La réalité de l’avortement en Espagne en chiffres : un terrifiant suicide démographique

Tragique, la réalité de l’avortement en Espagne s’accompagne d’une baisse continue des naissances qui fait du pays l’un de ceux qui se dépeuplent le plus en Europe. Les chiffres révélés par l’office national des statistiques attestent d’un suicide démographique bien réel.

Les données officielles du ministère de la santé parlent de 93.131 avortements volontaires en Espagne en 2016, ce qui représente un taux d’avortements de 10,36 pour 1.000 femmes entre 15 et 44 ans, une proportion en hausse à la suite de l’adoption de la loi Aido qui a institué l’avortement libre jusqu’à 14 semaines de grossesse.

Les chiffres de l’avortement en Espagne : 255 morts par jour

A raison de plus de 255 interventions par jour, le massacre a touché près de 65.000 enfants à naître au cours des 8 premières semaine de grossesse, 22.407 entre la 9e et la 14e semaine, et 5.533 entre la 15e et la 22e semaine. 216 « IVG » ont frappé des tout-petits âgés de 23 semaines ou davantage.

On apprend aussi que près de 800 femmes en étaient en 2016 à leur 6e avortement ou davantage. Et plus de 33.000 femmes avaient subi entre deux et cinq avortements.

Par ailleurs la majorité des avortées de 2016 – 42.520 femmes – n’avaient jamais mené de grossesse à terme.

Le Partido popular (« droite ») affirme mollement son opposition à l’avortement mais son recours devant le Tribunal constitutionnel contre la « loi injuste » qui l’autorise traîne sans réponse depuis huit ans, et une fois au pouvoir il s’est contenté d’une mini-réforme qualifiée de « blague » par les pro-vie en Espagne, puisqu’elle se borne à contester l’anonymat pour l’avortement des mineures de 16 et 17 ans. Par ailleurs le PP a approuvé au Sénat espagnol, l’an dernier, une loi obligeant les services de santé des communautés à assurer l’accès à l’avortement en tant que « prestation et droit assortis de garanties d’équité », qui passent notamment par la gratuité de l’exercice de ce « droit ».

Un suicide démographique qui s’accélère

Pendant ce temps la crise démographique en Espagne atteint les abysses : les dernières statistiques officielles, pour le premier semestre de 2017, affichent une chute des naissances de 6,3 % par rapport à la même période en 2016, le total, 187.703 se situant largement en-dessous du nombre de morts chiffré de janvier à juin 2017 à 219.834, 4,5 % de plus qu’au premier semestre de l’année précédente. Ce qui donne un solde négatif de 32.132 âmes sur cette seule moitié de l’année – près de trois fois plus qu’à pareille époque en 2016.

Si les gens meurent davantage, ils meurent néanmoins plus tard puisque l’allongement de la durée de vie se maintient, le risque de rupture continuant de s’aggraver pour le système public de pensions.

Jeanne Smits

sur le site réinformation.tv