité. Marie nous a appris à prier : « Ô Marie conçue sans péché, prie pour nous qui avons recours à toi ».

5. « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » Notre humilité fondamentale de créature ayant besoin de la miséricorde est, pour Jésus et pour Marie, la toute première condition pour entrer en communion avec le Dieu d’Amour. Car prier, c’est entrer en communion de cœur avec Dieu, et donc avoir faim de miséricorde : « Les affamés : il les a remplis de biens, et les riches il les a renvoyés mains vides ».

31° D TO A — Pasteurs, donc serviteurs

Ml 1,14-2,10 ; 1 Th 2,7-13 ; Mt 23,1-12.

1. « Ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt… Ils aiment les premiers rangs dans les synagogues… » Jésus cloue au pilori l’exemple pernicieux des scribes et pharisiens : hypocrisie, dureté, ambition… Il met à nu le péché des responsables religieux. L’Église qu’il a fondée est un peuple de frères, une communion. Toute responsabilité y est un ministère de service, comme il n’a cessé de l’enseigner et de le montrer par son propre exemple. Avec Marie servante, demandons la grâce du service.

2. « Ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul enseignant et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. » Voilà comment doit se traduire l’esprit d’humilité et de service qui anime les vrais apôtres. Si, depuis saint Paul, les ministres de l’Église peuvent être appelés « pères » (1 Co 4,15), c’est toujours en dépendance de celui qui est le Père en plénitude (Ep 3,14-15).

3. « Si vous ne prenez pas à cœur de glorifier mon Nom… Vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour la multitude… Vous avez agi avec partialité en accommodant la Loi… » Ce que Dieu reproche aux prêtres d’Israël, cinq siècles avant la venue du Christ, reste à méditer aujourd’hui. Ils ont perdu le sens de l’alliance en laissant s’installer le laxisme : dans l’amour pour Dieu, dans l’exigence vis-à-vis de ses commandements, dans le sens de la charité fraternelle. Et déjà se trouve posé le fondement que Jésus développera : « Nous, le peuple de Dieu, n’avons-nous pas tous un seul Père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? » Prions à l’intention des prêtres et des responsables pastoraux.

4. « Avec vous, nous avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes, car vous nous êtes devenus très chers. » En regard des autres paroles méditées précédemment, saint Paul nous donne une image idéale de la pratique chrétienne du ministère ; il aime la communauté qui lui est confiée comme une mère son enfant. Il se comporte à son égard non comme un fonctionnaire, mais d’une manière personnelle. Par l’intercession de Marie, demandons pour les pasteurs cette délicatesse de la charité pastorale.

5. « Quand vous avez reçu de notre bouche la parole de Dieu, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement : non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants. » Paul se sent accueilli pour ce qu’il est vraiment : un « serviteur de la Parole » (Lc 1,2). Cette reconnaissance de son ministère comme venant de Dieu le libère de toute recherche d’influence sur la communauté. Le regard porté sur le prêtre et l’apôtre est souvent déterminant pour lui permettre de donner ce qu’il a reçu en propre. Demandons à l’Esprit Saint de susciter une réelle faim spirituelle au cœur des hommes, qui sont un appel pour des évangélisateurs et des pasteurs.

31° D TO B — Quel est le premier de tous les commandements ?

Dt 6,2-6 ; He 7,23-8 ; Mc 12,28-34.

1. « Quel est le premier de tous les commandements ? – Voici le premier : Écoute, Israël. » Jésus répond à la question du scribe en citant la prière faite par tout juif trois fois par jour, le « Shema Israël » (Écoute Israël). Dieu se révèle à son peuple comme un Dieu qui parle, et la première attitude pour être en communion avec lui, c’est d’écouter. De Marie, et de tout disciple, Jésus dit : « Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent. » (Lc 11,18) Cet appel à écouter est aussi pour nous aujourd’hui.

2. « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Unique Seigneur. » Cette prière affirme l’unicité de Dieu : il n’y a qu’un seul Dieu pour tous les hommes, qui agit par sa Parole dans la vie de chaque personne humaine. La religion révélée est monothéiste, et Jésus, qui nous dévoile le mystère trinitaire intime du Dieu-Amour, dira : « Le Père et moi, nous sommes un. » (Jn 10,30) Avec Marie, consacrons nos vies à celui qui est l’unique créateur, source de Vie.

3. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. » Cet adjectif « tout » qui revient quatre fois exprime bien l’exigence de Dieu. S’il est un Dieu « jaloux » comme il le dit dans l’Exode, c’est parce qu’il se donne tout entier à ses créatures. Jésus ne cesse de réclamer pour lui-même, de la part de chacun de ses disciples, un attachement d’amour qui soit exclusif. Marie elle-même, avec un temps d’avance, s’est totalement donnée à Dieu. Elle dit et nous apprends à dire : « Je suis la servante du Seigneur. »

4. « Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Saint Jean, dans sa 1° lettre, exprime d’une autre façon cette même réalité de l’amour, manifestée par Jésus en donnant ces deux commandements : « Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il déteste son frère, c’est un menteur : celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas. Oui, voilà quel est le commandement que nous avons reçu de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère. » (1 Jn 4,20-21) Demandons à l’Esprit Saint de nous inspirer pour mieux traduire en actes envers le prochain notre amour de Dieu.

5. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». À ses disciples, Jésus dit un peu plus tard : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34) C’est là le commandement de la nouvelle alliance. Et Jésus se donne lui-même, dans le mystère de sa croix, comme exemple et modèle de l’amour du prochain. Marie, présente à la croix, aide-nous à mettre nos pas dans ceux de Jésus et dans les tiens.

31° D TO C — Zachée

Sg 11,23-12,2 ; 2 Th 1,11-2,2 ; Lc 19,1-10.

1. « Jésus traversait la ville de Jéricho. Or il y avait un homme du nom de Zachée (…) Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n’y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là. » Zachée cherche à voir Jésus, à le rencontrer, même de loin. Il accomplit une démarche, il se dérange, il grimpe dans un sycomore. Telle est aussi la contrition qui nous met en route vers la démarche volontaire et personnelle pour rencontrer Jésus dans le sacrement du pardon. Demandons avec Marie à entrer dans le regret véritable, dans une contrition de nos fautes qui nous mette en marche.

2. « Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux. » Étiqueté comme pécheur par le regard des autres, et sans doute aussi à ses propres yeux, Zachée rencontre le regard aimant de Jésus, et ce regard fait voler en éclats l’enfermement dans son péché. Comme Zachée, à travers l’aveu vécu dans le sacrement du pardon, nous nous laissons regarder par Jésus dans ce que nous sommes en profondeur. Dans la mesure où nous nous laissons rencontrer par lui en vérité, nous rencontrons aussi son vrai visage de miséricorde qui nous libère. Marie nous dit : « Il a jeté les yeux sur la pauvreté de sa servante ».

3. « Jésus l’interpella : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison ». Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. » En accueillant Jésus dans sa maison, Zachée fait l’expérience d’une relation libératrice. L’amour de Jésus pour lui touche son cœur. Telle est aussi l’absolution qui est le don de l’amour de Dieu qui nous envahit et nous régénère. La « rémission des péchés » est une œuvre de l’Esprit Saint qui libère, guérit, et vivifie. Telle est aussi l’œuvre de l’Esprit, par préservation, dans la personne de Marie.

4. « Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. » Mais Zachée, s’avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et, si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Parce que l’amour de Jésus a touché son cœur, Zachée change sa vie et remanie ses comportements. Comme signe de l’amour reçu, il ouvre son cœur aux autres, partage et répare. Pour nous aussi, l’amour de Dieu reçu dans le sacrement de réconciliation doit nous entraîner à réorienter notre vie dans le sens du plus grand amour. Demandons-en la force avec Marie.

5. « Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » L’évangile de Zachée nous aide à mieux situer la pénitence ou conversion comme partie intégrante de la démarche de réconciliation. Le rituel précise : « Ce signe de conversion ne doit pas être perçu seulement comme une compensation pénible tournée vers le passé, mais comme un premier pas, un acte de liberté, qui annonce une situation nouvelle et la réconciliation à l’œuvre dans l’Église ». Marie ne nous appelle-t-elle pas sans cesse à la pénitence, c’est-à-dire à la conversion ?

32° D TO A — De l’huile en réserve…

Sg 6,12-16 ; 1 Th 4,13-18 ; Mt 25,1-13.

1. « Le Royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe et s’en allèrent à la rencontre de l’époux. » Cette magnifique parabole nous confie le secret de notre vie terrestre. « Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres qui n’ont pas d’espérance. » Le temps qui passe nous conduit vers la rencontre du Christ, pour les noces de l’alliance nouvelle et éternelle. Unique est l’époux, et chacun de nous sommes une part de l’humanité rachetée que Jésus veut introduire au partage de sa divinité. Dans l’esprit du Magnificat de Marie, rendons grâces pour ces noces à venir, et pour le temps d’aujourd’hui, comme des fiançailles.

2. « Les insensées avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l’huile en réserve. » L’huile de notre lampe, c’est l’amour de Dieu inscrit au fond de notre cœur par l’Esprit Saint. Si la foi alimente la lumière, si l’espérance entretient la flamme, c’est l’amour qui rend vivante la lampe de nos vies, la lumière de nos âmes. Viendra un jour où nous verrons Dieu tel qu’il est ; alors, seul l’amour demeurera et grandira à tout jamais (1 Co 13,8). Accueillons l’Esprit Saint en priant sans cesse avec Marie.

3. « Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : « Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » L’Église organise, entretient, éveille l’attente de l’époux. Chaque jour, elle nous invite à prier dans l’espérance du Jour du Christ ; chaque dimanche, elle nous rassemble dans l’espérance de sa venue. Pourtant, nous nous endormons, même si nous disons : « Je dors, mais mon cœur veille » (Ct 5,2). Aussi devons-nous garder en nous la disponibilité à Dieu qui peut, à tout instant, au milieu de nos affaires terrestres, survenir… et nous appeler à « sortir à sa rencontre ». Prions avec Marie pour garder en nous l’huile de l‘amour de Dieu et de la disponibilité à sa venue à l’improviste.

4. « Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et l’on ferma la porte. Plus tard, les autres jeunes filles arrivent à leur tour et disent : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » Il leur répondit : « En vérité, je vous le dis : je ne vous connais pas. » Être prêt pour le moment de la venue du Seigneur, garder la lampe de l’amour allumée, quelle mobilisation dans la durée ! Seul l’amour peut s’ouvrir à l’amour ; sans amour, on ne peut entrer. Et ce n’est pas au dernier moment qu’il faut penser à aimer. Demandons, dans la prière, à demeurer conscients de l’enjeu de notre vie.

5. « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » C’est exactement dans cet état de veille perpétuelle que consiste pour les chrétiens la sagesse dont parle la première lecture. L’homme n’a pas besoin de la chercher loin : elle est assise à sa porte, il n’a qu’à la laisser entrer. « Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas… ne plus penser qu’à elle prouve un parfait jugement… celui qui veille en son honneur sera bientôt délivré du souci. » Demandons avec Marie, siège de la Sagesse incarnée, l’amour de la sagesse divine.

32° D TO B — De son indigence, elle a tout donné

1 R 17,10-16 ; He 9,24-28 ; Mc 12,38-44.

1. « Jésus s’était assis en face de la salle du trésor et regardait la foule déposer de l’argent dans le tronc. » Jésus regarde la foule, Jésus regarde tout homme, le pauvre et le riche : « Jésus le regarda et l’aima », nous dit Marc à propos de l’homme riche (10,21). N’ayons pas peur, laissons-nous regarder par le Christ. Que Marie nous aide à accueillir ce regard dans la confiance.

2. «- Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes. – Tous ils ont donné de leur superflu. » Jésus voit le don qui n’est que mensonge, même quand il n’apparaît pas à nos propres yeux. Prions pour demander la générosité du cœur, et l’humilité dans notre manière de donner. « Quand tu fais l’aumône, ne va pas sonner de la trompette devant toi, comme ceux qui se donnent en spectacle, dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. » (Mt 6,2).

3. « Une pauvre veuve s’avance et dépose deux piécettes. – Je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. » Jésus voit le don véritable. Car Dieu est LE véritable, comme le dit saint Jean. « Nous sommes dans le Véritable, dans son Fils Jésus Christ. Celui-ci est le Dieu véritable et la Vie éternelle. » (1 Jn 5,20) Être dans la vérité, croire en Jésus qui est la vérité, c’est aussi accueillir ce regard qui est le sien, et qui nous révèle les profondeurs de Dieu.

4. « Elle, de son indigence a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. » Le don véritable consiste à donner de soi-même, à se donner soi-même. Comme dit Thérèse de Lisieux : « aimer c’est tout donner et se donner soi-même ». Jean dit de Jésus entrant dans sa passion : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. » (Jn 13,1). Que vienne à nous, dans la prière de Marie, l’Esprit Saint, la « personne-don » (Jean-Paul II), l’Amour de don. Qu’il touche nos cœurs, et les libère en les ouvrant à la dimension du don.

5. « Le prophète Élie partit pour Sarepta… Une veuve ramassait du bois… Veux-tu me puiser un peu d’eau ?… » Dieu quelquefois nous provoque à donner de notre nécessaire, comme la veuve de Sarepta. « N’aie pas peur… » Elle dut donner tout ce qu’elle avait, se libérant de la peur de manquer, se rendant ainsi disponible à l’action du Seigneur. Dieu comble le « rien », le néant. Marie en est le signe le plus parlant. Elle a tout reçu, elle a tout redonné, et elle fut comblée.

32° D TO C — Dans le monde à venir

2 M 7,1-14 ; 2 Th 2,16-3,5 ; Lc 20,27-38

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1. Jésus nous parle de « ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts. » La résurrection d’entre les morts et la participation au monde à venir, à la Jérusalem céleste qui descendra du ciel, c’est une unique et même réalité, objet de notre espérance. Proclamons avec foi : Jésus, nous attendons ta venue dans la gloire. Et contemplons la lumière des ressuscités à venir qui se reflète déjà en Marie, dans la gloire de son Assomption.

2. « Ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. » Dès maintenant, de par notre baptême et notre confirmation, nous sommes fils de Dieu. « Nous avons reçu les premiers dons de l’Esprit, et nous vivons dans l’espérance que s’accomplisse en nous le mystère de Pâques. » (Préface n° 6) Comme dit saint Jean : « Ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui. » (1 Jn 3,2) Marie, toi qui as cru contre toute espérance, partage-nous ta foi du samedi saint, obtiens-nous la grâce de l’Esprit Saint qui affermit notre foi.

3. « Ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. » La résurrection est une nouvelle naissance, un engendrement, comme le proclame Paul à Antioche : « Dieu a ressuscité Jésus ; ainsi est-il écrit dans les psaumes : « Tu es mon fils, moi-même aujourd’hui je t’ai engendré » (Ac 13,33). Dans le monde à venir, nous serons comme Jésus ressuscité, notre être de fils de Dieu sera pleinement réalisé. « Nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jn 3,2) Que la présence de Marie nous affermisse dans cette espérance.

4. « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous en effet vivent pour lui. » Abraham, Isaac, et Jacob vivent pour lui. Et nous-mêmes sommes appelés, dès maintenant, et pour toujours, à vivre pour lui. « Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. » (1 Co 15,19) Redisons avec Paul : c’est pour toi Seigneur que je vis : « ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi. » (Ga 2,20)

5. « Les fils de ce monde-ci se marient ; mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part… à la résurrection d’entre les morts ne se marient pas. » Le mariage chrétien de deux personnes est un engagement à être signe de l’alliance de Dieu avec nous, et un chemin qui leur est donné pour avancer vers l’appartenance totale à Dieu, dans le monde à venir. Avec Marie, vierge, épouse et mère, prions pour que les jeunes puissent découvrir le sens du mariage chrétien.

33° D TO A — Tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup

Pr 31,10-31 ; 1 Th 5,1-6 ; Mt 25,14-30.

1. « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l’un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. » Cet évangile nous parle d’abord de la magnifique confiance que Dieu nous porte en nous remettant ses biens. Les talents peuvent être interprétés aussi bien des dons naturels venant du Créateur, que des dons surnaturels accordés par l’Esprit Saint. Nous ne pouvons nous approprier ce qui appartient à Dieu et qui est un cadeau de sa part. Demandons à Marie, servante du Seigneur, de nous aider à assumer ce rôle d’intendants des largesses de Dieu qui est le nôtre.

2. « Le jour du Seigneur ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour… Alors ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres » Nous ne vivons pas « dans les ténèbres », où l’on peut dormir. Nous sommes des « fils du jour », du temps où l’on doit travailler. Le temps de l’absence apparente de Dieu est celui de la responsabilité de l’homme. Celui qui fait effort en chrétien est constamment prêt à rendre compte, si bien que le jour du Seigneur ne le surprendra pas « comme un voleur ». Avec Marie, veillons dans la prière, gardons nos « lampes allumées », pour rester sobres et « en tenue de service » (Lc 12,35).

3. « Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s’occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un creusa en terre et enfouit l’argent de son maître. » Le serviteur paresseux ne veut pas voir la bonté, mais la sévérité du maître. Sa peur lui fait oublier qu’il est dans la nature des dons confiés de porter du fruit. Dieu nous offre, à nous qui sommes des vivants, ce qui est vivant et qui doit croître ; l’enfouir dans la terre comme ce qui est mort est absurde. Que l’Esprit Saint, nous fasse désirer la vie…

4. « Longtemps après, leur maître revient et leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s’avança en apportant cinq autres talents. » Nos talents ne sont pas des fiefs privés, dont nous pourrions nous servir pour notre épanouissement personnel ! Nous-mêmes, avec tout ce que nous avons, nous nous devons à Dieu. « Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même… Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur » (Rm 14,7-9). C’est en ce sens que le Seigneur nous demandera « des comptes ». Que l’Esprit Saint vienne faire grandir en nous ce désir de travailler pour la gloire de Dieu.

5. « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. » Notre désir de travailler le mieux possible pour la gloire de Dieu doit aussi nous conduire à une préparation à d’autres travaux, à d’autres responsabilités. Bien des saints en ont eu l’intuition, comme Thérèse de Lisieux. « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre ! » disait-elle. Contemplons aussi la Vierge Marie qui s’est vu confier une maternité à dimension ecclésiale, et en a reçu les moyens à travers la gloire de l’Assomption.

33° D TO B — Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées

Dn 12,1-3 ; He 10,11-18 ; Mc 13,24-32.

1. « Alors on verra le Fils de l’Homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. » À la fin de chaque année liturgique, nous méditons des paroles de Jésus sur sa venue en gloire. Il y annonce sa venue visible de tous (« on verra »), dans sa majesté divine (« nuée, puissance, gloire ») au contraire de sa première venue discrète (cachée) et humble (« le Verbe s’est fait chair »). Que l’Esprit Saint, avec le secours de Marie, nous fasse grandir dans cette espérance.

2. « Après une terrible détresse, le soleil s’obscurcira… les puissances célestes seront ébranlées. » Au moment de la venue glorieuse de Jésus, un monde nouveau apparaîtra. Mais Jésus dit clairement que sa venue glorieuse sera précédée de la fin de ce monde-ci, qui passera par une destruction. Thérèse d’Avila écrit : « Que rien ne te trouble… tout s’en va, Dieu demeure ». Telle est l’espérance chrétienne à laquelle le cœur de Marie nous donne de communier.

3. « Cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. » L’imminence de la venue glorieuse de Jésus est valable pour toute génération. De même aussi les signes qui la précèdent. Ils traversent l’histoire comme autant de signes annonciateurs du jugement final (par exemple la destruction de Jérusalem probablement annoncée ici). Et Marie nous le montre dans ses apparitions : elle se trouve aux côtés de ses enfants qui souffrent, pour les secourir en leur communiquant la force de la prière. Et elle nous dit comment nous convertir pour recevoir les bénédictions de Dieu.

4. « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » Jésus affirme une nouvelle fois le caractère provisoire et passager de ce monde-ci, tout comme notre vie terrestre. Mais également le caractère divin de ses paroles : quand parle l’Éternel, créateur du temps et de l’espace, ses paroles sont éternelles. Marie, tu as vécu au contact du Fils de Dieu sur la terre, et tu vis en présence du Dieu trinitaire dans la gloire ; aide-nous à vivre dans le temps et sur cette terre, notre espérance de la gloire et de l’éternité.

5. « Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. » Cette parole de Jésus devrait suffire à couper court à toute spéculation sur la date de sa venue en gloire, qui est ignorée même du ciel. Jésus ne nous laisse que deux consignes : prenez garde, veillez. Saint Paul nous dit : « Au sujet de la venue du Seigneur, il n’est pas nécessaire qu’on vous parle de délais et de dates. Vous savez très bien que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. » (1 Th 5,1) Obtiens-nous, Marie, la vigilance dans la prière et l’espérance.

33° D TO C — Les tribulations du chrétien

Ml 3,19-20 ; 2 Th 3,7-12 ; Lc 21,5-19.

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1. « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » À travers cette parole, Jésus annonce le jugement de Jérusalem. Jésus vient comme juge, à travers des événements qui marquent l’histoire. Il est Celui qui monte le cheval blanc de l’Apocalypse, et dont les jugements s’expriment à travers la chevauchée dramatique de celui qui monte les chevaux rouge, noir et verdâtre… Avec Marie, prions pour que nous sachions lire les signes des temps, et aussi pour que nous soyons capables de nous repentir.

2. « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : « C’est moi ! », ou encore : « Le moment est tout proche ». Ne marchez pas derrière eux ! » Aujourd’hui encore, nous vivons une époque de grande confusion, où beaucoup se laissent piéger par des sectes dangereuses ou par les faux espoirs du Nouvel Âge, sans parler de la diffusion de toutes sortes de « révélations privées ». Prions à leur intention et demandons à la Vierge Marie sa protection pour pouvoir marcher à la suite de Jésus.

3. « Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. » La guerre (le cavalier rouge de l’Apocalypse) ne cesse de frapper la terre. Jésus dit que la guerre n’est pas un signe de fin des temps. Comme quoi les signes qui doivent précéder sa venue glorieuse sont difficiles à déchiffrer. Prions pour ceux qui annoncent à tort et à travers la fin des temps, et aussi pour obtenir la paix du cœur qui libère d’inutiles angoisses, parfois savamment cultivées.

4. « Mais, avant tout cela, on portera la main sur vous et on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. » La persécution est une situation normale de la vie chrétienne. Elle est une épreuve pour manifester notre amour envers le Seigneur, et une occasion de témoigner publiquement de lui avec l’assistance du Saint Esprit. Prions avec Marie à l’intention de tous les chrétiens persécutés actuellement.

5. « Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. » La protection de Dieu envers ses enfants dans la détresse est réelle ; mais elle ne signifie pas que nous échappons à la persécution ou au martyre. Il nous faut à la fois accueillir cette protection avec foi, et persévérer dans notre attachement au Seigneur à travers les pires difficultés. Que la Vierge Marie nous obtienne de vivre dans la foi et la persévérance.

34° D TO A Christ-Roi — Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire

Ez 34,11-17 ; 1 Co 15,20-28 ; Mt 25,31-46.

1. « Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres. » Cette magnifique parabole qui termine l’évangile selon saint Matthieu nous parle de la venue glorieuse de Jésus, à la fin des temps, comme roi et comme juge de toutes les nations. Mystérieux jugement des nations, qui prend en compte l’aspect collectif et national de la responsabilité et du péché. Prions à l’intention des chefs d’État.

2. « Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim et vous m’avez donné à manger… » Jésus appelle tous ceux qui entrent dans le Royaume de Dieu « les bénis de mon Père ». Le Père bénit tous les hommes, les appelant à répondre à sa bénédiction par une vie conforme à sa Parole. Pour ceux qui auront répondu, il a préparé avec un cœur paternel depuis la création du monde, un Royaume d’amour qu’il offre comme un cadeau. Avec Marie présente dans ce Royaume et parmi nous, rendons grâce.

3. « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Jésus nous donne là le secret de l’amour de Dieu et de son jugement. Dans son grand amour, il s’abaisse au rang du plus petit, et s’identifie à lui. De sorte que pour aimer Jésus, nous sommes invités à aimer le plus petit. C’est si simple, que c’est en même temps très difficile pour nos cœurs contaminés par l’orgueil. Avec Marie, demandons la grâce de l’humilité pour aimer.

4. « Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et pour ses anges. » Jésus affirme à nouveau ici le risque de la damnation éternelle pour l’homme qui se ferme à la Parole de Dieu et à l’amour du plus petit. Le Père n’a pas préparé le « feu éternel » pour l’homme pécheur ; il ne met personne en enfer. La damnation, c’est-à-dire le refus volontaire et la rupture définitive avec l’amour de Dieu, est d’abord le fait du démon et des anges déchus. Avec Marie, demandons à l’Esprit Saint d’ouvrir à l’amour divin les cœurs endurcis.

5. « Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » La conclusion de la parabole rejoint le passage d’Ezéchiel proposé en 1° lecture : « Et toi, mon troupeau, apprends que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs. » Le jugement de Dieu n’est pas une amnistie générale. La destinée éternelle de l’homme est double ; Jésus n’a cessé de le dire. « Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour entrer dans la vie ; ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour être jugés. » (Jn 5,28) Prions pour la conversion de tous les hommes.

34° D TO B Christ-Roi — Ma royauté ne vient pas de ce monde

Dn 7,13-14 ; Ap 1,5-8 ; Jn 18,33-37.

1. « Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. » Puisant dans cette vision de Daniel, qui nous présente un être tout à la fois divin et humain, recevant domination, gloire et royauté, Jésus a aimé s’appeler « le Fils de l’Homme ». Avec Marie et toute l’Église, Jésus, Seigneur de l’univers, nous t’adorons, et nous te prions pour tous les hommes.

2. « Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts, le souverain des rois de la terre. » Saint Jean, dans l’Apocalypse, nous donne à contempler Jésus comme témoin fidèle (sa passion, le don de sa vie) ; premier-né d’entre les morts (sa résurrection, qui annonce la nôtre) ; souverain des rois de la terre (son exaltation dans la gloire divine). Avec Marie et toute l’Église, Jésus, Seigneur de l’univers, nous t’adorons, et nous te prions pour tous les hommes.

3. « Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, je suis celui qui est, qui était et qui vient, le Tout Puissant. » Le Père est le commencement et la fin, celui qui vient au-devant de nous, comme le Père du fils prodigue. Avec le Fils, il crée ce monde, et il en attire tous les hommes vers sa gloire. Avec Marie et toute l’Église, Père, nous t’adorons, et nous te prions pour tous les hommes.

4. « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici. » Jésus n’hésite pas à déjouer ce qui peut être ambigu dans le titre de roi que lui donne Pilate. Il n’est pas venu pour conquérir un pouvoir humain, ni pour améliorer le monde. Sa royauté lui vient du Père et non des hommes. Avec Marie et toute l’Église, Jésus, Seigneur de l’univers, nous t’adorons, et nous te prions pour tous les hommes.

5. « Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. » Jésus est la Vérité, et vient rendre témoignage à la vérité. Il est venu dans le monde, pour cette mission : apporter à l’humanité plongée dans les ténèbres de l’ignorance, la lumière de la vérité divine, et la conduire vers la communion avec le Père des cieux.

34° D TO C Christ-Roi — Père, pardonne-leur

2 S 5,1-3 ; Col 1,12-20 ; Lc 23,35-43.

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1. « Lorsqu’on fut arrivé au lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire, on mit Jésus en croix, avec les deux malfaiteurs… Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » » Jésus crucifié est au plus bas de la condition humaine, et donc au plus près du dernier des pécheurs. Et Jésus implore le Père pour les pécheurs. Il nous excuse auprès du Père, et demande sa miséricorde pour nous. Que Marie nous aide à entrer dans ce mystère d’humilité et d’abaissement.

2. « Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. » L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » » Jésus, roi des Juifs. Jésus, Roi d’Amour. La toute-puissance de l’Amour est de se donner et de se livrer à l’homme pécheur. C’est pourquoi l’interpellation du bandit crucifié avec Jésus n’a aucune prise sur lui. « Il s’est livré pour nous… il s’est fait péché pour nous » dit saint Paul. Avec Marie, contemplons le don du Père en Jésus crucifié.

3. « Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras inaugurer ton Règne. » » Cet autre malfaiteur prend au sérieux l’inscription placée au-dessus de Jésus. Son regard de vérité sur la situation ouvre son cœur à la transcendance de Jésus, qu’il exprime en termes de royauté. Sa prière de foi l’amène à s’abandonner à Jésus, à lui offrir sa mort proche, dans l’espérance d’entrer dans le Royaume. Avec Marie, prions pour les mourants.

4. « Jésus lui répondit : « En vérité, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » » La réponse de Jésus est une vraie réponse. Il répond à la foi de cet homme, il le tire de la mort pour l’emmener avec lui dans la gloire. Aujourd’hui. Jésus veut nous situer dans son Amour au présent. Cet aujourd’hui sur lequel se referme l’évangile de Luc fait écho à la parole des anges aux bergers de Bethléem : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur ». Avec Marie dans la gloire de l’Assomption, rendons grâce à Jésus de nous prendre avec lui dans son Royaume.

5. « Jésus lui répondit : « En vérité, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » » Jésus retourne au Père. « Ne saviez-vous pas que je dois être chez mon Père ? ». Il nous emmène avec lui. Sa royauté est de servir l’homme pécheur jusqu’à le faire entrer dans le royaume du Père. Cet abîme de miséricorde est insondable. Demandons à l’Esprit Saint, par l’intercession de Marie, d’illuminer notre esprit, et d’ouvrir notre cœur à l’Amour divin, afin que le sacrifice de Jésus ne soit pas vain.