Stéphane Lavignotte, pasteur, théologien, militant écologiste, coordinateur de la Maison Ouverte, lieu de partages et d’engagements à Montreuil (93). Auteur de « Dieu est-il écolo ? » (Textuel)
Emmanuel Macron s’est engagé à réfléchir “à la mise en œuvre de la planification écologique » qu’il a promise pour son second mandat. Ce sera un pilier de son action. Son prochain Premier ministre, qu’il est en train de choisir, devrait en être directement chargé.
Cette planification écologique – concept qu’il a repris à son rival Jean-Luc Mélenchon – a pour objectif « d’accélérer nos efforts collectifs pour lutter contre le changement climatique », insiste l’Elysée. En attendant de voir ce que ça donne, on va s’interroger sur les liens entre écologie et théologie : nous sommes tributaires d’une vision de l’homme et du monde héritée du christianisme, du récit de la genèse en particulier, qui tend à faire de l’homme une espèce supérieure, dominante.
Une idée en vogue consiste à vouloir rompre avec le statut de créature à l’image de Dieu : et si Dieu n’existe plus, s’il est mort, ça signifie que la créature a pris sa place et s’autorise à piller la planète et à opprimer les autres espèces. Deux mille ans de christianisme auraient pollué nos imaginaires. Auquel cas, cette écologie-là va beaucoup plus loin que la préservation de l’environnement. Elle est l’expression d’un changement d’attitude face au divin.
‘Stéphane Lavignotte est doctorant en éthique à l’Institut de théologie protestante (IPT Paris). Sa thèse porte sur la figure du théologien André Dumas et son intervention dans les débats publics en particulier en faveur de la légalisation de la contraception et de l’IVG. Diplômé en sciences politiques (IEP Bordeaux), en journalisme (CFJ Paris) et en théologie (IPT Paris), il a publié plusieurs ouvrages notamment sur les questions de genre et de minorités : Vivre égaux et différents (L’atelier, 2008) ; Au-delà du lesbien et du mâle, la subversion des identités sexuelles dans la théologie queer d’Elizabeth Stuart (Van Dieren, 2008) ; Les religions sont-elles réactionnaires ? (Textuel, 2014). Il a participé au livre collectif L’accueil radical, ressources pour une église inclusive (Labor et Fides, 2015). Il est également l’auteur de livres sur le mouvement écologiste et ses intellectuels : La décroissance est-elle souhaitable ? (Textuel, 2009) ; Jacques Ellul, l’espérance d’abord (Olivétan, 2012) ; Serge Moscovici ou l’écologie subversive (Le passage clandestin, 2016).