La fécondité ecclésiale de la contemplation selon le P. Marie-Eugène de l’E.-J.

La fécondité ecclésiale de la contemplation selon le P. Marie-Eugène de l’E.-J.

Revue Carmel n° 140, juin 2011, pp 35-47

P. François-Régis WILHÉLEM
Dans la tradition carmélitaine, évoquer la fécondité ecclésiale de la contemplation, c’est faire référence avant tout au prophète Élie, constamment en quête du « Dieu vivant » et toujours disponible à son service 1. Cet « esprit prophétique » symbolise en effet l’union entre contemplation et action, chacune étant la source de la fécondité de l’autre. La référence à cet esprit est au cœur de l’enseignement du P. Marie-Eugène ; c’est à cette lumière qu’il lit et interprète les auteurs mystiques du Carmel. Celle-ci lui permet tout à la fois d’indiquer où s’enracinent les différentes vocations (contemplative, active ou « mixte 3 »), d’en respecter la diversité et de montrer comment elles s’enrichissent mutuellement. La recherche inlassable de Dieu par la contemplation constitue leur point commun.
Pour éclairer cela, nous proposerons d’abord un rapide parcours de Je veux voir Dieu centré sur le thème de la fécondité ecclésiale de la vie d’oraison, puis nous présenterons quelques passages de cet ouvrage, destinés à illustrer cette problématique.

La fécondité ecclésiale de la vie d’oraison

L’oraison, « soleil et centre de la journée »

Toute sa vie, le P. Marie-Eugène a déployé une intense activité pour inviter tous les baptisés à la vie d’oraison, se faisant son vigoureux défenseur quand il percevait qu’elle était dévalorisée, voire attaquée. Jeune carme au noviciat d’Avon, il écrivait aux séminaristes de Rodez : « L’oraison est en quelque sorte le soleil et le centre de toutes les occupations de la journée. On a l’impression chaque soir qu’on n’a guère fait que cela d’important 4 ». Tout au long de sa vie apostolique, à travers de multiples prédications, conférences, triduums, il n’a eu de cesse de faire connaître la spiritualité carmélitaine, particulièrement l’oraison, à des publics très divers 5. C’est ce même objectif qui a été à l’origine de la fondation de l’Institut Notre Dame de Vie et de la rédaction de Je veux voir Dieu. On peut découvrir le thème de l’oraison et de sa fécondité en bien des pages de cet ouvrage. Un aperçu rapide, sorte de guide de lecture destiné à en favoriser la découverte, peut nous en donner une première idée.

La vie d’oraison dans Je veux voir Dieu

La première partie intitulée « Perspectives », présente les fondements de l’oraison (53s) et souligne particulièrement la place du Christ dans l’oraison thérésienne (« Le Bon Jésus », 66s) 6. – La deuxième décrit les « premières étapes », développant ainsi « les premières oraisons » (168s) et « l’oraison de recueillement » (182s). Elle insiste à nouveau sur la nécessité de connaître la personne du Christ, ce « livre vivant », en qui est contenu « toute la science spirituelle » (« Les lectures spirituelles », 196s). Cette partie comporte également d’importantes considérations pratiques destinées à encourager ceux qui peinent sur le chemin du recueillement 7. – La troisième introduit le lecteur dans la phase la plus importante du chemin spirituel, celle de la vie mystique, caractérisée par la prédominance de plus en plus forte de l’action de l’Esprit dans l’existence du baptisé. C’est le début de l’oraison contemplative. Plusieurs chapitres traitent précisément du thème de la contemplation 8. Ces longs développements — qui ne sont pas les derniers sur le sujet — ont comme but d’enraciner très profondément la vie d’oraison dans l’itinéraire spirituel, sachant qu’elle débouche comme nécessairement sur une fécondité d’Église. Cette dernière va apparaître de plus en plus clairement à partir de la quatrième partie. – Un titre général, recouvrant les quatrième et cinquième parties de l’ouvrage, est hautement significatif à cet égard. Il reprend la confession de foi de sainte Thérèse au moment de sa mort : « Je suis fille de l’Église ! », manifestant ainsi la dimension ecclésiale et « apostolique » (au sens large 9) de la vie contemplative. L’avant-propos explicite cette perspective : « Le Christ Jésus n’épouse les âmes ici-bas que pour les associer plus étroitement à ses immolations et à ses travaux pour son Église » (486). – La quatrième partie, intitulée « Jusqu’à l’union de volonté », va encore plus avant dans le mystère de la contemplation 10. Les divers chapitres consacrés ensuite aux « nuits » passive et active 11, ainsi qu’à « la sécheresse contemplative » (579s), donnent des indications sur la manière de se conduire et de persévérer dans les combats spirituels accompagnant la marche vers Dieu et la fidélité à la contemplation. Il faut mentionner tout particulièrement les deux derniers chapitres, étroitement liés l’un à l’autre : « L’union de volonté » (637s) et « Le mystère de l’Église » (653s). L’analyse de textes thérésiens permet alors au P. Marie-Eugène d’affirmer que la découverte mystique de l’Église « est l’événement important qui accompagne l’union de volonté » (662). C’est bien une telle union qui a introduit la Madre dans les profondeurs de l’Église de son temps où elle « a trouvé la place et la mission que Dieu… lui avait assignées à elle-même et à sa Réforme » (664). Dans ces pages, le rapport étroit entre la contemplation et le service de l’Église (« le zèle des âmes », 653) est fortement souligné. – La cinquième et dernière partie montre comment la vie spirituelle atteint sa plénitude à travers l’union vécue dans les « fiançailles » et le « mariage » spirituels, apportant à l’Église toute sa mesure de fécondité. Ainsi, le chapitre premier (« Enrichissements divins », 671s), décrit-il la manière dont la transformation de l’âme dans l’amour « forme l’apôtre parfait 12 » (689). Pour en arriver là, il lui aura fallu passer par les purifications de la nuit de l’esprit 13. De fait, celui qui sort victorieux de cette épreuve « devient nécessairement un apôtre, un entraîneur » (763).

Mais ce sont surtout les deux derniers chapitres (8 : « L’union transformante », 989s et 9 : « Le saint dans le Christ total », 1024s) qui soulignent les « conséquences considérables » du triomphe de l’Esprit dans une âme. En effet, par la force de son emprise, conséquence de l’union transformante, l’Esprit va « réaliser par l’apôtre l’œuvre voulue par Dieu » (1015, 1016). Le chapitre 9 développe la manière dont le double mouvement de la charité (vers Dieu et vers le prochain) s’unifie alors dans une pleine conformation au Christ. Dans les sixièmes et septièmes Demeures, en effet, contemplation et action s’harmonisent et se fondent pour une « collaboration féconde et délicate » avec l’Esprit Saint : « Marthe et Marie se ressemblent et s’unissent pour remplir le même office » (cf. 1071s).
La structure et la dynamique même de Je veux voir Dieu font ainsi percevoir comment la progression dans la contemplation introduit toujours plus profondément le priant dans le mystère du Christ, l’associant d’une façon de plus en plus intense à la vie et à la croissance de l’Église.

Des contemplatifs appelés à devenir apôtres au service de l’Église

Au début de Je veux voir Dieu, le P. Marie-Eugène explique que le but principal de la Réforme thérésienne est de conduire les âmes « vers les sommets de la perfection par la voie de l’oraison et de la contemplation ». C’est pourquoi, tous les disciples de la Madre « doivent être des contemplatifs ». Mais, il précise également : Ces contemplatifs doivent tous devenir des apôtres, Sainte Thérèse n’admet pas à sa suite les âmes qui n’y viendraient que pour apprendre les voies de l’oraison et le secret de l’intimité divine ; au-delà du Christ Jésus, elle découvre à toutes l’Église, et les voue toutes à son service (… ) C’est la fécondité de l’union que sainte Thérèse met en relief comme le but principal et dernier à atteindre (… ) Cette fécondité sera d’abord celle de la prière, qui est puissante parce que parfaite et immolée (… ) Cette prière hautement contemplative et éminemment efficace est la première forme de l’apostolat thérésien, le premier but de la spiritualité thérésienne 14.

Mais le P. Marie-Eugène interroge aussitôt : ce but « serait-il le seul ? » Cette question réthorique exprime en fait une très forte conviction : dans l’enseignement thérésien, on ne saurait séparer ni distinguer la doctrine spirituelle d’apostolat de la doctrine contemplative. En cette spiritualité, contemplation et apostolat sont solidaires l’un de l’autre, s’y fondent et s’y complètent heureusement.Ce sont deux aspects d’un tout harmonieux, deux manifestations d’une vie profonde (… ) Ayant jailli de son âme et de sa vie, la spiritualité de sainte Thérèse en porte le double caractère hautement contemplatif et étonnamment actif 15.

Le carme fonde sa conviction sur l’orientation apostolique de la Réforme du Carmel qui n’a cessé de se préciser et de se renforcer au fur et à mesure des événements historiques qui en ont marqué les débuts (guerres de religion, appels missionnaires du nouveau Monde) 16. D’un autre point de vue, le dur labeur des fondations a contribué à affiner chez la Madre la synthèse pratique entre contemplation et action. Prenant acte de cette orientation, comme de cette expérience apostolique, le P. Marie-Eugène note : Dans le livre de sa Vie et le Chemin de la Perfection, écrits avant l’extension de la Réforme carmélitaine, c’est la contemplative qui expose sa doctrine sur l’oraison, tandis que dans le Château Intérieur, c’est la contemplative apôtre, devenue l’épouse du Christ, qui parle et donne une doctrine plus haute, plus large et plus complète sur la vie spirituelle 17.

Cette brève traversée de Je veux voir Dieu permet d’entrevoir que l’expression « fécondité ecclésiale (ou apostolique) de la contemplation », peut recouvrir plusieurs aspects de la vie mystique : celui de la communication de la grâce dans l’Église à travers le mystère de la communion des saints ; celui de l’enracinement spirituel personnel de l’apôtre et enfin, celui de l’enrichissement réciproque entre contemplation et action. Le cœur de ces trois perspectives reste l’union à Dieu vécue dans une docilité foncière à l’Esprit Saint : c’est « l’esprit prophétique ».

Illustrons maintenant ces découvertes avec quelques passages significatifs de Je veux voir Dieu. Nous nous contenterons de très courtes introductions, préférant laisser les textes parler d’eux-mêmes.

Au fil des textes…

Un appel « indiscutable » à la contemplation

Dans les lignes suivantes, le P. Marie-Eugène aborde la question — qui fut longuement débattue par les théologiens — de l’appel « général » ou « prochain » à la contemplation. Il donne une réponse pratique affirmative : Sommes-nous appelés à la contemplation ? N’est-elle point une faveur réservée à quelques privilégiés ? (419) Quelle que soit la solution donnée à ce problème de l’appel général et prochain à la contemplation et à la vie mystique, pour l’ensemble des âmes, tous ceux qui ont expérimenté la faim et la soif de Dieu doivent considérer l’appel prochain comme indiscutable pour eux-mêmes. L’écho intérieur perçu affirme cet appel et le rend certain. (425)

L’harmonie entre contemplation et action

Ce passage essentiel sur « l’esprit prophétique » montre que l’harmonie entre contemplation et action est la conséquence d’une docilité fondamentale à l’Esprit : Remarquons que l’harmonie de cette synthèse [entre contemplation et action] ne procède pas d’un sage dosage d’occupations extérieures et d’exercices spirituels, d’un équilibre établi par la prudence et qui répondrait à la fois aux aspirations de l’âme vers l’intimité divine et aux nécessités de l’apostolat. Équilibre et synthèse sont réalisés dans la vie du prophète par Dieu qui l’a saisi et le meut. Le prophète est constamment à la recherche de Dieu et constamment livré à son action intérieure ou extérieure. Il se livre et c’est toute son occupation à lui. À Dieu de disposer de lui pour le retenir dans la solitude ou pour l’envoyer de-ci de-là. Son abandon successivement le fera entrer dans les intimités les plus secrètes avec son Dieu, le poussera aux entreprises extérieures les plus audacieuses, mais le ramènera constamment, ses gestes accomplis, à Dieu qui habite au désert… L’harmonie entre contemplation et action est réalisée par la Sagesse divine elle, même, grâce à son emprise sur le prophète et grâce à la fidélité de ce dernier. (397)

La fécondité apostolique « sous les premières emprises divines »

Au début de la vie mystique, les fruits de l’emprise de l’Esprit apparaissent davantage ; cependant une certaine prudence dans l’apostolat reste de rigueur : Aux quatrièmes Demeures (… ) Sainte Thérèse… se plaît à souligner comment, dans la quiétude qui est la forme de contemplation caractéristique de cette période, c’est la volonté qui est seule enchaînée par les flots de l’amour. (… ) L’emprise ne dure que le temps de l’oraison, mais des richesses restent acquises, l’âme peut-elle déjà les distribuer ? Est, elle vraiment sous l’action de Dieu ? Est, elle vraiment apte à l’apostolat ? Elle pourrait le croire, tellement la saveur et la lumière surnaturelles débordent parfois de ses facultés et déjà en son action. […] L’Esprit de Dieu est là et son action transparaît souvent et clairement. Aussi l’apostolat de cette âme est fructueux, (… ) Bien que parfois sous l’emprise divine, et déjà comblée de richesses surnaturelles authentiques qui fécondent son action, cette âme ne doit se donner à l’apostolat qu’avec prudence et réserve. Les interventions de Dieu ne sont en effet qu’intermittentes ; l’âme n’est pas encore assez forte pour résister dans les occasions de péché. (1058-1060)

 

L’union de volonté, « une grâce de choix qui voue l’âme à de grandes choses »

Aux cinquièmes Demeures, la grâce de l’union ouvre l’âme à l’influence habituelle de Dieu et lui permet de porter de grands fruits. Cependant, elle n’est pas encore assurée de la victoire définitive : L’union de volonté est déjà une emprise de Dieu habituelle, bien qu’elle reste partielle. Fruit d’un contact profond qui a fait déborder une abondante effusion d’amour, elle remet la volonté entre les mains de Dieu. Seule la volonté est prise, mais c’est la faculté maîtresse qui commande dans l’âme, Par la volonté l’emprise divine exerce son influence sur les autres facultés qui ne sont pas encore pleinement purifiées ni soumises. Une telle influence habituelle de Dieu doit porter de grands fruits. (… ) Cette emprise de Dieu est une grâce de choix qui voue l’âme à de grandes choses. Sa puissance s’affirme déjà et inquiète la haine jalouse du démon. Quelles défaites pour lui dans l’avenir si elle lui échappe et quel profit s’il réussit à la faire déchoir ou du moins à l’arrêter ! » (1060-1062)

 

« L’apostolat parfait des sixièmes et septièmes Demeures »

En ces Demeures, où l’âme est définitivement enracinée dans l’amour du Seigneur, se réalise l’unité entre contemplation et action dans une complète docilité à l’Esprit. C’est la plénitude de la fécondité :

« L’âme parfaitement disponible sous l’emprise de l’Esprit Saint » L’amour en ces régions, parce que parfait, est transformant et unissant (… ) Par ses emprises parfaites de l’union transformante, l’Esprit Saint associe les âmes à sa fécondité et à celle de la Vierge Mère, (…) L’activité de cette âme parfaitement disponible sous l’emprise de l’Esprit Saint constructeur de l’Église, constitue l’apostolat de ces sommets de la vie spirituelle, Il est le fruit de l’union transformante devenue féconde. C’est l’amour parfait qui en est l’élément actif… (1063-1066)

« Action et contemplation s’unissent et se fondent » Action et contemplation s’unissent et se fondent. Pour rester avec Dieu l’âme doit obéir à la motion de l’Esprit Saint qui la mène ici ou là pour réaliser son œuvre. Partout où elle est ainsi conduite, elle trouve Dieu qu’elle porte en elle et elle en jouit dans la douce clarté de son expérience intime. Elle n’est jamais plus active et plus puissante que lorsque Dieu la maintient dans la solitude de la contemplation ; elle n’est jamais plus unie à Dieu et plus contemplative que lorsqu’elle est engagée dans les travaux pour faire la volonté de Dieu et sous l’emprise de l’Esprit Saint (1071-1072).

« Apostolat fécond et collaboration délicate » À peine est-il besoin d’affirmer la fécondité de cet apostolat tellement elle paraît évidente. Grâce à la disponibilité parfaite de l’âme, l’Esprit Saint peut la conduire comme il veut et où il veut. Qu’elle prie ou qu’elle agisse, cette âme le fait sous la lumière et la motion de l’Esprit. Ses actes sont devenus divins au témoignage de saint Jean de la Croix et ainsi ils portent en eux l’efficacité que leur assure la puissance divine. D’ailleurs cette emprise de Dieu a pour but d’utiliser l’âme pour la réalisation de son grand œuvre qu’est l’Église. (1073)

« L’Esprit Saint se fait humble avec les saints pour les glorifier » C’est l’Église elle-même que l’Esprit Saint construit constamment avec l’activité des saints qu’il a transformés et conquis dans l’amour dont il les a envahis (… ) C’est surtout dans leur œuvre commune que l’Esprit Saint glorifie les instruments qu’il a saisis. L’Esprit Saint se fait humble avec les saints pour les glorifier. Inspirateur de l’œuvre par sa lumière, agent efficace par sa toute-puissance, il se dissimule sous les traits humains de l’apôtre. Qui voudrait analyser les caractères de cette œuvre pourrait trouver de fait la raison d’être de chacun d’eux dans la personnalité du saint. (… ) L’Esprit paraît en ce monde sous mille visages humains sur lesquels sa présence cachée imprime le reflet de sa puissance et de sa grâce (1074-1075).

Cet exposé, forcément concis, sur la fécondité ecclésiale de la contemplation à travers Je veux voir Dieu ne peut évidemment rendre compte des multiples richesses que comporte le thème. Il a voulu simplement aider à prendre davantage conscience que cette fécondité est au cœur de tout l’itinéraire mystique et découle d’une docilité de plus en plus grande à l’Esprit. En insistant sur la nécessité d’une telle docilité, le P. Marie, Eugène met en relief une clef essentielle de la vie spirituelle qui permet de dépasser l’opposition, parfois rencontrée chez certains auteurs, entre contemplation et action. C’est bien, en effet, cette soumission à l’Esprit qui est source de fécondité réciproque et d’harmonie entre l’une et l’autre.

P. François-Régis WILHÉLEM Studium Notre, Dame de Vie, Vénasque.Revue Carmel n° 140, juin 2011, pp 35-47

Notes. 1. « Il est vivant le Seigneur en présence de qui Je me tiens » ; « Je suis rempli d’un zèle jaloux pour le Seigneur Sabaot » (cf. 1 R 18-19). 2. Pour trouver l’esprit du Carmel : « il ne nous faut pas partir d’un saint de l’Ordre quel qu’il soit […], il faut remonter aux origines pour le trouver dans sa forme la plus simple et la plus absolue ; donc remonter à notre Père saint Élie ». Retraite à Notre Dame de Vie. conférence (2) du 21 juillet 1935, texte inédit. 3. C’est-à-dire à la fois contemplative et active. 4. Lettre aux séminaristes de Rodez, 6 mai 1922, dans Mgr G. GAUCHER, La Vie du P. Marie-Eugène de l’Enfant Jésus, Éd. Cerf/Carmel. Paris/Toulouse, 2007, p, 81-82. 5. Cf Mgr G. GAUCHER, La Vie du P. Marie-Eugène de l’Enfant Jésus, p. 93s ; 117s. etc. 6. « Il faut connaître le Christ vivant, le voir tel qu’il a vécu, savoir comment et dans quelles conditions intérieures et extérieures il a agi et parlé, et il faut aussi que toutes nos puissances, depuis les sens jusqu’aux profondeurs de notre intelligence, soient remplies de cette connaissance vivante et concrète », Je veux voir Dieu, Éd. du Carmel. Vénasque, 1988, p. 203-204. 7. « Distractions et sécheresses, 213s. 8. « Solitude et contemplation » 389s ; « La contemplation », 403s ; « Appel à la vie mystique et à la contemplation », 419s ; « Théologie et contemplation surnaturelle », 433s ; « La foi et la contemplation surnaturelle », 455s. 9. Une telle approche de l’apostolat se trouve dans Vatican II. Sa perspective large permet l’intégration des différentes vocations : « L’Église est faite pour étendre le règne du Christ à toute la terre, pour la gloire de Dieu le Père ; elle fait ainsi participer tous les hommes à la rédemption et au saIut ; par eux elle ordonne en vérité le monde entier au Christ. On appelle apostolat toute activité du Corps mystique qui tend vers ce but : l’Église l’exerce par tous ses membres, toutefois de diverses manières », Apostolat des laïcs, 2. 10. « Les premières oraisons contemplatives », 493s ; « Dieu lumière et Dieu amour », 506s. 11. « Les nuits », 520s ; « Nuit passive du sens », 539s ; « Nuit active du sens », 554s. ; « Nuit active en dehors de l’oraison », 599s. 12. Sous la plume de l’auteur. « l’apôtre parfait » est celui dont l’action est fondamentalement accordée aux désirs de l’Esprit. 13. « La nuit de l’esprit : le drame ». 756s. 14.Je veux voir Dieu, p. 123-124. En une formule forte. le P. Marie-Eugène synthétise cctte spiritualité : « Au sommet du Carmel on est crucifié avec le Christ et on est tout donné aux travaux pour sa gloire ». Ibid., p. 119. 15. Ibid.. p. 125-126. 16. Cf. Ibid., p. 117s. 17 Ibid., p. 126.